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La plupart des gens éprouvent la démangeaison d’écrire, et bien peu n’ont pas dans leur vie quelque incident digne d’être raconté. Reste à savoir raconter d’une manière intéressante.

Les hommes d’affaires sont habitués à lire et à écrire des rapports. La rédaction d’un rapport (voir notre Bulletin de février 1952) et celle d’un essai ou d’un article diffèrent essentiellement en ceci que dans un rapport vous êtes chargé de donner des renseignements à quelqu’un qui est, dans la plupart des cas, déjà intéressé, tandis que dans un article il faut d’abord éveiller la curiosité, la soutenir, et ensuite la satisfaire.

La littérature n’est pas une science inabordable, réservée à de rares initiés, et qui exige des études préparatoires. C’est une vocation que chacun porte en soi et qu’il développe plus ou moins, selon les exigences de la vie et les occasions favorables. Beaucoup de personnes ordinaires nous ont laissé des relations vivantes et intéressantes.

Il y a trois points à considérer avant d’écrire pour le public : ce que vous vous proposez d’écrire : ce que le public est disposé à lire et ce que l’éditeur consent à imprimer. Il ne suffit pas d’écrire pour le plaisir de noircir du papier. Mais si vos idées sont capables d’intéresser le public et un éditeur, alors, allez-y.

Principes fondamentaux

Aucune tâche n’est réellement difficile quand on l’attaque par morceaux, et la rédaction d’un article se prête admirablement à ce traitement.

Le plus simple conseil à observer est probablement « d’avoir quelque chose à écrire ; de l’écrire ; et de s’arrêter. » Soyez sûr de donner assez de détails pour que le lecteur sache de quoi il s’agit. Pour faciliter la lecture, suivez un ordre naturel de point en point dans ce que vous écrivez, et ne laissez pas de « lacune » entre les points. En outre – conseil malheureusement trop souvent ignoré – ne vous éloignez pas de votre sujet.

Un auteur a le choix de trois formes littéraires. Le style des idées s’adresse à l’intelligence. L’auteur cherche surtout à convaincre ; il faut donc qu’il prépare soigneusement son sujet, qu’il s’appuie sur des exemples, et qu’il présente ses idées d’une manière méthodique et raisonnable. Le style de roman s’adresse moins a l’intelligence du lecteur qu’à ses sentiments. Il faut nécessairement que les idées soient exprimées clairement, mais c’est le coeur qu’il s’agit de toucher au lieu de l’esprit. Le style lyrique est celui des pièces de théâtre et de la poésie ; c’est un style imagé et généralement pompeux.

L’art d’écrire, qui est celui de décrire, consiste à présenter ses idées d’une manière exacte et saisissante. La description est la pierre de touche du talent. À quoi bon accumuler les détails, faire de belles phrases, si vous n’arrivez pas à faire voir au lecteur ce que vous essayez d’expliquer ou de décrire.

La description doit être vivante. C’est en somme l’art d’animer les objets inanimés, et par conséquent c’est presque toujours une peinture matérielle, une vision que l’on donne, une sensation qu’on impose. La littérature dépeint la vie ; il faut donc qu’elle soit vivante comme elle ; elle a pour but de plaire et de renseigner, et elle doit être intelligible. Le succès d’un auteur dépend du plaisir qu’on trouve à le lire.

Un livre est rempli de mots, et les mots sont des symboles et non des réalités. Ils ont, il est vrai, du rythme et de l’harmonie dans une phrase bien construite, mais la beauté du style découle en somme de l’association des idées qu’ils créent dans l’esprit du lecteur.

C’est pourquoi les bons auteurs s’attachent à éveiller l’attention du lecteur. Certains auteurs, profondément pénétrés de leur sujet, ont écrit des livres et des articles dans un style si embrouillé que personne n’a le désir ou le courage de les lire. « Rien n’est plus facile, disait Schopenhauer, que d’écrire de façon à n’être compris de personne, comme rien n’est plus difficile, au contraire, que d’exprimer des idées importantes qui soient comprises de chacun. »

Choix d’un sujet

La vie est si pleine d’incidents qu’il ne devrait pas être difficile de choisir un sujet qui vous est familier et que vous pouvez apprendre à mieux connaître. Pour découvrir un sujet, il faut d’abord y réfléchir. « C’est pour ne pas avoir assez réfléchi sur son sujet, dit Buffon, qu’un auteur est embarrassé pour écrire. »

Le sujet que vous choisissez doit être avant tout aussi important aux yeux du lecteur qu’à vos propres yeux. Naturellement, il est impossible de plaire à tout le monde, mais un sujet qui intéresse l’auteur aura des chances de plaire à un grand nombre de lecteurs. En outre, vous traiterez mieux et plus facilement un sujet qui vous plaît qu’un sujet qui ne vous convient pas.

Il y a trois moyens de trouver des idées pour un article ou un essai : par le récit de vos propres aventures, par l’observation, et par la lecture. Les idées ne viennent pas toutes seules. Même les meilleurs auteurs sont obligés de les chercher quelque part.

C’est ici que l’observation joue un rôle important. L’auteur doit être attentif à toutes les choses qui se passent autour de lui toute la journée. Il doit être capable non seulement de les comprendre mais de les sentir, et de vivre, pour ainsi dire, à un rythme accéléré, de manière à saisir les menus détails qui échappent aux yeux des autres.

On ne fait rien avec rien

Il est impossible de faire un article avec rien. Les auteurs ne vivent pas dans un monde inhabité et ne firent pas leurs sujets de leur propre cervelle. Ils décrivent ce qu’ils ont senti et vécu, et c’est en fouillant dans leur fonds d’expérience qu’ils arrivent à construire de nouvelles idées.

La lecture procure à l’auteur les faits, pensées, analogies et exemples dont il a besoin. Il est obligé d’alimenter constamment son esprit pour donner de la vigueur et de la nouveauté à ses articles. Comment pourrait-on écrire d’une façon intéressante sans aucune idée dans la tête. Quoi de plus sévère que ce jugement du Dr Samuel Johnson au sujet d’un auteur contemporain : « Il a beaucoup plus écrit qu’il n’a lu ! »

Heureusement, il n’y a pas de raison aujourd’hui pour négliger la lecture. Les bibliothèques sont partout a notre disposition. La plupart des grands chefs-d’oeuvre sont publiés à bon marché. Les digestes et les magazines contiennent des articles soignés sur les personnages en vue et les événements.

Tout cela sert à nous tenir au courant. Quand il s’agit de trouver des données pour un article spécial, l’auteur rétrécit son champ de recherche. Il choisit son terrain et s’y renferme. Corneille et Racine ont tiré leurs tragédies des vies de Plutarque, comme Shakespeare, d’ailleurs, avec cette différence que Shakespeare s’est servi de la traduction de sir Thomas North, tandis que Corneille et Racine avaient celle d’Amyot, grand aumônier de France et évêque d’Auxerre.

Quel que soit le sujet choisi par un auteur, il a déjà été traité par quelqu’un. En faisant des recherches à la bibliothèque, chez les libraires, parmi les professeurs des universités, dans les services de renseignement des associations industrielles, de l’éducation adulte, etc, on trouvera de véritables mines de connaissances. Les sources de renseignements à la disposition des Canadiens sont abondantes, mais cela, comme Kipling le répète si souvent dans ses Simples Contes des Collines, « c’est une autre histoire. » Le sujet mérite un Bulletin à lui tout seul.

Imagination et inspiration

Après avoir recueilli toutes les données, il est temps de donner libre cours à l’imagination. Avec de l’imagination, il n’y a rien de si insignifiant qu’un bon auteur ne puisse rendre intéressant. Il arrive souvent en effet, que les scènes de la vie ordinaire, fidèlement décrites par un maître de la littérature, deviennent plus passionnantes que le récit d’événements importants.

Le jeune auteur trouvera profit à exercer son imagination chaque jour. Chacun de nous a plus ou moins d’imagination, mais on peut toujours l’aiguiser, la développer, la perfectionner. Si elle reste froide, lisez des choses qui se rapportent à votre sujet et mettez vous à écrire.

Vous trouverez une grande satisfaction à écrire un article, une lettre à un ami, une brochure ou même une seule ligne qui porte la marque de l’inspiration. C’est un succès de donner du plaisir à vos lecteurs en employant votre imagination pour rendre un fait ordinaire intéressant.

Les débuts

On demande souvent à un auteur : « Combien de temps faut-il pour écrire un article ? »

C’est difficile à dire. Les gens ne pensent généralement qu’au temps qu’il faut pour faire des recherches sur le sujet et aux quelques heures pour écrire l’article. Mais ce n’est pas tout !

Il a fallu des années de préparation pour rédiger un article instructif et facile à lire. C’est le résultat de tout ce que l’auteur a appris dans sa vie – à l’école, pendant ses voyages et ses heures de travail, au cours de ses réunions religieuses, sportives et sociales ; au milieu de l’ennui et des aventures ; dans le bonheur et le chagrin, dans le succès et le désappointement, dans les joies et les désillusions des amitiés.

Le temps consacré à la rédaction même de l’article dépend des aptitudes de l’auteur, de la nature de l’article, de la facilité d’obtenir les renseignements nécessaires, et des circonstances. Mais une chose est certaine : quand vous sentez venir l’inspiration, il n’y a qu’à enfourcher la muse et se laisser emporter par elle.

Pour écrire, il faut commencer par quelque chose, même si le sujet vous parait de peu d’importance. Un compositeur ambitieux demanda un jour a Mozart comment écrire des symphonies. Mozart lui dit : « Vous êtes jeune, commencez donc par des ballades. » « Mais vous avez écrit des symphonies quand vous n’aviez que dix ans, » répondit le jeune homme. « Oui, dit Mozart, mais je n’ai pas demandé comment. »

Quand une chose est bien faite, elle a parfois l’air d’un miracle. Mais un bon morceau de littérature n’est pas un miracle : il a fallu du travail pour recueillir les faits, pour évoquer les souvenirs, pour les incorporer dans le sujet, pour ordonner intelligemment les idées, pour les exprimer avec soin et lucidité. Tout livre, tout article, toute annonce ou tout discours digne de mérite a été conçu dans le travail et à la sueur du front, et souvent dans les larmes.

L’ordre et la méthode rendent la tâche plus facile. Après avoir recueilli les données, mettons-les en ordre. Groupons et classons les éléments de cet amas de notes. Même quand on écrit un article sur la rédaction d’un article, il est nécessaire de mettre de la méthode dans l’exposition des faits et des idées.

Comment écrire

Le travail de composition commence quand vous avez réuni tous les fils et qu’il ne reste plus qu’à tisser votre toile.

Tout le monde est capable de parler. Tout le monde est donc capable d’écrire, mais il faut apporter plus de soin à ce qu’on écrit en vertu du proverbe « Verba volant, scripta manent. »

Le style littéraire demande de la simplicité, sans pour cela tomber dans la négligence.

Avant tout, soyez bref, mais sans être obscur. Le lecteur, faut-il croire, ne s’est pas livré comme vous à de profondes recherches. Il n’est pas familier comme vous avec le sujet. Si vous sautez d’un point à un autre, sans enchaînement dans vos idées, il aura de la peine à suivre un raisonnement qui vous paraît clair et bien ordonné.

La brièveté du style télégraphique ne convient pas à la rédaction d’un article, mais la concision est une qualité. Rien n’est plus ennuyeux qu’une description qui n’en finit plus. L’emploi de trop de mots pour exprimer un petit nombre d’idées est un signe de médiocrité, tandis que les idées ne perdent rien à être comprimées. C’est faire preuve de paresse, dit Churchill, que de ne pas comprimer une idée dans un espace raisonnable.

Le langage

Le langage est capable d’exprimer en mots qui font image toutes les idées de l’esprit humain. Chaque auteur aspire à rendre au moyen de descriptions vivantes, et de mots bien choisis tout ce qu’il voit, entend ou imagine, de manière à en créer exactement l’image dans l’esprit du lecteur.

Il faut pour cela des mots pleins de force et de mouvement, et qui, de plus, sonnent agréablement à l’oreille. L’auteur s’occupe ensuite à peindre un tableau vivant, une suite de tableaux animés, comme au cinéma, et non pas une nature morte. Il prend sa couleur un peu partout, comme Michel-Ange qui, dit Théophile Gautier, « a mis le blanc du lys, le rose de l’aurore, l’azur du ciel et l’or des étoiles, dans ses tableaux. »

Le bon auteur sait marier ses couleurs et leur donner de la cohésion et de la suite. Il s’empare d’une idée et la développe, sans revenir deux ou trois fois au second paragraphe avant d’attaquer le troisième. Il écrit sans arrêt tant que l’inspiration dure. Puis, l’article fini, l’imagination cède la place au raisonnement, et l’auteur se met à polir et corriger son ouvrage.

La narration vivante, à laquelle aspire chaque auteur, s’obtient par l’emploi de mots qui font image. Il s’agit de trouver le mot juste pour créer une impression durable dans l’esprit du lecteur. Une phrase bien tournée nous chante à la mémoire longtemps après que nous avons fermé le livre.

La couleur consiste à situer le sujet dans son milieu. La Fontaine est un maître en ce genre. Prenez par exemple le portrait qu’il nous fait du Paysan du Danube :

Son menton nourrissait une barbe touffue,Toute sa personne velue

Représentait un ours, mais un ours mal léché.

La lecture des poètes aide les jeunes auteurs à former leur style, car ils y trouvent mieux que partout ailleurs le rythme, le choix des mots qui font image, et le mouvement. Ouvrez La Fontaine n’importe ou, disons Le Coche et la Mouche :

Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé,

Six fort chevaux tiraient un coche.

Vers lourds, durs ; on a une sensation d’accablement.

Pique l’un, pique l’autre et pense à tout momentQu’elle fait aller la machine.

Vers vifs et légers. On la voit tourbillonner autour des chevaux.

S’assied sur le timon, sur le nez du cocher.

Vers qui exprime le repos, mais voici le mouvement qui reprend :

Aussitôt que le char chemine. Et qu’elle voit les gens marcher

Elle s’en attribue uniquement la gloire

Et, comme finale, ces vers qui sonnent comme une fanfare :

Va, vient, fait l’empressée, il semble que ce soitUn sergent de bataille, allant à chaque endroit,

Faire avancer les gens et hâter la victoire.

Simplicité

Quoi de plus agréable à lire qu’un auteur qui sait se faire comprendre avec le moins d’effort possible de la part du lecteur.

L’affectation est l’apanage de l’extrême jeunesse. Les auteurs mûrs cherchent à exprimer leurs pensées aussi simplement, clairement et brièvement que possible, et leur simplicité est à la fois une marque de vérité et de génie.

L’obscurité cause beaucoup de malentendus. Elle passe souvent pour de la profondeur, mais un auteur qui ne se fait pas comprendre parce que ses idées sont mal exprimées n’a généralement pas beaucoup de lecteurs. On a écrit un tas d’absurdités sur le style : le style est simplement la manière propre à chacun d’exprimer sa pensée, par l’écriture chez l’écrivain, par la parole chez l’orateur. « Le style, c’est l’homme », a dit Buffon.

Quand quelqu’un se met à parler de règles, dans n’importe quel art, vous pouvez être sur que c’est un homme de second ordre, a dit John Ruskin. S’il en parle souvent, et s’en fait un dieu, c’est un homme de troisième ordre, et pas du tout un artiste. Mais il existe tout de même des règles à suivre pour bien écrire qu’on peut énoncer ainsi : économie, simplicité, suite, dénouement, variété.

Pour résumer, le style est la marque personnelle du talent. Plus le style est original, saisissant, plus le talent est personnel. Le style, c’est l’expression, l’art de la forme, qui rend sensibles nos idées et nos sentiments ; c’est le moyen de communication entre les esprits. Ce n’est pas seulement le don d’exprimer ses pensées, c’est l’art de les tirer du néant, de les faire naître, de voir leurs rapports.

La pratique du métier

Ce qu’il y a de plus important dans le métier d’écrivain, c’est de se faire comprendre.

Faites des phrases courtes. Aux longues périodes des auteurs du 19e siècle, préférez les phrases d’une vingtaine ou d’une trentaine de mots. En vous relisant, remplacez les qui, les que et les dont par des points ou des points et virgules, et évitez autant que possible les parenthèses.

Le bon auteur emploie les mots pour exprimer des idées, et les mots n’ont pas d’autre utilité. Pour vous faire comprendre, employez-les dans le sens que leur donne le lecteur.

Il y a des mots pour exprimer toutes les idées, et rien n’est plus important que de trouver le « mot juste ».

La perfection de l’art consiste à trouver des mots si justes qu’ils évoquent le sentiment décrit par l’auteur. Par exemple, il y a des mots qui vous soulèvent d’enthousiasme, des mots qui vous font trembler d’émotion ou d’effroi, des mots qui vous font pleurer, et des mots qui vous rassurent.

Regardez la nature et les mots qui décrivent le bruissement des feuilles, le murmure des ruisseaux, le gazouillement des oiseaux, le grognement des animaux, et les fredonnements, les cris, les rires et babillage des êtres humains. C’est avec ces sons, qu’après des siècles de tâtonnements, l’art produit des symphonies et des chefs-d’oeuvre littéraires. Tout cela, est à la disposition du jeune auteur qui n’a aucune excuse de se contenter de banalités et de lieux communs.

Style descriptif

Écrire, c’est en général décrire les choses et le événements. Une lettre à vos parents pendant vos vacances, le compte rendu d’une affaire, le rapport d’une entrevue, ne sont en somme que des descriptions.

Les meilleurs descriptions sont celles qui donnent au lecteur l’illusion d’assister ou de participer à la scène que vous racontez.

Naturellement, il faut être capable d’observer pour savoir décrire, et les plus belles phrases ne cachent pas le manque de détails. L’auteur qui ne s’applique pas à observer, prendre des notes, analyser et réfléchir, qui est en quelque sorte paresseux au travail, n’écrira jamais que des descriptions vides et incolores.

Gustave Flaubert décrit ainsi une jeune fille en larmes : « Ses regards brillaient comme des flammes sous l’onde. »

Chateaubriand analyse ainsi la sensation de la pluie : « Je m’endormis, au grignotement de la pluie sur la capote de la calèche. » Remplacez « grignotement » par « bruit » et vous tombez dans la banalité.

C’est en forgeant…

Les événements se succèdent, et ceux qui sont portés à écrire se plaisent à nous en faire le récit. Tout le monde ne peut pas écrire des chefs-d’oeuvre, mais dans le monde des affaires comme dans le monde des lettres, chaque compagnon de la plume peut jouer un rôle utile et agréable.

Tous les auteurs, jeunes ou vieux, connaissent des déboires. Certains d’entre eux, après des années de travail, ont été obligés d’abandonner l’espoir d’arriver au succès, peut-être par la force des circonstances, et parfois par manque de talent. Mais les natures énergiques ne se laissent pas décourager.

Car ceux qui persévèrent au point de percer ou même de sentir qu’ils avancent dans la voie du succès, trouvent dans la carrière des lettres l’occasion de développer leurs facultés intellectuelles, la satisfaction de se livrer à un travail créateur, et un moyen d’embellir les heures de la vie et les ennuis de la solitude.