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Quoique la famille soit la plus petite des institutions sociales, elle en est la plus importante.

C’est le principal élément de chaque collectivité civilisée, c’est le premier foyer d’enseignement spirituel et matériel, c’est le centre le plus étroitement uni de relations sociales, c’est le groupe fondamental sous le rapport des achats, et c’est la scène des plus grandes joies et des plus grandes douleurs de la vie humaine.

L’amélioration de la vie de famille n’a pas seulement un aspect sentimental. C’est une nécessité du point de vue du bon fonctionnement de la collectivité, du bien-être national et de la vigueur de la démocratie.

Mais la famille n’échappe pas plus que toutes les autres choses qui nous sont chères aux troubles de l’époque. L’avant-guerre nous a légué certaines influences perturbatrices. Celles-ci ont acquis plus d’intensité, et les dix dernières années en ont ajouté d’autres. Même au Canada, au milieu de toutes les ressources, toutes les libertés, et toutes les opportunités, les relations familiales deviennent plus tendues.

La vie n’est pas un roman

Quelques observateurs sont d’avis que les rêves romanesques enfantés par les films, la radio, les magazines, les annonces et les dessins humoristiques des journaux rendent les difficultés de la vie de famille plus difficiles à supporter. « De plus en plus », dit Life dans un récent numéro, « ces alléchantes perspectives portent les jeunes gens à céder à l’attrait physique et au coup de foudre ».

La vie de famille n’est pas un roman d’amour, quoique l’amour en soit un des plus importants ingrédients. Il y a des centaines de petites réalités à affronter chaque semaine, et les deux époux doivent se préparer à la patience, au travail et aux sacrifices. L’amour doit avoir comme compagnon la camaraderie et l’amitié.

L’archevêque d’York a dit au mariage de la princesse Elizabeth et du prince Philip :

L’amour doit toujours être désintéressé, et le désintéressement est le vrai secret du bonheur dans la vie conjugale. Il faut en faire preuve non seulement dans les grandes occasions de sacrifice héroïque mais continuellement dans tous les petits problèmes et les menus incidents de la vie quotidienne. Il faut pour cela montrer de la prévenance et faire preuve de patience, éprouver de la sympathie et montrer de l’indulgence, discuter et partager les intérêts et les soucis du ménage.

Il est aussi absurde de compter sur l’amour pour faire un bon ménage que de supposer qu’après la cérémonie il n’est plus nécessaire de conserver les bonnes manières, la courtoisie, le respect et l’estime dont on a fait preuve pendant les fiançailles.

Il y a en Allemagne des paysans qui ont probablement une bonne idée. Avant le mariage, ils donnent une scie à deux poignées aux fiancés qui doivent scier un billot en présence de leurs voisins.

C’est une épreuve qui révèle beaucoup de choses : si l’un d’eux veut tirer plus fort que l’autre, le rythme est rompu ; s’ils tirent l’un contre l’autre, la besogne prend deux fois plus de temps et d’énergie ; si l’un d’eux laisse tout le travail à l’autre, la scie vacille et la coupe n’est pas droite. Ces paysans allemands ont découvert que la collaboration est nécessaire pour faire un bon mariage. Beaucoup de personnes se sont mariées à la hâte pendant la guerre et sont arrivées maintenant au bout de leur roman. Elles n’ont pas pris le temps de se rendre compte des qualités de leur futur partenaire et de s’assurer qu’il était possible d’établir des relations harmonieuses sur la cérémonie du mariage.

Helen Gardon donne quelques bons conseils dans son livre How to Marry the Perfect Man : « Il aura sûrement des fautes, mais soyez sûre que ce sont des fautes qu’on peut corriger avec un peu de travail et de patience. » Il est difficile de s’apercevoir à première vue si ce sont des fautes superficielles ou invétérées.

L’amour a obtenu une assez mauvaise cote comme qualité importante du mariage dans une enquête du Canadian Institute of Public Opinion dans le Montreal Star en mai. Étant donné le résultat des pronostics à l’occasion de la dernière élection aux États-Unis, nous serons portés à l’avenir à ne pas attacher trop d’importance aux enquêtes de ce genre mais elles donnent, toutefois, une assez bonne idée de ce que pensent les gens.

Dans l’enquête dont nous parlons les femmes mariées ont mis en tête de la liste des plus importantes qualités « gagne bien sa vie », suivi de « fidèle » et « patient, bon, etc. » Quarante pour cent des hommes ont mis « bonne ménagère » en tête de la liste et la suivante des plus importantes qualités, « aimable, bonne compagne » n’a obtenu que 17 pour cent. Seulement la moitié des hommes ont éprouvé le désir de « patience », par comparaison avec les femmes. Et comme qualité de première importance « affection » n’a reçu que 3 pour cent des votes de la part des deux sexes.

Ce que nous venons de dire indique une grande différence entre les idées de ceux qui en sont encore aux rêves de la jeunesse et de ceux qui connaissent le côté pratique de la vie. Les jeunes gens, leurrés par les perspectives idéales des lectures et des spectacles, s’imaginent que tout est rose dans la vie ; les gens mariés ont trouvé que l’amour repose sur l’accomplissement des devoirs mutuels.

Qu’est-ce que la famille ?

La famille est composée d’un petit nombre de personnes étroitement et entièrement unies. Si chaque famille vivait dans le vide, la vie de famille serait plus facile mais, au contraire, chaque membre subit des influences extérieures différentes et le mécanisme délicat de l’harmonie familiale est obligé d’absorber de nombreux chocs.

La science sociale divise historiquement la famille en trois catégories : patriarcale, en petite partie patriarcale et démocratique. Les colons venus au Canada de la France, des Îles Britanniques et d’autres parties de l’Europe ont apporté avec eux les traditions et le modèle de la vie patriarcale ; la femme et les enfants étaient soumis à l’autorité du père.

Cette catégorie de famille était fixe et bien établie. Elle avait des relations permanentes avec son foyer, elle honorait les traditions, et elle établissait ses enfants près de la maison paternelle pour pouvoir veiller sur eux. La famille durait de nombreuses générations.

Aujourd’hui, la plupart des familles n’ont aucune attache permanente avec le foyer ou ailleurs. Un type de famille urbaine naît et s’éteint comme ceci : mariage des parents, la famille grandit avec la naissance des enfants ; la famille diminue quand les enfants se marient et quittent la maison ; et la famille disparaît quand les parents meurent. Pendant ce cycle, la famille a probablement occupé une vingtaine de demeures, toutes temporaires et aucune d’elles digne du nom de « maison paternelle ».

Les fonctions de la famille

Il est bon, avant d’essayer de juger un type quelconque de famille, d’avoir une claire idée des fonctions que remplit la famille.

D’abord et par-dessus tout, il faut compter la reproduction de la race. Il faut à l’enfant des années pour arriver à l’âge mûr et il a besoin de ses parents jusqu’à 15 ou 16 ans. Sa mère commence son éducation au berceau et continue jusqu’à la fin à lui donner des conseils et des explications.

C’est là qu’il apprend les premiers rudiments de religion. C’est là qu’il acquiert les perspectives spirituelles et morales de l’adulte. L’éducation politique est une fonction de la famille, non pas en ce qui concerne les choses transitoires comme les parus, mais les principes permanents de citoyenneté, démocratie et devoirs envers l’État.

La connaissance du milieu industriel, de la division du travail, les principes de contribution industrielle, l’emploi de l’argent et un sentiment de responsabilité : tout cela devrait être enseigné dans la famille.

Et finalement c’est là ou jamais qu’on apprend à se conduire dans la société. Les principes des devoirs envers son prochain, les droits et les devoirs au sein de la collectivité, doivent être enseignés dans la famille si on ne veut pas que l’enfant tourne mal ou soit insociable.

Dimension des familles

Il y avait au Canada en 1947 environ 3,042,000 familles, 516,700 de plus depuis le recensement de 1941. Cette augmentation varie de 11 pour cent dans les Prairies jusqu’à 47 pour cent en Colombie-Britannique.

La famille moyenne l’an dernier était de 3.7 personnes, par comparaison avec 3.9 personnes au recensement de 1941.

Il y avait en 1947 le nombre suivant de familles avec le nombre d’enfants indiqué :

Nombre d’enfants Nombre de familles Nombre d’enfants Nombre de familles
0 988,000 4 169,00
1 717,000 5 92,000
2 557,000 6 56,000
3 312,000 7 et plus 91,000

Le taux des naissances au Canada par 1,000 habitants était de 23.9 en 1945 par comparaison avec le taux suivant dans d’autres pays : Nouvelle-Zélande 23.1 ; Irlande 22.3 ; Australie 21.8 ; Suède 20.2 ; États-Unis 19.8 ; Écosse 16.9 ; Angleterre et Pays de Galles 16, et Belgique 15.5.

Les parents ont des difficultés

Après cette digression sur la situation statistique de la famille, retournons à la famille comme partie de notre vie sociale.

Les parents sont obligés de se maintenir et de maintenir leur famille en bonne santé et dans le confort, de payer ses dettes, d’économiser, d’augmenter sa prospérité par un meilleur rendement. Ils essaient de donner aux enfants une meilleure éducation que celle qu’ils ont reçue. Et pendant toute la vie des enfants, les parents doivent être prêts à les aider et à les guider en cas de besoin quelle que soit la nature ou la cause de leur problème.

Maintenant que les femmes sont moins esclaves des travaux du ménage, on apprécie peut-être moins combien elles sont essentielles dans la vie de famille et dans la formation des enfants. Les médecins, les infirmières ou n’importe quelles classes professionnelles ne peuvent pas donner les soins quotidiens aux enfants et contribuer à leur protection et à leur développement comme les mères.

Ce n’est pas que la femme occupe la place la plus importante dans la maison. La famille moyenne au Canada fonctionne grâce à la division du travail et des responsabilités entre le mari et la femme. Il est le gagne-pain et elle la ménagère. Il gagne l’argent pour les nécessités quotidiennes comme le logement, la nourriture et les vêtements, et l’homme prudent fait des plans d’avenir et protège sa famille en cas de son décès.

La famille est nécessaire

L’homme est devenu humain par association, et la famille est la première école dans laquelle l’enfant apprend à se conduire dans ses rapports avec les autres personnes. La famille est la plus petite unité et la première des sociétés dans lesquelles les hommes et les femmes passent leur vie. C’est la plus importante de nos institutions sociales ; pour des millions de gens c’est une institution sacrée.

Si l’on veut conserver à la famille ce rôle distingué, il faut que tout le monde réfléchisse clairement et franchement. Il est facile d’ignorer les critiques ou d’essayer de rejeter les responsabilités. Une récente enquête a révélé que 45 pour cent des Canadiens adultes estiment que les enfants au-dessous de 18 ans se conduisent plus mal qu’il y a une génération ; une autre enquête dit que 31 pour cent des Canadiens adultes estiment que les parents sont pires aujourd’hui qu’il y a 25 ans. Les deux ont peut-être tort, ou peut-être raison, mais certains faits offrent une meilleure preuve qu’une simple opinion.

Les divorces ont augmenté beaucoup plus rapidement au Canada qu’aux États-Unis. En 1926 le taux au Canada était environ d’un dix-septième de celui des États-Unis et en 1945 il était d’un septième. Dans le Dominion, le taux a plus que quintuplé pendant cette période.

Voici le nombre exact de divorces au cours de quelques années : 1921, 548 ; 1931, 700 ; 1941, 2,461 ; 1945, 5,076. Ou bien sous la forme suivante :

Année Nombre de mariages Nombre de divorces Divorces par 100 mariages
1935 76,893 1,376 1.8
1940 123,318 2,369 1.9
1945 108,031 5,076 4.7

En outre, le recensement de 1941 donne 80,137 personnes séparées légalement.

Les milieux d’oeuvres sociales essaient de centraliser l’attention sur les causes des divorces de manière à les supprimer. Les mariages trop jeunes ou à la hâte sont condamnés comme une des principales causes par des sociologues. D’autres blâment le bruit qu’on fait au sujet d’un mariage sur vingt-deux qui finit en divorce tandis qu’on ignore ceux qui tournent bien.

Clarita deForceville dit, dans Marriages are Made at Home, qu’il y a une génération, le divorce était moins commun, non pas parce que les moeurs étaient meilleures, ou la vie moins rapide, mais parce que certains nombres de conventions contribuaient à garder les femmes et les maris ensemble. Les règles de la société étaient plus sévères ; la religion jouait un rôle plus puissant qu’aujourd’hui dans la vie de chacun ; les principes et les traditions de famille ne sanctionnaient pas qu’on divorce et qu’on se remarie.

Une enquête l’an dernier révèle que 45 pour cent des personnes interrogées ont répondu que la vie de famille n’est pas aussi heureuse qu’au temps de leurs parents. C’est épouvantable, attendu que plus de la moitié des personnes intéressées admettent qu’elles sont désappointées de la manière dont a tourné leur vie de famille par comparaison avec celle de leurs parents.

Quelles sont les causes ?

Dans notre époque troublée il n’est pas étonnant qu’il y ait du trouble dans les familles.

L’immigration de l’étranger au Canada ou les migrations de la campagne à la ville et d’une ville à une autre ont causé une grande différence entre l’ancienne culture des parents et la nouvelle culture des jeunes. La sagesse des parents devient désuète aux yeux des enfants. Les trésors intellectuels amassés par des générations de vie étroite de famille (appelés parfois « folklore ») ne sont pas transmis. La jeune génération est laissée sans boussole et sans carte, et s’embarque à tâtons dans la vie adulte.

Outre les tensions dans la famille, l’extérieur exerce des pressions auxquelles nous ne sommes pas accoutumés. Les enfants sont encouragés par des contes, par les annonces et la radio à faire ceci ou cela au delà des moyens financiers ou culturels de la famille ; les films, les dessins comiques et les romans leur donnent des idées fausses ou fantaisistes de la vie.

Quels sont les symptômes ?

Parmi les principaux symptômes de désunion dans la famille, il faut citer la révolte des jeunes contre l’ordre établi. Ils commencent d’abord par ravaler les parents. Aucune partie de la vie de famille n’est à l’abri des critiques a ce stade ; elles peuvent porter sur la maison, le style d’ameublement, les qualités de la mère comme ménagère, le succès du père comme gagne-pain et n’importe quoi depuis les robes de la mère jusqu’aux idées politiques du père.

Tout cela n’est pas neuf. C’est le dernier stade des adolescents dans leur sevrage psychologique. Mais, dit le docteur D. E. Cameron dans Life is for Living « Il n’y a pas lieu de croire que ces conflits sont plus sévères qu’autrefois. »

Dans l’ancien temps, les croyances et les gestes qu’un enfant apprend de son père lui servaient quand il devenait homme et, sans trop de changement, étaient encore valides pendant ses dernières années.

Aujourd’hui, les jeunes gens sont enclins à prendre modèle sur un étranger, un professeur, un membre de leur groupe ou un compagnon, et accepter ses opinions pour infaillibles. Cela est dur pour les parents parce qu’ils estiment généralement qu’ils sont au moins aussi intelligents que ceux avec qui leur fils ou leur fille passe son temps.

Un autre symptôme est la lutte pour l’« indépendance » souvent affublée du titre de « démocratie ». L’individualisme affaiblit l’unité de la famille. L’adolescent prend la dissémination des idées démocratiques dans les affaires de famille comme licence pour s’affranchir et pousse les choses à l’extrême.

Qu’y faire ?

Il n’est pas facile de comprendre les causes de désorganisation dans la famille. Il y a trop de facteurs en jeu, et la nature humaine est trop complexe pour qu’il suffise d’une seule recette.

Dans les affaires, on peut adopter une routine pour les relations quotidiennes, mais on ne peut pas tourner la vie de famille en routine sans la détruire.

On peut cependant adopter dans la famille une méthode des affaires. Les employeurs ont trouvé qu’il était bon d’écouter les soucis de leurs employés et de leurs collègues. Même quand ils ne peuvent rien faire pour les aider, cela donne aux employés la chance de discuter leurs petites affaires et cela rend les relations plus harmonieuses. Il convient de faire cela de temps à autre sans attendre que l’employé ne puisse plus se contenir. Quand les relations ouvrières ou familiales arrivent au point d’éclater, c’est une indication que quelqu’un n’a pas écouté à temps.

Il y a des groupes publics et civiques qui s’efforcent de démêler les affaires de famille.

Les plus encourageantes tentatives sont celles en vue de l’éducation pour le mariage. Le problème a été traité avec tous les égards qu’il mérite à une conférence sur la vie de famille, sous l’égide du Christian Social Council of Canada et du Canadian Welfare Council, à laquelle assistaient des représentants de huit sectes.

Le révérend J. R. Mutchmor, de la United Church a dit : « Pour les catholiques, les juifs et les protestants, le mariage est la base de la solidarité et de la société humaines, et il est très précieux pour l’humanité. Il ne doit pas être contracté légèrement ou sans mûre considération mais avec révérence et en présence de Dieu. Le mariage chrétien doit être par conséquent comme un saint état que Dieu a institué et sanctifié pour le bien-être de l’humanité. »

Le révérend père André Guay, du service de la préparation au mariage, Université d’Ottawa, a dit que la préparation au mariage comprend la préparation spirituelle aussi bien que l’instruction pratique et les deux sont combinées dans ses livres de classe. Plus de 3,000 étudiants prennent le cours par correspondance et beaucoup d’autres pays sont en train d’adopter le plan employé au Canada.

La tâche de préparer au mariage et aux responsabilités de la famille est une tâche importante et méritoire à laquelle de nombreux organismes pourraient contribuer. Les gens se rendent compte de leur place dans l’ordre de la nature quand on leur montre, pendant qu’ils sont encore capables d’apprendre, les devoirs que comporte la vie de famille, et la nature sacrée et civique des obligations qu’ils assument en se mariant. C’est une tâche pour tous les organismes enseignants, religieux et sociaux et pour les journaux et la radio.

Il y a de plus les parents. Quelqu’un a dit que la parenté est le dernier refuge de l’amateur. Il faut un apprentissage dans tous les autres métiers, mais pour la tâche délicate de diriger une famille et la besogne compliquée d’assurer le développement physique, social et intellectuel des enfants, on suppose qu’il n’y a pas besoin de préparation.

Le docteur S. R. Laycock, professeur de psychologie éducationnelle à l’Université de Saskatchewan voit deux principaux moyens de faire l’éducation des parents : par l’entremise d’organismes bénévoles comme la Home and School Association, dont le Canada possède plus de 1,300, et par des cours post-scolaires des gouvernements ou des universités. Il fait l’éloge du National Committee for Mental Hygiene (Canada) et de la Canadian Association for Adult Education pour leur aide aux autres organismes, mais regrette le manque de fonds qui les empêche d’entreprendre eux-mêmes un programme d’éducation pour les parents.

Collaboration

Le mariage n’est ni un roman d’amour ni un train-train de vie ordinaire, mais la collaboration vivante de deux personnes qui suivent le même chemin.

Le docteur Margaret Mead a écrit dans le American Journal of Sociology dans le numéro spécial de mai consacré à la famille :

On commence à considérer la vie de famille comme un navire susceptible de faire naufrage à moins que tous les membres de la famille, mais surtout les deux parents, ne s’occupent activement et ensemble de le diriger en tirant des bordées quand c’est nécessaire, en orientant les voiles, en maintenant le cap, en écopant pendant les tempêtes – tout cela pour préserver une chose digne de leurs soins constants.

Le mariage n’est pas fait d’isolation, pas plus que de subordination. Dans l’association du mariage il est important de respecter les opinions, les idéals, les habitudes et la réserve de chacun, comme dans toutes les autres associations humaines. Par le fait que c’est une association, les deux partenaires sont égaux et également responsables.

Quand on demande à un couple ce qu’ils ont gagné par le mariage, une des réponses les plus fréquentes est la « camaraderie ». C’est ce qui donne bon espoir pour l’avenir de la famille.

Le plus important entre deux époux est de s’aimer, de partager les joies et les épreuves, d’avoir confiance l’un dans l’autre, de prendre part aux décisions concernant la famille ou ses membres, d’avoir des intérêts commun en religion, récréation et affaires, et de combiner leurs efforts quand surgit une crise de famille. Il en résulte un sentiment de sécurité et la satisfaction de compter pour quelque chose, par le fait qu’on est consulté et écouté.

Il n’y a rien de trivial dans la vie de famille. Tout compte. Être une famille signifie être heureux ensemble aussi bien qu’affronter les choses sérieuses comme les factures, les difficultés de logement et les problèmes scolaires des enfants. Les désagréments sont moins pénibles quand on sait prendre les choses du bon côté. Heureuse est la famille qui sait rire des mêmes choses.