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La beauté est une nécessité de la vie de chaque jour tout autant que le pain. Si nous voulons que nos vies soient plus qu’une simple existence, il faut plus qu’un chèque de salaire hebdomadaire, trois repas par jour et un toit sur nos têtes. Il faut aussi de la nourriture pour le cerveau, les yeux, l’esprit et l’âme.

La pensée de la beauté, son expression et son amour ont toujours existé dans les cerveaux d’hommes de tous les siècles. Des écrivains et des artistes ont passé leur vie à saisir et à immortaliser le beau en phrases et en peinture ; les hommes du Moyen-Âge ont érigé des monuments qui durent encore à la beauté et à la gloire de Dieu par la construction de grandes cathédrales ; les gens les plus ordinaires ont été inspirés et grandis par la beauté dans leur vie physique et spirituelle.

Remontant à plus de 25,000 ans, lors de la première époque des cavernes, des peintures sur leurs murs, en France et en Espagne, montrent le désir des hommes de créer et de s’élever ainsi au-dessus des contingences quotidiennes de la lutte pour la vie. Nous aussi nous luttons dans un monde anxieux – et si des peuples ont besoin d’une puissance extérieure pour échapper à l’emprise des inquiétudes et des alarmes, ce sont bien les nôtres actuels. Nous sommes cependant plus fortunés que nos ancêtres, car nous bénéficions de la culture et de la sagesse accumulées au cours des siècles.

Qu’est-ce que la Beauté

Nous employons le mot « beau » des douzaines de fois par jour, pour décrire toute chose, à partir d’une mode nouvelle jusqu’au coucher de soleil, mais qu’est-ce en réalité que la beauté ?

De grands penseurs l’ont définie de diverses manières, dont nous pouvons citer quelques-unes. L’une des mieux connues, qui eut une influence considérable, est de Platon : « La Beauté est la splendeur de la vérité », et l’écho s’en retrouve dans ces lignes de Keats, dans son « Ode sur une Fontaine Grecque ». « La Beauté, c’est la vérité, la vérité, c’est la Beauté, – voilà tout ce que tu connais de la Terre et tout ce que tu as besoin de savoir ».

Molière, dans l’une de ses brillantes comédies, alla jusqu’à recommander la beauté comme force de civilisation. Le maître de musique, dans « Le Bourgeois Gentilhomme » ; demande : « N’est-il pas vrai que la guerre procède d’un besoin de concorde parmi les hommes ? » et ajoute que si tous les hommes apprenaient la musique, ce serait peut-être le moyen de les mettre d’accord et d’apporter la paix universelle au monde.

Ruskin, dans « La Vérité et la Beauté, » disait encore : « Tout objet matériel qui peut nous procurer du plaisir dans la simple contemplation de ses qualités extérieures, sans effort direct et défini de l’intelligence, est beau de quelque façon, ou à un degré quelconque ». Mais la plus simple définition de la beauté, parmi beaucoup d’autres, est peut-être celle donnée par St. Thomas d’Aquin : « Ce qui plaît, lorsqu’on le voit. »

Nous vivons dans un monde où abonde la beauté, mais parfois nous sommes trop absorbés en nous-mêmes, par nos problèmes et la poursuite de nos efforts, pour l’y découvrir. Nous remarquons rarement une petite générosité ou une simple fleur ; ce sont les grands gestes ou le gros bouquet qui soulèvent notre admiration.

Mais la beauté est tout autour de nous, dans la poésie et la peinture, dans nos vastes forêts et dans nos propres jardins, dans les rues des villes, les bureaux d’affaires et les usines, dans la vie des Saints et des hommes ordinaires. Sentir cette beauté enrichit l’imagination et rend le monde plus intéressant.

Un récent éditorial d’un journal de Montréal attirait l’attention sur trois genres de beauté.

Premièrement, il y a la beauté des sens, la joie qui provient de la beauté des couleurs, des lignes, des formes et des tons. Un deuxième aspect de la beauté existe dans la compréhension des origines et de l’existence de la Nature jusque chez les êtres humains. Cela constitue la science. La troisième forme de beauté repose dans la recherche de la signification des jolies choses que nous voyons, et de ce qu’elles expriment. Plus profondément et plus loin nous allons dans la recherche de la beauté, plus haut nous nous élevons, au-delà du physique et du sensuel, vers les sphères spirituelles.

Nous sommes tous nés susceptibles de voir la beauté, mais lorsque nous étions enfants nous étions probablement plus étroitement alliés aux simples beautés du monde qui nous entourait. Le velouté de la fourrure d’un petit chat, l’éclat d’une feuille d’automne, la fraîcheur de la première neige, tout cela était pour nous des sources de plaisir et d’admiration. Mais le temps passe, d’esprit et de coeur nous devenons plus compliqués, nous perdons cette première appréciation de la beauté, nos yeux ne sont plus aussi ouverts aux simples choses qui nous ont déjà donné tant de joie, et notre regard devient moins alerte et avide de voir. Nous perdons un peu de notre goût naturel pour la simple beauté, et avec lui s’en va aussi un peu de notre bonheur.

La Beauté et le Bonheur

La beauté contient la semence du bonheur – le désir le plus cher de tout être humain. Le bonheur et la beauté sont étroitement unis. Dans notre vie sociale nous tâchons de rendre plaisant ce qui nous entoure, nos manières et notre conversation. Nous ne voulons pas exposer la partie la plus sombre de nos vies à la vue d’autrui. Dans les livres que nous lisons, dans les films et les pièces que nous voyons, nous espérons toujours une fin heureuse et nous sommes quelque peu désappointés et déçus si les choses ne « finissent pas bien ». En jouissant de la beauté nous augmentons notre propre bonheur.

Cette recherche et ce goût de l’amour du beau ne sont pas un privilège spécial, le fait de quelques-uns ou au pouvoir seulement d’une classe quelconque. La beauté est nôtre pour en jouir sans argent et sans prix – une joie, une récompense que chacun peut obtenir. Elle n’a rien à faire avec l’habileté technique, la richesse ou une éducation supérieure.

Nous ne pouvons pas tous créer de la beauté ni être au service de l’art pur. Peu d’entre nous peuvent écrire un grand poème, peindre un chef-d’oeuvre ou jouer sur la scène. Mais chacun de nous est capable de susciter de la beauté sous une forme ou une autre, et de l’apprécier, encore plus grandement. Une femme sortant un pain bien cuit du four, un homme ramassant les légumes du jardin qu’il a si bien entretenu, une mère racontant une histoire à ses enfants, et un employeur créant une atmosphère sympathique de travail pour ses employés – ce sont là des choses qui créent de la beauté. La beauté peut être assez modeste, mais elle ne peut jamais être insignifiante, si elle ajoute à l’enrichissement et à la dignité de la vie humaine.

On a dit très justement que la beauté naît dans l’oeil de celui qui la découvre. Et n’est-il pas réconfortant de savoir que du fait de ce phénomène, chacun de nous peut être suprêmement beau à la vue d’une autre personne ! Mais dans aucun autre domaine, peut-être, ne rencontre-t-on une telle latitude de choix ou d’expression individuelle que dans l’amour de la beauté. Ce qui parait beau à l’un peut ne pas l’être aux yeux de l’autre – et nous avons là la mesure du goût.

Le Critère de la Beauté

Dans tous les arts il a toujours existé une divergence d’opinion en ce qui concerne le beau.

Eric Newton, le critique anglais, dont le livre, « La signification de la Beauté » ; vient d’être publié, disait il y a quelques années qu’il n’y a pas de réel critérium de beauté, parce que la beauté n’est que l’expression de l’enthousiasme esthétique de l’artiste. Si une personne partage cet enthousiasme et qu’une autre ne le partage pas, le premier trouve le travail magnifique, et l’autre laid. Quand nous disons qu’il y a de la beauté dans une image, ce que nous voulons dire exactement est que la disposition particulière des couleurs et des formes cause un état d’esprit en nous qui nous la fait trouver belle.

Un objet ne peut pas être beau s’il ne cause de plaisir à personne. Une beauté à laquelle tous les hommes sont à tout jamais indifférents n’en est pas une. Pour être beau, un objet doit communiquer quelqu’idée, il doit révéler quelque chose à quelqu’un d’autre que la personne qui l’a créé.

Dans notre choix du beau, la connaissance familière du sujet joue un grand rôle. Nous chérissons tous des scènes et des souvenirs qui « frappent notre vue », nous fortifient et nous élèvent, et sur eux est basé notre choix futur du beau. Ces objets de beauté, tout comme une grande tendresse, une claire pensée ou une foi profonde, sont des possessions éternelles.

Nous ne pouvons pas, naturellement, retenir tout dans notre propre réserve personnelle de beauté. Quelque chose que nous avons trouvé éclatant de beauté une fois peut avoir perdu son intérêt pour nous plus tard ; cela est vrai pour les gens et les peintures, les livres et les souvenirs. Il y a là une intéressante variation. À mesure que le temps passe, que nos expériences deviennent plus vastes et plus variées, nous pouvons retourner à certains caractères d’art et y découvrir de nouvelles beautés et de nouvelles valeurs que nous n’y voyions pas au cours des années précédentes.

Où Trouver la Beauté

Où pouvons-nous chercher la beauté ? Où pouvons-nous espérer être récompensés de notre recherche ?

L’art peut parfois nous désappointer et nous embrouiller, mais la Nature, jamais. L’effet de la beauté naturelle est de nous élever à un plus haut niveau. Nous ne pouvons pas regarder une scène naturelle, une rivière sinueuse, une montagne couverte de neige, ou un pré vert et gracieux, sans nous sentir bien loin de notre petitesse personnelle.

Quelquefois, nous manifestons une indifférence presque barbare envers les beautés de la nature. L’homme qui voyage en automobile avec le seul désir de couvrir tant de milles par jour, qui arrive à destination avec des souvenirs vagues et confus de la campagne à travers laquelle il a passe en vitesse, non seulement ignore une source de détente physique, mais se prive du baume le plus vivifiant pour ses yeux et son esprit.

Même un habitant de la ville marchant rapidement dans une rue encombrée peut découvrir quelque moment de beauté naturelle. Souvent un rayon de soleil frappant la tour d’une église, une forme étrange et intéressante de nuages ou le dessin délicat d’un vieil arbre peuvent éclairer notre journée si occupée d’un moment de pure jouissance.

L’une des plus belles photographies que nous ayons jamais vues était celle d’un poteau électrique se découpant sur un ciel nuageux ; elle était intitulée « La Puissance et la Gloire ».

Art, Beauté et Vie

Plus on est près de la nature, plus l’art devient instinctif. Il a été dit que l’art est la chose que nous désirons tous, parce qu’il est l’expression de la joie de l’homme dans son travail. La ligne, la forme, la couleur et le son jouent tous un rôle dans l’étendue de nos horizons mental et spirituel, stimulant nos sens et notre imagination. L’art est le travail de tout l’esprit de l’homme… ce n’est pas quelque chose d’étranger à la vie, mais le moyen par lequel nos besoins vitaux sont parfaitement satisfaits.

Avant l’ère industrielle, il y avait plus d’occasions pour l’expression créative dans les limites du travail quotidien de l’homme. L’artisan, fabriquant soigneusement à la main, avait un légitime orgueil de toute son oeuvre artistique. Aujourd’hui, avec la fragmentation de la production mécanisée, il n’y a pas cette sensation satisfaisante de création.

Étant donné que plusieurs d’entre nous n’obtiennent plus cette joie artistique du travail journalier, il nous faut la découvrir ailleurs, – dans le développement de notre culture en nos moments de loisir.

Et que cela devienne de plus en plus courant, se voit dans l’intérêt sans cesse grandissant porté a l’éducation des adultes. Des hommes et des femmes de tous les âges se réunissent en groupes dans tout le pays pour écouter de la belle musique, pour étudier les grands livres, pour se perfectionner dans le travail manuel – pour apprendre plus encore sur le sujet ou le travail vers lesquels leur goût personnel les dirige.

Il est intéressant d’apprendre de l’Université McGill que vingt-cinq pour cent des cours complémentaires qui y sont donnes sont culturels. La même proportion se trouverait ailleurs, bien certainement. C’est là un symbole de notre désir, en cet âge, de ce qu’on appelle imparfaitement « les plus grandes choses de la vie. »

Il est vrai que nous ne pouvons pas tous devenir célèbres dans les arts. Mais un homme n’est pas artiste seulement par ce qu’il écrit ou crée, mais par ce qu’il ressent aussi. Avoir de l’imagination et du goût, et aimer ce qu’il y a de mieux, provient vraiment de son amour naturel du beau.

La vie moderne est une épreuve d’énergie, exigeant plus que jamais de la vigueur, de la réflexion et du caractère. Lorsque, de plus, nous apprenons à jouir de la beauté telle que nous la recherchons et la trouvons, nous contentons presqu’inconsciemment un instinct qui, en d’autres temps et en d’autres circonstances, trouverait son expression dans la création de belles oeuvres.

La Beauté en Affaires

De la beauté en art à la beauté en affaires peut sembler une transition soudaine, mais la beauté joue un rôle bien important dans le monde du commerce. Dans presque toutes les marchandises à vendre il doit y avoir un attrait pour l’oeil et l’oreille. Les annonces, les étalages, les vitrines et les affiches, tout autant que les produits eux-mêmes, tendent tous vers cet effet, et créent ainsi le désir de posséder ces marchandises. Tout, à partir des automobiles jusqu’aux couvertures de livres et aux emballages de bacon, est conçu pour séduire le sens esthétique du consommateur en plus de lui plaire dans un ordre de considérations plus pratiques.

L’une des premières choses à soigner pour attirer l’acheteur éventuel est l’emballage d’un article. On y attache tant d’importance qu’une inspection des emballages au Canada a été faite récemment par des représentants du Board of Trade d’Angleterre et de l’Organisation Britannique de Recherche pour le Commerce d’Exportation. Le but principal de cette enquête était d’aider les manufacturiers anglais à préparer l’emballage de leurs produits, en conformité du goût des consommateurs canadiens.

L’étude de la question a démontré que les dessins anglais étaient souvent considérés comme trop anciens et sans attrait pour la vue -, spécialement à cause du manque de couleur. On a découvert que le goût canadien préférait la simplicité dans le dessin et pour celui-ci les couleurs vives, de préférence le bleu, le rouge et le vert.

La Couleur dans nos vies

La couleur a toujours joué un rôle de premier plan dans le choix de ce qui nous attire. Un numéro récent de « C.I.L. Oval » intitulé « Le Monde de la Couleur » dit en résumé la puissance et l’influence des couleurs. Dans le monde de la nature et de la science, dans nos foyers et dans nos usines, dans l’art et dans l’expression de l’émotion en littérature, ainsi que l’a démontré Hugh MacLennan, la couleur a une place prédominante dans nos vies. Nous pouvons l’employer dans la présentation de la marchandise moderne et pour rendre notre existence plus gracieuse et plus attrayante.

Nous savons qu’il y a certains objets de couleur qui nous procurent du plaisir, et d’autres qui jurent, tout comme une fausse note en musique. Le développement de cette sensibilité et la possibilité d’augmenter la gamme des couleurs ont créé un art nouveau, utilisant les coloris comme la musique le fait des sons.

La couleur peut amener des changements psychologiques. Les hôpitaux choisissent des couleurs qui tendent à créer une atmosphère de calme et de détente ; les écoles et les usines emploient des couleurs pour stimuler l’activité et l’efficacité ; la sécurité industrielle peut être aidée par une peinture spéciale des bâtisses et de la machinerie.

Nous voyons ainsi que les affaires ont besoin de la beauté et en bénéficient, mais en notre siècle les affaires jouent également un autre rôle… celui de bienfaiteur des arts.

Dans les temps éloignés, le rôle de mécène était assumé par des hommes cultivés et riches ou occupant de hautes situations. Puis, au moyen-âge, l’Église a supplanté en grande partie le bienfaiteur privé. Elle a employé les meilleurs talents dans la construction de cathédrales et de monastères, et encouragé les arts de la peinture, de la sculpture, de l’orfèvrerie et de la joaillerie. Ce n’est que l’influence et le patronage de l’Église dans le domaine de l’art qui ont permis à l’artiste européen, et par lui, à l’ensemble de la culture européenne, de survivre.

Plus tard, en Angleterre, par exemple, des rois, tels que Henri VIII et Charles 1er, furent les mécènes de grands artistes dont Hans Holbein le Jeune et Van Dyck. Et au 18ème siècle c’était une tradition établie pour les familles nobles et importantes de rivaliser entre elles dans la possession de collections d’art et dans l’encouragement donné aux meilleurs artistes en faisant appel à leurs talents.

L’apogée de cet heureux patronage fut atteint au 18ème siècle ; le 19ème en a vu le déclin, et le 20ème, avec ses impôts élevés et ses droits de succession, a assisté à sa presque complète disparition.

Et ici, avec d’excellents résultats et pour l’artiste et pour le mécène, est apparue l’industrie. L’Imperial Chemical Industries, en Grande-Bretagne, est l’exemple d’un parrain industriel des arts, avec ses annonces exécutées par des artistes renommés. Une de leurs séries, appelée « Portraits d’une Industrie », qui représentait des travailleurs actuellement employés par la compagnie, eut tellement de succès qu’après avoir servie pour fins de publicité, elle partit en tournée de deux ans dans des galeries artistiques municipales à travers l’Angleterre et l’Écosse. La Canadian Pulp and Paper Association ayant recours à des artistes tels que A. J. Casson, Thoreau, MacDonald et A. Y. Jackson, pour interpréter ses opérations industrielles, a contribué grandement au développement de l’art au Canada.

La Beauté au foyer

Les affaires peuvent employer et cultiver la beauté sur une grande échelle, mais chacun de nous peut créer une atmosphère de grâce et de charme dans le centre plus restreint de son propre foyer. Nous sommes loin désormais de l’architecture ornementale surchargée, des couleurs sombres et des lourdes tapisseries de l’ère Victorienne, et la tendance moderne est à la lumière, à l’espace et à la couleur dans tout ce qui nous entoure.

Il y a sans cesse, avec toujours plus d’utilité, infiniment plus de grâce dans les articles de maison. On en est venu à considérer comme une nécessité la beauté fonctionnelle dans tous les bons dessins d’articles fabriqués pour usage journalier. Récemment, au Canada, on a reconnu un caractère professionnel au dessinateur industriel. L’Association des Dessinateurs Industriels Canadiens a été formée, et, en 1948, un Comité National Industriel de Dessin. Il est composé de manufacturiers, de détaillants, d’officiers enquêteurs, d’éducateurs et de dessinateurs, coopérant tous avec enthousiasme pour s’assurer que l’industrie canadienne sera en mesure de répondre à nos désirs grandissants pour des articles plus attrayants, et pour rivaliser, outre-mer avec les produits les mieux conçus des autres pays.

Des milliers d’appareils domestiques, économisant le travail manuel, sont maintenant sur le marché. Lorsqu’ils furent inventés, plusieurs d’entre eux étaient d’un mécanisme compliqué, difficiles à manipuler, et d’apparence font peu attrayante. Le dessinateur industriel s’est efforcé d’augmenter leur simplicité, leur facilité d’opération, et leur beauté. Ces principes s’appliquent au dessin de toutes choses, du grille-pain au tracteur. Comme le dit Donald Buchanan, secrétaire du Comité National de Dessin Industriel, « Un bon dessin dans les articles manufacturés signifie une combinaison de simplicité, de bonnes proportions et d’utilité fonctionnelle ».

La Puissance de la Beauté

Il est vrai que nous pouvons créer une atmosphère de beauté et de grâce avec la multitude des marchandises que l’ingéniosité et les méthodes modernes ont sans cesse accrue et perfectionnée, mais la première semence de la beauté repose en nous-mêmes.

Si nous cultivons les nombreux attributs de la beauté, dans nos relations avec nos familles et nos associés, nous pouvons obtenir un bonheur et un contentement spirituel tels que nulle possession matérielle n’est capable de nous donner. Écouter et comprendre, voir et apprécier, être d’esprit ouvert et de coeur généreux, c’est non seulement une bénédiction pour nous-mêmes, mais encore pour tous ceux dont les vies touchent aux nôtres, même de bien loin. En embellissant notre existence sociale et familiale, nous pouvons tous devenir des artistes dans la vie.

Nous pouvons nous cultiver intellectuellement et spirituellement pour voir le maximum de beauté… dans le monde de la nature, de l’art et chez les êtres humains. Par cette éducation esthétique, nous parviendrons non seulement à ce sentiment de solidité et d’initiative qui est peut-être la fondation même du bonheur, mais à une joie et à une signification nouvelles de la vie.

C’est une vérité fondamentale que rien n’entre dans la beauté que ce qui est bon. Dans ce sens le plus large du mot, la beauté – son désir, sa recherche et sa contemplation – a civilisé le genre humain.