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Les jeunes gens qui vont bientôt quitter l’école ou l’université cette année commencent déjà à chercher, et à choisir leur place dans le monde.

Il s’agit pour la plupart d’entre eux de trouver les moyens de gagner leur vie, mais ce n’est pas là tout ce qu’ils ambitionnent. Le travail a sans doute une grande importance dans la vie, et il faut le choisir de façon à en tirer le plus de satisfaction possible, mais l’homme qui ne se ferait du bon sang que dans ses loisirs et pendant ses vacances annuelles mènerait une existence bien misérable.

Les parents sont tout aussi perplexes que les jeunes à cette époque de l’année. Ils hésitent à user de leur influence même s’ils estiment que tout aujourd’hui est tellement compliqué que l’on ne saurait s’attendre à un choix judicieux de la part des jeunes gens.

Le Bulletin de ce mois-ci se propose de traiter d’un certain genre de travail sous un aspect qui aidera à la fois les jeunes gens et les parents à bien choisir. Il n’a pas la prétention de donner des règles de succès dans les affaires ; son unique but est de résumer certains points observés par ceux qui ont réussi avant eux.

Les affaires sont un étrange amalgame de sens pratique et d’idéalisme. Un jeune homme peut y accomplir la tâche qui lui est assignée avec une compétence aussi ennuyeuse qu’uniforme, mais il peut aussi, à force d’imagination et d’initiative, s’y faire une grande carrière.

Ce qui est le moins désirable dans les affaires, ce sont les idées routinières. Les affaires demandent des hommes capables non seulement de résoudre les problèmes, mais aussi d’imaginer des perfectionnements et de trouver ainsi des problèmes qui appellent des solutions.

Le choix d’une place

Il y a de nombreux débouchés pour les jeunes gens dans le commerce et l’industrie (pour plus de commodité, nous grouperons l’industrie, le commerce, les finances et les domaines connexes sous le vocable « affaires »), et les diplômés de cette année auront amplement de quoi choisir. Toutes leurs aptitudes – mathématiques, littéraires, artistiques ou scientifiques – trouveront à s’employer. Le bureau demande des hommes posés et réfléchis, la vente, des hommes actifs et énergiques.

Parmi toutes ces possibilités d’emploi, il peut sembler difficile de faire le choix d’une carrière satisfaisante. Nous ne voulons pas voltiger au hasard d’emploi en emploi, mais nous ne tenons pas non plus à tourner comme des papillons de nuit autour de la première lumière qui nous éblouit. Les biologistes nous disent que dès sa sortie de l’oeuf le poussin picote tous les menus objets qui sont à sa portée. Il a l’instinct du becquetage, mais il n’a pas l’instinct de picoter ce qui est nourrissant.

Dans les affaires, l’apprenti éprouve instinctivement un triple besoin : chances d’avancement, réussite et contentement. Il fut un temps où il était plus difficile qu’aujourd’hui de trouver les trois à la fois.

La sécurité n’est pas un problème obsédant pour le jeune homme ambitieux, qui sait qu’elle lui viendra par surcroît s’il atteint son but. Il n’y a pas de situation garantie contre tous les risques d’épidémie, d’inondation, d’incendie, de guerre, de dépression et autres catastrophes. Mais il faut être assez prudent pour s’assurer une place où le moindre petit déséquilibre ne menacera pas à tout instant de provoquer une crise.

La satisfaction ne dépend pas uniquement de l’emploi qu’on occupe ; elle dépend plutôt de ce que l’on y fait. Il est parfaitement vrai qu’il y a des emplois plus intéressants les uns que les autres, mais ce qui est encore plus vrai, c’est que certains hommes s’intéressent plus que d’autres à leur emploi. Le soin apporté à choisir une situation qui correspond à nos capacités peut jouer un rôle important en nous permettant de nous ressouvenir avec joie de nos années de travail.

La décision à prendre

Ce n’est pas seulement dans les sciences, mais partout dans la vie, qu’il y a avantage à poser les problèmes avec précision. On peut dire que le problème est à moitié résolu quand ses éléments sont clairement connus.

La même règle s’applique lorsqu’il s’agit de décider quel travail on fera dans la vie. La question qu’il faut alors se poser se décompose ainsi : Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que je suis le plus apte à faire ? Où trouver l’occasion favorable ?

Tout le monde a un certain bagage de qualités, de talents et de moyens. Les uns ne sont peut-être pas très forts en thème, mais ils ont le don d’apprendre par la pratique. D’autres ne s’imposent pas par leur personnalité, mais ils savent s’y prendre pour éclaircir les situations, dégager l’essentiel d’un problème et trouver la solution. D’autres encore sont faibles en rédaction, mais bien doués en matière de contacts personnels. La variété des talents est infinie. Il s’agit de se juger soi-même avec sincérité et bonne foi.

Le danger, dans bien des cas, est de verser dans l’exagération. Ceux qui surestiment leurs connaissances et leurs aptitudes s’exposent à être malheureux. Ils s’efforceront constamment de réaliser leur fausse idée d’eux-mêmes. Ils croiront avoir échoué alors qu’ils font très bien dans les limites de leurs capacités.

Plan de conduite

Quelle que soit sa décision, le jeune homme doit partir du point où il se trouve. Le milliaire d’or des Romains, d’où l’on pouvait aller aux quatre coins du monde, se retrouve en quelque sorte chez tous les hommes.

Les jeunes gens qui établissent leurs plans avec discernement et perspicacité pourront profiter en cours de route de toutes les circonstances favorables ; ceux qui ne savent pas exactement où ils vont ne verront même pas l’occasion quand elle se présentera.

Confucius disait déjà : « Dans tous les domaines, le succès dépend de la préparation ; sans la préparation, l’échec est inévitable. Qui se trace une ligne de conduite n’a pas à craindre les ennuis. »

Les dons et les goûts personnels, de même que la capacité de remplir les conditions d’un emploi sont des facteurs dont on doit tenir compte, sans toutefois les exagérer. Mais si on n’embrasse pas plus que ce qu’on peut faire, on ne donne jamais sa pleine mesure.

Les plans doivent être modifiables. Sans doute faut-il persévérer dans leur exécution, sinon ils seront inutiles, mais la souplesse s’impose elle aussi. Une déviation par-ci par-là peut avoir bon effet, à condition que l’on ne s’éloigne pas trop des grandes lignes du plan.

L’ambition

L’ambition ne consiste pas à envier les succès des autres ni tout simplement à vouloir réussir. C’est le vif espoir de faire une oeuvre réelle, utile, active et créatrice. C’est l’esprit qui permet de sortir des sentiers battus en affaires et de reculer l’horizon des découvertes. C’est ce qui empêche un homme de s’imposer des bornes ou des limites et de mettre ainsi obstacle à son plein épanouissement.

L’ambition n’est pas impatiente. L’école et l’université nous ont habitués à la variété et à la diversion sous toutes leurs formes. C’était alors l’époque de l’inconnu et de la nouveauté. Mais les affaires exigent beaucoup de répétition et d’uniformité. Les ventes, les marchés et les colonnes de chiffres se font selon certaines règles. Ces opérations doivent être faites et bien faites même pour la millième fois et même par l’homme le plus ambitieux.

Les débuts modestes

Le jeune homme ne doit pas s’attendre à trouver la variété, les émotions et les grands succès dès son premier emploi dans les affaires. D’aucuns voudraient bénéficier de la préférence parce qu’ils se sont spécialisés dans les matières commerciales à l’école secondaire, ou commencer vers le haut de l’échelle parce qu’ils ont un diplôme universitaire en commerce. Mais cela ne se fait pas dans les affaires.

Le premier emploi est une ligne de départ. L’embauchage n’est qu’une occasion d’accomplir certaines tâches. Le premier devoir du nouvel employé consiste à bien exécuter les travaux qui lui sont confiés et à gagner la confiance de ceux à qui il aura affaire. Le droit de passer à un échelon supérieur est un privilège qu’il faut mériter.

Chaque emploi sert de tremplin vers un nouvel avancement. Le professeur Erwin Haskell Schell, du Massachusetts Institute of Technology, dit dans The Million Dollar Lecture, véritable mine de renseignements pour les jeunes qui débutent dans les affaires : « La période d’acclimatation offre une occasion unique de se familiariser avec les principes, d’acquérir du métier, d’étudier les parties en fonction du tout, de comprendre le problème de l’administration dans son ensemble, donc d’apprendre. La période d’acclimatation est une occasion unique d’explorer tous les secteurs d’une industrie, d’en étudier directement les ressources humaines, donc d’observer. La période d’acclimatation fournit une occasion unique de concentrer ses talents dans un domaine donné, de vaincre les difficultés le plus souvent sans aide, d’arriver à des résultats d’une importance indéniable, donc de faire preuve de maîtrise ».

Comme le soulignait notre Bulletin sur le Service du personnel, il est de l’intérêt du directeur du personnel de choisir l’homme de la situation, de suppléer aux vacances avec des gens à l’esprit souple, compétents et zélés. Par la suite, le succès d’un homme est surtout une affaire d’ambition et d’aptitudes.

Une seule chose est certaine : il y a dans tout emploi, toute promotion et tout succès un élément commun qui s’appelle le travail. Faire l’éloge du travail acharné peut sembler folie ou rêverie, mais cela a du bon sens pour l’homme d’affaires.

Celui qui s’intéresse à son emploi, soit à cause de la nature même de son travail, soit parce qu’il y voit une étape vers quelque chose de mieux, doit être fort étonné d’entendre les gens se lamenter sur l’obligation de travailler.

Le travail a aussi sa valeur propre, indépendamment des résultats obtenus. Un homme d’affaires a reconnu cette vérité en donnant le conseil suivant : « Faites ce qu’il y a de mieux si vous en êtes capable, mais de grâce faites quelque chose ». Combien d’administrateurs ont vu des jeunes gens studieux passer leur temps à lire des traités sur les secrets du succès et se faire supplanter par les autres en gardant toujours le nez dans leurs livres.

La compétence

La compétence est toujours un avantage. La vie manquerait d’attrait si tous recevaient la même récompense indépendamment de leurs efforts et de leurs aptitudes.

Aucun titre ronflant ne saurait remplacer la compétence. Un expéditeur peut bien avoir un bureau et un personnel, mais on ne juge pas de sa compétence par l’éminence de son poste. Sa réussite ou son échec tient à sa capacité de livrer des marchandises si bonnes et si bien emballées qu’il n’y a jamais de rendus.

En d’autres termes (pour citer Socrate), « les rois ne sont pas ceux qui se contentent de porter le sceptre, mais ceux qui savent gouverner ». Pour avoir de l’avancement, le jeune homme doit démontrer qu’il possède telles ou telles qualités que les autres n’ont pas. C’est la manière dont il agit dans certaines situations qui prouvera ses capacités et décidera de son avancement.

La poursuite des études

Le choix d’un poste dans les affaires ne doit pas marquer la fin des études. « Tes classes sont finies, tes études commencent », disait un jour un père à son fils qui venait de passer ses derniers examens.

Au souci de la perfection et au zèle pour les affaires doit s’ajouter la volonté d’augmenter ses chances de succès par des études intelligentes et une culture générale.

Les hommes qui se cantonnent dans leur spécialité deviennent vite apathiques et limitent leur champ visuel. C’est une erreur de ne penser toujours à une maison de commerce qu’en fonction du poste qu’on y occupe.

Il y a beaucoup de moyens d’apprendre, et les obstacles sont peu nombreux. Cours du soir, cours par correspondance, cours complémentaires des universités et cercles d’études sont à la portée de tout le monde. L’acquisition d’une bibliothèque personnelle vraiment utile est un placement excellent et qu’il n’y a pas de raisons de ne pas faire aujourd’hui.

Mais une bibliothèque qui n’est qu’un joli meuble rempli de volumes richement reliés ne sert pas à grand’chose. Ce n’est qu’en lisant ses livres et qu’en rattachant ensuite ses études à la pratique des affaires que l’on en tirera vraiment profit et satisfaction.

Le grand obstacle à l’étude est le prétexte du manque de temps. Pourtant, chacun a tout le temps qu’il faut, et cette excuse indique simplement que l’on ne considère pas la culture personnelle aussi importante que d’autres « passe-temps ».

Il existe aussi un autre moyen bien simple d’accroître ses enjambées et même de les accélérer sur la voie du succès : c’est de faire un peu plus que le nécessaire.

La vie est essentiellement action. Vivre c’est faire quelque chose, former des projets, désirer, rêver, puis réaliser ses rêves. Comment un homme peut-il témoigner de son esprit d’initiative et d’entreprise sans un supplément de travail.

Application de ces idées à la banque

Prenons maintenant une branche des affaires en particulier et voyons comment s’appliquent en pratique les principes énoncés ci-dessus. Nous choisirons la banque car c’est le genre d’affaires qui nous touche de plus près.

Les institutions bancaires du Canada ont un certain caractère de dignité et de puissance qui n’est pas sans attraits pour les jeunes gens. La banque est la grande force constructive sur laquelle s’appuient les trois autres fonctions des affaires : la production, la distribution et la consommation, et il serait difficile de surestimer les occasions de servir un vaste public qui s’offrent au jeune employé de banque.

La banque attire les hommes de caractère. Lorsqu’un jeune homme entre à la banque, il sait qu’il pourra demeurer dans l’institution qu’il choisit et y aller de l’avant jusqu’à la fin de sa vie active. Cette certitude lui permet de faire des plans précis pour son avenir, et il peut même établir la courbe de ses succès en se guidant sur les progrès de ceux qui ont suivi la filière avant lui.

Les grandes qualités que les banques canadiennes exigent de leur personnel, ainsi que le caractère professionnel de leurs affaires, ont fini par conférer au directeur de banque un prestige qui n’est certes pas le moindre des avantages que comporte sa situation. Un vieux directeur à la retraite disait avec fierté : « Mon fils a choisi la banque ».

Les emplois de la banque

Le traitement initial des employés de banque est suffisant pour permettre au jeune commis de subvenir à ses besoins. Dans n’importe quelle ville, son traitement sera proportionne à la rétribution que l’on offre dans sa localité pour un emploi assimilable. Les traitements sont révisés au moins une fois par an, non seulement par le supérieur du jeune homme, mais par un groupe de dirigeants qui comprend même le directeur général. Naturellement, l’avancement entraîne des augmentations de traitement.

Il y a aussi les indemnités qui viennent s’ajouter au revenu net. La plupart des banques ont des caisses de retraite. Contre le versement d’une cotisation raisonnable et proportionnée au traitement, l’employé a droit à une pension de retraite et d’invalidité et, en cas de décès, à une indemnité pour sa femme et ses enfants. Les employés peuvent contracter des assurances collectives sur leur vie et, en général, contre les accidents, la maladie, l’hospitalisation, etc. Les congés de maladie sont généreux ; les employés bénéficient d’assez longues vacances payées et un boni de fin d’année quand la situation le permet.

Qualités requises et possibilités

Il suffit d’avoir fait de bonnes études élémentaires pour pouvoir entrer dans une banque. Le jeune homme qui est résolu à travailler consciencieusement et à garder le secret le plus absolu sur les affaires des clients, ne peut pas ne pas réussir. Il commence à étudier les opérations bancaires par le commencement.

Les qualités personnelles sont importantes pour deux raisons : l’employé de banque est toujours en contact avec le public et tout ce qu’il fait militera fortement pour ou contre lui quand il s’agira de lui confier un haut poste. Son avancement dépendra de la droiture et de l’impartialité de son jugement, de même que de sa capacité d’étudier tous les aspects d’un problème et de se faire une idée d’ensemble de la situation avant de se prononcer.

Aucune préférence spéciale n’est accordée aux diplômés d’université. Les banques en embauchent tous les ans et, selon le directeur du personnel d’une certaine banque, « on leur offre les mêmes possibilités qu’aux élèves des écoles secondaires, tout en espérant que leurs études plus complètes hâteront leurs progrès du moins pendant les premières années ».

Le jeune homme ambitieux aura déjà noté les nombreux avantages que lui réserve la banque, mais il se demandera aussi quelles sont ses chances d’avancement. La réponse, c’est que la banque constitue une carrière des plus prometteuses pour les jeunes qui ambitionnent de devenir hommes d’affaires.

L’homme dont les talents dépassent la moyenne y trouvera non seulement l’occasion, mais presque la certitude, de réussir jusqu’à la limite de ses moyens. Il suffit pour commencer d’avoir trois qualités : une honnêteté absolue, la discrétion sur les affaires de la clientèle et la volonté d’apprendre. L’apprenti se perfectionne à l’école de ses supérieurs et de ses collègues, et sous l’oeil bienveillant des directeurs du personnel des divers services de surveillance. S’il veut savoir jusqu’où il peut aller, il n’a qu’à regarder les sommités actuelles du régime bancaire du Canada, dont la plupart ont débuté comme simples commis.

Comme dans toutes les autres entreprises, il faut de la patience. S’il suffit de quatre ans pour terminer ses études secondaires, cela ne veut pas dire que l’on deviendra directeur d’une succursale dans le même laps de temps. Les postes d’autorité ne sont attribués qu’aux personnes compétentes non seulement par leurs études, mais aussi par leur expérience.

Mais les possibilités sont d’autant plus grandes qu’il existe au Canada 3,855 succursales de banque, chacune ayant son directeur, son comptable, ses caissiers et autres employés. Dans le plupart des succursales, c’est le comptable qui vient après le directeur. La Banque Royale compte à elle seule 714 succursales au Canada et 66 à l’étranger.

Durant leurs heures de loisir, les employés de banque peuvent suivre des cours dont la banque rembourse les frais aux candidats heureux. Un cours élémentaire est assuré par la Shaw Correspondence School, tandis qu’un cours supérieur est placé sous la direction de Queens University. Les diplômés deviennent membres de la Canadian Bankers Association.

En résumé, les qualités énumérées dans la première partie du présent Bulletin mensuel s’imposent tout aussi bien dans la plupart des autres domaines des affaires que dans le cas de la banque. La vivacité, l’ambition et l’ardeur sont désirables ; l’avancement dépend des aptitudes et du véritable esprit d’entreprise. L’âge et l’ancienneté ne sont pas en eux-mêmes des facteurs d’avancement. Les principes étant très importants, les jeunes gens doivent commencer au bas de l’échelle. Ce n’est que lorsque ses qualités propres se développent et se manifestent qu’un homme peut être affecté à des tâches spéciales.

Le succès

Dans les affaires comme dans les arts, la réussite est l’oeuvre de l’esprit d’imagination allié à l’application. Si modeste que soit son premier emploi dans les affaires, le jeune homme doit faire tout en son pouvoir pour le remplir de son mieux, tout en portant la tête haute afin de voir le plus loin possible.

Pour y parvenir, il lui faut nécessairement sacrifier l’accessoire et être sincère avec lui-même comme avec les autres dans le travail qu’il accomplit. La sincérité a ici une vaste portée. Elle comprend la loyauté de pensée et d’action ; la dignité ; la fidélité à son propre but et à celui de l’employeur.

Les miracles sont rares dans la vie de l’homme d’affaires. Il y a ordinairement au fond de la réussite d’un homme ou de l’expansion d’une compagnie toute une vie d’expérience vouée à l’exploitation créatrice à partir d’une idée originale.

Cette expérience est le fruit du travail et même du zèle, des erreurs, des frottements avec les gens, de l’étude, de l’observation, de la méditation et de l’ambition qui sait se contenir.

Le succès n’est pas le point de destination d’un voyage ; c’est le voyage même où le bonheur se trouve le long de la route. Que ceux qui se plaignent de manquer d’instruction proprement dite ou de toute autre chose se rappellent ces mots de Conwell : « La grandeur consiste en réalité à faire de grandes choses avec de modestes moyens ! »

Jamais encore les aptitudes et le talent ne se sont si peu embarrassés du manque de formation scolaire. Mais jamais encore celui qui brûle de réussir n’a dû si peu s’inquiéter de savoir s’il a un bon fauteuil, des heures courtes et un local climatisé.

La véritable joie de vivre ne consiste pas à faire les choses sans peine, mais à les faire mieux que les autres, et plus une tâche est difficile, plus elle est profitable au jeune homme qui a de l’ambition.

Droiture de jugement, amour du travail et vivacité d’esprit, tels doivent être les mots d’ordre des diplômés de cette année. Il y a une place pour eux dans le monde des affaires.