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Depuis vingt ans le Canada accomplit de grands progrès qui attirent de plus en plus l’attention du monde entier, et ceux des huit ou dix dernières années sont particulièrement significatifs.

Notre pays a prospéré énormément. La deuxième guerre mondiale nous a poussés dans la voie de l’industrialisation, et la demande de l’après-guerre pour nos produits a maintenu notre économie à un excellent niveau. Nous avons découvert des réserves de pétrole et de minerai de fer, d’uranium et de nickel et autres minéraux.

Mais en quoi consiste ce Canada qui nous appartient ? Est-ce simplement le plus grand pays des Amériques, un des trois plus grands du monde, avec une superficie de 3,700,000 milles carrés qui s’étendent des États-Unis au pôle nord sur 48 degrés de latitude et 84 de longitude ? Est-ce simplement une croûte rocheuse recouvrant des trésors de nickel, d’or, d’argent, d’amiante, de radium, de fer et une foule d’autres minéraux ; une vaste plaine, dont la récolte de blé est la quatrième du monde ; un amas de forêts inépuisables, et le plus grand réservoir d’eau douce ?

Le Canada est tout cela, et davantage. La nature l’a comblé de bienfaits, mais nous ne faisons que commencer à exploiter ses trésors qui sommeillent depuis des millénaires. Le Canada peut se vanter a bon droit d’avoir en si peu de temps réussi à mettre en valeur un si grand nombre de richesses naturelles avec l’aide d’à peine 1/169e de la population mondiale.

Les Canadiens ont si bien exploré les solitudes, sondé les roches, cultivé les plaines et construit des barrages pour faire tourner les roues de leurs usines, que leur pays compte parmi les plus grands fournisseurs du monde.

Le Canada est au premier rang des producteurs de nickel, de papier à journal, d’amiante et de platine ; au deuxième des producteurs d’or, d’aluminium, de pulpe de bois et d’énergie hydro-électrique ; au troisième en zinc, argent et uranium ; au quatrième en plomb et cuivre, et il occupe la troisième place dans le commerce international.

Malgré leur petit nombre, ses habitants ont accompli des merveilles grâce à leur génie inventif et leur esprit d’entreprise. Ils ont fait valoir les avantages dont nous jouissons par le fait de notre favorable situation géographique, de nos abondantes et diverses richesses naturelles, de nos innombrables chutes d’eau, de nos vastes moyens de transport par rail, route, eau et air. Ils ont maintenu leur crédit et la valeur de leur monnaie sur les marchés internationaux.

Aujourd’hui, le Canada est à la veille de nouveaux progrès. Ce n’est pas ce que nous avons fait jusqu’ici qui compte le plus, mais ce que nous sommes capables de faire. Notre pays est en quelque sorte au centre des quatre grandes puissances mondiales et en avoisine deux : les États-Unis d’Amérique et l’Union Soviétique. Avec les deux autres, la Grande-Bretagne et la France, il a des liens solides de tradition et d’affection.

Le peuple canadien

Le Canada n’est pas un pays de neige et de glace, à moitié britannique et à moitié américain, peuplé principalement d’Indiens, d’Esquimaux, de gendarmes à cheval et de trappeurs chaussés de raquettes. C’est un pays d’avenir pour ceux qui cherchent à réussir et qui n’ont pas peur de travailler. Le Canada doit son éminence actuelle à l’influence de son climat septentrional, à l’initiative nécessaire pour vivre dans un pays neuf, et au courage et à la confiance en soi qu’engendrent les grands espaces et la liberté d’entreprise, d’action, de parole, de religion et de politique.

Les Canadiens ne forment pas un groupe compact comme les Anglais ou les Français, mais ils constituent un assemblage de races diverses, fondues en une nation, qui se modèlent sur leur pays d’adoption.

Ils sont unis par l’amour de leur pays, leurs intérêts communs, et leur loyauté envers la Couronne.

Au moment de la confédération, le plus grand groupe britannique était celui des Irlandais, et ceux-ci avec les Écossais étaient presque deux fois plus nombreux que les Anglais. Après 1881, les Anglais prédominèrent et les Écossais passèrent au deuxième rang après 1911. Au recensement de 1941, les principales races occupaient l’ordre suivant : Canadiens-Français, Anglais, Écossais, Irlandais, Allemands, Ukrainiens, Scandinaves, Hollandais, Juifs et Polonais.

Quand eut lieu le premier recensement en 1666 pour mesurer les progrès de la colonie française depuis la fondation de Québec par Champlain 58 ans auparavant, le Canada avait 3,215 habitants. En passant de ce chiffre à 14,009,000 au recensement de 1951, le Canada s’est placé parmi les premiers du Commonwealth sous le rapport de l’accroissement de la population. Le nombre de nos habitants est estimé à 14,675,000 à la fin de 1952.

On peut dire sans crainte d’erreur que le Canada ne manque pas d’attractions pour les étrangers. Ceux qui viennent chez nous n’arrivent pas les mains vides. Ils ont apporté, sous forme de capitaux, $60,000,000 en 1950. Ils ont apporté en outre leurs métiers et, en plus de leur propre personne, les membres de leur famille à nourrir, habiller et loger ; 194,000 nouveaux Canadiens ont été admis en 1951.

L’ancien Canada

Les premiers Canadiens furent les indigènes trouvés sur la côte de l’Atlantique par les premiers explorateurs européens, et une tribu – les Kanatas des villages du Saint-Laurent – a donné son nom à tout le pays.

Le premier européen qui mit probablement le pied sur le continent de l’Amérique du Nord et rencontra ses habitants, fut Leif Ericsson, il y a un millier d’années. John Cabot planta l’étendard d’Henri VII sur le rivage de l’Atlantique aux environs du Cap Breton en 1497, mais ce n’est qu’après que Jacques Cartier eut renoncé à trouver une voie pour aller en Chine en 1535, que les nations d’Europe commencèrent à considérer le Canada comme un pays réel au lieu d’un obstacle au passage par le Nord-Ouest.

Deux cents ans plus tard les Français et les Anglais se disputèrent sa possession et, en 1763, le Canada fut finalement cédé à l’Angleterre. Même en 1815, l’année de la bataille de Waterloo, le Canada n’avait que quelques habitants sur les bords de ses fleuves et de ses lacs, et dans les postes des chasseurs de fourrures de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

On peut dire que les lents progrès accomplis à partir de cette époque aboutirent logiquement et sûrement à la confédération en 1867. Nous avions alors les chemins de fer qui permirent aux colons aventureux d’aller s’établir dans l’Ouest et envoyer vers l’Est les produits des fertiles prairies.

Notre beau pays

Plusieurs raisons, pour la plupart géographiques, se sont opposées à un développement économique plus rapide du Canada. L’Université d’Ontario-Ouest divise sa géographie du Canada en 31 sections ! L’Est et l’Ouest du Canada sont séparés au nord du Lac Supérieur par une bande rocheuse, étroite, inégale et inhospitalière à travers laquelle il a fallu construire les voies de chemins de fer qui relient les deux côtes sur une distance de 4,000 milles. Le terrain est également rugueux et rocheux entre les provinces Maritimes et le Québec, et les montagnes Rocheuses se dressent entre la Colombie-Britannique et les Prairies.

D’un autre côté, le Canada est doué de ce qui est probablement le plus remarquable réseau de voies navigables au monde, qui permet de naviguer dans toutes les directions. Du lac Winnipeg, juste à l’ouest du milieu du pays, on peut aller par canot jusqu’à l’Atlantique à l’est, au Pacifique à l’ouest, à l’Arctique au nord, à la Baie d’Hudson au nord-est ou au golfe du Mexique au sud.

Le Canada est un pays superbe qui offre un choix merveilleux de sujets aux peintres canadiens. En allant des collines couvertes de pêchers de la péninsule du Niagara aux toundras de l’Arctique, des brisants de l’Atlantique sur les côtes de la Nouvelle-Écosse, à travers les provinces pastorales et industrielles du centre, aux pures brises des Prairies, et par-dessus les Rocheuses, aux versants humides du Pacifique, on change pour ainsi dire de climat selon la configuration physique du pays.

Ajoutez à cela les différences de saisons, et le peintre a un nombre inépuisable de sujets à sa disposition. Ces attraits rendent également le Canada irrésistible au touriste, par le fait de leur beauté naturelle dans un climat fortifiant avec le choix de sports de toutes sortes en été aussi bien qu’en hiver.

Le Canada est une nation

Comme les États-Unis, le Canada a eu des hauts et des bas en politique, mais il jouit d’un gouvernement stable et autonome. La lecture des journaux de ces deux démocraties au moment des élections pourrait faire croire qu’elles n’en sont arrivées où elles sont qu’en commettant toutes les fautes possibles. Mais leur histoire révèle une certaine logique, et leur évolution a été rendue inévitable par la composition de leur peuple. Le degré de liberté avec lequel les citoyens critiquent leurs propres institutions est une preuve de leur démocratie.

L’Acte de l’Amérique du Nord britannique, adopté en 1867, est le document fondamental de la constitution du Canada, destiné à unir deux grandes faces et des territoires éloignés dont les intérêts économiques étaient opposés, et à rallier un grand nombre de points de vue largement contraires.

Cette union fédérale avait pour but de préserver, au moyen de concessions mutuelles, l’attachement de deux peuples différents à leur culture et leur milieu. Le fait que cette union était possible et qu’elle a fait du Canada ce qu’il est aujourd’hui, démontre le génie avec lequel les Anglais savent collaborer avec les peuples d’autres races pour transformer leurs colonies en nations autonomes. Excepté dans le cas des points stratégiques ou des comptoirs commerciaux, tous les pays du Commonwealth évoluent vers l’autonomie. Cette autonomie est mesurée par les capacités croissantes de chaque peuple, amené à maturité par l’enseignement et l’exemple d’une juste administration.

Jusqu’en 1931, le Canada a progressé vers l’autonomie complète. Il a d’abord acquis un droit incontestable d’égalité dans l’empire, et puis le Statut de Westminster a légalement couronné l’arche en déclarant que les dominions avaient tous les mêmes droits, subordonnés en aucune façon… sous le rapport de leurs affaires domestiques ou extérieures.

Le Parlement canadien comprend la reine (représentée par le Gouverneur général), le Sénat et la Chambre des communes. Comme en Grande-Bretagne, le rôle du représentant de la reine et de la Chambre haute a constamment diminué, et c’est la Chambre des communes, dont les membres sont élus directement par le peuple, qui est principalement chargée de faire les lois.

Le parti politique au pouvoir choisit un cabinet ou ministère, qui est responsable envers le Parlement et reste au pouvoir tant qu’il jouit de la confiance des représentants du peuple. Le ministère démissionne dès qu’il est apparent qu’il n’a pas la majorité dans la Chambre des communes. Tous les sujets britanniques des deux sexes ont le droit de vote à partir de 21 ans, s’ils habitent le Canada depuis 12 mois et la circonscription électorale au moment des élections. Chacune des dix provinces a une législature et un lieutenant-gouverneur.

Nous avons besoin de la paix

Le Canada moderne est l’enfant du siècle dernier, du libre-échange, des institutions libérales et de la Pax Britannica. Il désire la paix par-dessus tout et serait très malheureux dans un monde nationaliste. Il n’imite aucun autre pays. Il décide lui-même sa politique internationale, mais en ayant soin de régler ses décisions sur celles du Royaume-Uni et des États-Unis.

Avant la deuxième guerre mondiale, le Canada et les États-Unis avaient déjà pris des mesures communes en vue de la défense de l’hémisphère nord et de la collaboration économique en temps de guerre. Aujourd’hui, le Canada est membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord, et en octobre son ministre des Affaires extérieures a été élu président de l’Assemblée générale des Nations Unies.

En partie à cause de l’expansion de son commerce avec les pays de l’Amérique du Sud (dans les neuf premiers mois de 1952 nous avons exporté à ces pays $207,500,000 de marchandises), il a été suggéré d’aller plus loin et de faire entrer le Canada dans l’Organisation des États américains, mais cela soulève immédiatement certaines questions concernant sa position comme membre du Commonwealth britannique et comme nation américaine.

Un délégué à la conférence de l’Institut canadien des Affaires internationales a dit à ce sujet : « En faire partie engagerait le Canada dans les affaires de cet hémisphère plus profondément que ses traditions et ses intérêts ne l’exigent. Rester à l’écart pourrait le rendre suspect de chercher à éviter ses responsabilités, et lui coûter des relations d’amitié et de commerce avec les autres pays américains… l’idéal du point de vue canadien serait de faire entrer l’Union Panaméricaine à titre de groupe régional dans une organisation globale de nations. Dans une organisation de ce genre, le Canada serait en mesure d’être un bon Américain et de servir ses intérêts hors de l’hémisphère. »

Le revenu national

Sous le rapport économique, le Canada a fait de constants progrès. La courbe à long terme du revenu national a monté légèrement au cours des vingt ans qui ont précédé la deuxième guerre mondiale, malgré la crise sans précédent de 1930, et si l’on prenait les chiffres des années avant la première guerre, la courbe ascendante serait beaucoup plus prononcée.

Le chiffre du revenu national atteignit $4,600,000,000 en 1920 et diminua de 24 pour cent l’année suivante. Il se releva continuellement jusqu’en 1929 pour toucher cette année-là un maximum de $5,273,000,000. Au point le plus bas de la crise en 1933, le revenu national n’arriva qu’à 52 pour cent du total de 1929. La reprise subit un recul temporaire en 1938, mais le mouvement s’est grandement accéléré depuis et le total s’élève à $17,250,000,000 en 1951.

Cette énorme augmentation du revenu national permet de supporter une dette beaucoup plus forte. La dette nette du Canada aujourd’hui est trois fois et demie plus grosse que celle d’avant-guerre. En 1913, le montant net par tête était de $41 ; en 1919, de $189 ; en 1939 de $279 et en mars 1952 de $775. L’intérêt annuel de la dette consolidée à la fin du dernier exercice était de $389,000,000.

Les impôts directs encaissés par le gouvernement du Canada constituent aujourd’hui environ 55 pour cent des perceptions totales. Le paiement du lourd impôt sur le revenu a été rendu plus facile par la méthode de perception « au fur et à mesure » innovée par le Canada. L’impôt sur le revenu est déduit des salaires par les employeurs.

Les énormes dépenses occasionnées par les préparatifs de défense pèsent lourdement sur les revenus des particuliers et diminuent les ressources des grandes entreprises.

L’impôt sur le revenu perçu sur un montant imposable de $1,000 (après déduction des exemptions) est de $175, et va jusqu’à 91 pour cent du revenu imposable au delà de $400,000. Il y a de plus un impôt de 2 pour cent, avec maximum de $60 par an, pour les pensions de vieillesse.

Niveau d’existence

Malgré l’effet de deux grandes crises (1873 et 1930) le niveau d’existence au Canada est toujours allé s’améliorant, et les dépenses du gouvernement pour le bien-être général du pays ont augmenté en proportion.

Les efforts collectifs pour encourager l’expansion économique, et les mesures communes pour soulager la misère individuelle et propager le bien-être et l’instruction, jouent maintenant un rôle important dans les affaires économiques du pays. En 1944, le Parlement a ajouté le Canada à la liste des trente-huit pays qui payent des allocations familiales. Le montant chez nous est de $5 à $8 par mois pour chaque enfant au-dessous de 16 ans.

En outre, le Canada a des pensions pour les aveugles et la vieillesse, l’assurance-chômage et des lois sur les accidents du travail.

On peut juger du niveau général d’existence par de récentes statistiques indiquant que le Canada a une voiture automobile par 6.8 personnes, et ses 21.9 téléphones par 100 personnes le mettent au troisième rang des nations. L’indice des salaires a monté de 115 points entre 1939 et 1950, tandis que la hausse dans le coût de la vie n’est que de 65 points.

Presque 88 pour cent des logements occupés dans les neuf vieilles provinces en 1951 sont éclairés à l’électricité (par rapport à 69 pour cent en 1941). Ajoutons les progrès dans les domaines suivants (par 100 logements) :

  1951 1941
Eau courante 75 60.5
Réfrigération 48 21
Radio 93 78

Haut niveau de salaires

Ces commodités de la vie sont rendues possibles par le haut niveau des revenus et la grande facilité de trouver un emploi.

La main-d’oeuvre canadienne a reçu le chiffre imposant de $922,000,000 en salaires pendant le mois d’août 1952, et $6,980,000,000 pour les huit premiers mois de l’année, presque $750,000,000 de plus que pendant les huit mois correspondants de 1951.

Le détail pour les huit mois donne un aperçu intéressant de l’économie canadienne. En millions de dollars, la main-d’oeuvre a reçu dans les plus gros domaines économiques :

Manufactures $ 2,347
Utilités, transport, communications, entreposage et commerce $1,764
Finance et services $1,525
Construction $ 570
Agriculture, forêts, pêche, fourrures et mines $ 542
Autres revenus ouvriers $ 232

Combien chaque ouvrier reçoit-il de ces énormes montants ? Le salaire hebdomadaire d’un ouvrier à l’heure dans les industries manufacturières était en moyenne de $53.91 en septembre ; dans les mines $63.30 en moyenne ; dans le transport électrique et automobile $60.26 ; dans la construction $60.17, et dans les services, $31.19. La moyenne des heures de travail par semaine varie de 41.6 dans les manufactures à 46 dans le transport électrique et automobile.

Beaucoup d’autres chiffres pourraient servir à mesurer le niveau d’existence. Par exemple, les ventes des magasins à rayons pendant les neuf premiers mois de 1952 s’élèvent à $635,250,000 ; pendant la même époque, il s’est vendu 311,000 véhicules particuliers et commerciaux pour $780,000,000 prix de détail ; la construction de 53,500 logements a été commencée dans les huit premiers mois.

En petits chiffres, voici quelques exemples plus familiers. Le Canada fabrique plus de $11,000,000 d’instruments de musique par an ; 7,500,000 livres de fraises ont été employées l’an dernier pour faire des confitures ; nous avons doublé notre consommation d’essence depuis 10 ans ; le prix moyen des billets de cinéma en 1951 était de 38 cents ; en un an nous avons fabriqué 82,400 tonnes de biscuits ordinaires et de fantaisie ; nous avons fabriqué 94,000,000 de lampes électriques incandescentes, et 5,250,000 de lampes fluorescentes en 1951, et le coût moyen du service électrique au Canada n’est que de $1.61 par kilowattheure.

Culture et justice

La constitution assigne l’éducation aux provinces, et un système d’écoles élémentaires et secondaires, financées principalement par les autorités scolaires locales mais subventionnées par les provinces, a été établi dans chaque province.

Depuis près de quarante ans, le gouvernement fédéral accorde des subsides pour l’enseignement agricole, l’instruction technique et l’apprentissage des jeunes gens.

Dans le domaine de l’éducation supérieure, le Canada a 32 universités, deux de langue française, trois bilingues, et le reste de langue anglaise. Les unes sont de petits collèges, qui n’ont que deux ou trois centaines d’étudiants, avec des cours en belles-lettres et pure science, et les autres de grandes institutions avec plus de dix mille étudiants, qui confèrent des diplômes de bachelier, docteur, etc., en belles-lettres, science, commerce, génie civil, médecine, enseignement, agriculture, etc. La plupart des diplômes exigent au moins quatre années d’étude, de septembre à avril. Les frais d’inscription varient d’environ $150 à $500 par an, suivant l’université et le cours.

Les juges du Canada ne sont pas élus, mais nommés, et restent en fonctions jusqu’à la mort ou la retraite. La Royale gendarmerie à cheval est à la solde du gouvernement fédéral ; organisée en 1873 pour maintenir l’ordre dans les Territoires du Nord-Ouest avec un effectif de 300, elle compte aujourd’hui environ 4,000 membres et elle est considérée comme une des meilleures polices du monde entier.

La radiodiffusion au Canada est sous la juridiction de la Société Radio-Canada qui, outre la surveillance des 173 postes privés du pays, exploite de puissants postes à elle qui forment trois réseaux nationaux. Par ondes courtes, au moyen de deux transmetteurs de 50,000 watts situés à Sackville, N.-B., elle diffuse en 15 langues dans toutes les parties du monde.

La télévision, encore dans son enfance au Canada, est également dirigée et exploitée par Radio-Canada.

Le Canada a plus de 100 journaux quotidiens et 900 hebdomadaires, sans aucune censure sauf en ce qui concerne les nouvelles de guerre pour raisons de sécurité en temps de guerre.

(Cet article sur le Canada sera terminé dans le Bulletin de janvier.)