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La cérémonie nuptiale n’est en vérité que le premier pas dans la voie du mariage ; ce n’est en quelque sorte que la signature d’un contrat par lequel les époux s’engagent à fonder une famille au cours des années suivantes. Et l’entreprise exige de la prévoyance, de l’énergie et de l’adresse de la part des 243,000 hommes et femmes qui se sont mariés au Canada l’an dernier, et des 250,000 qui se marieront cette année.

C’est à nous de faire tout notre possible pour aider ces jeunes gens à poser solidement les bases de la vie de famille, parce que le succès de leur union au cours de cette génération déterminera le sort de la nation.

Ils ont réellement entrepris une grosse tâche. De lourdes responsabilités pèseront sur leurs épaules. Ils auront à prendre des décisions qui demandent beaucoup de sagesse.

Le ménage

La forme de la famille et la nature des relations conjugales ont beaucoup varié au cours de l’histoire humaine et la vie de ménage n’a jamais été plus compliquée qu’aujourd’hui. Quoi qu’en disent les poètes, le mariage ne transforme pas les gens en un jour et ne les rend pas tous miraculeusement propres à fonder une famille.

L’amour ne suffit pas pour faire un bon ménage, ni que le mari soit un bon gagne-pain et la femme bonne ménagère. Chaque époux doit en outre reconnaître les bonnes qualités de l’autre et montrer qu’il les apprécie. Beaucoup de mariages ne sont pas heureux parce que l’un des époux, habitué aux compliments et aux marques d’approbation de la part de ses amis et de son entourage, n’entend jamais à la maison les petits mots d’encouragement qui entretiennent les sentiments et les bonnes relations.

Le foyer est le centre de la sécurité spirituelle et physique. C’est là que se développe notre personnalité, que nous apprenons à vivre et que nous nous préparons à occuper notre place dans la société. C’est là que les enfants deviennent des hommes et des femmes qui trouvent dans la famille la satisfaction de leurs goûts et de leurs désirs, l’oubli de leurs soucis, et l’encouragement dont ils ont besoin pour affronter les lourdes responsabilités de la vie.

La foi religieuse joue un rôle primordial dans la vie de famille. Il ne faut pas oublier que non seulement la religion est inculquée par la famille, mais que toutes les religions déclarent que la famille joue un rôle essentiel dans notre civilisation.

L’Église chrétienne reçût des Hébreux une haute idée de la famille. Les Israélites étaient fiers de la beauté et de l’unité de la vie familiale. Le cercle familial devint le symbole du royaume de Dieu. L’avenir de la race humaine dépend en grande partie de la mesure dans laquelle le monde entier adoptera le concept de la famille chrétienne.

La bonne famille

Les bonnes familles ne sont pas le résultat du hasard ; elles exigent désintéressement, bon caractère, indulgence et humour. Il faut à une famille deux parents, capables de fournir le minimum requis pour une existence normale ; un milieu dans lequel le père et la mère peuvent exercer leurs devoirs de parents ; d’étroits rapports, enfin, entre la famille, l’église, l’école, le système politique et les avantages culturels.

Aucune autre institution ne peut remplacer la famille. Il est malheureux que les parents, dans certains pays, cèdent leur rôle aux fonctions envahissantes de l’État. La collaboration spontanée qui existe naturellement entre les membres de la famille se trouve brisée, et ne saurait être remplacée par les liens étrangers et artificiels de la direction et de la contrainte. Presque tous les groupes religieux et sociaux s’accordent à dire qu’il faut préserver les droits et les devoirs de la famille pour assurer la sécurité nationale et internationale.

Nous avons vu ce qui est arrivé quand les pays totalitaires ont empiété sur les prérogatives sacrées de la famille et imposé des idées païennes à leurs peuples. C’est là que gît un des dangers d’un monde trop socialisé ; un État qui détruit la vie de famille risque d’affaiblir la nation de deux manières : en créant une race d’êtres sans ambition, énergie ou initiative, et en brisant la cohésion de l’unité familiale sur laquelle repose l’unité nationale.

Quelques erreurs

Nous voyons quelquefois des familles se séparer de leur propre gré. Nous voyons des ménages commettre des erreurs, et nous nous demandons : « Est-ce bien nécessaire ? »

Le divorce, l’abandon et la séparation ne sont que la preuve extérieure de mécontentement et de conflit au sein de la famille. Les derniers chiffres annuels indiquent 7,683 divorces au Canada. La même année il y a eu 134,088 mariages et il y avait 3,042,000 familles au Canada. Pour chaque foyer brisé dont nous entendons parler, il y en a des centaines qui demeurent unis.

Beaucoup dépend des parents pour éviter les ruptures. La plus grande erreur, de la part de chaque époux, est de ne pas faire assez de cas de l’autre. Il est triste de voir l’un d’eux si préoccupé de ses propres affaires qu’il n’a ni le temps ni le désir de s’intéresser à celles de sa moitié.

Le respect est nécessaire dans les familles, sur toute la ligne : respect du mari pour la femme et de la femme pour le mari ; respect des enfants pour les parents et des parents pour les enfants ; et enfin respect des enfants pour leurs frères et leurs soeurs.

Dans le domaine pratique, l’argent est souvent la première cause de désaccord. Les familles qui connaissent le besoin sont naturellement en proie à l’anxiété, mais cela ne fait pas toujours naître des difficultés qui conduisent à la rupture.

Souvent, au contraire, les difficultés partagées en commun resserrent les liens de famille. Même chez les pauvres on trouve de la solidarité, de la bonne volonté et le désir de se rendre utile, chez les enfants comme chez les parents. On dirait que plus certaines familles manquent de tout, plus elles s’efforcent d’être heureuses.

Le rituel de famille

On entend par rituel de famille les petites coutumes et cérémonies consacrées par l’usage. Par exemple, assister ensemble à la messe du dimanche, observer les anniversaires de naissance et les fêtes, prendre les repas en commun, et partager les jeux et les loisirs.

Il faut s’intéresser à sa famille, vouloir en faire un succès et lui souhaiter une existence durable, si l’on veut réussir à créer un rituel et des traditions de famille.

Il y a des familles qui se réunissent le soir et qui prennent une tasse de thé ou de chocolat avant de se coucher. On ne peut guère appeler cela un rituel symbolique, mais ce qui est important c’est le fait de se réunir chaque soir, de se sentir ensemble, de se délasser en commun et de se raconter les événements de la journée. La tasse de chocolat est par-dessus le marché.

Le rôle des parents

Les parents doivent à leurs enfants la sécurité et la protection, mais ce n’est pas assez. Il faut qu’il y ait de l’harmonie, de l’affection et un sentiment de beauté dans la maison. Les enfants n’aiment pas leurs parents parce que ce sont leurs parents, mais parce qu’ils se font aimer. Les enfants n’apprennent pas principalement par précepte, mais par l’exemple. Ils imitent plutôt nos actions qu’ils n’obéissent à nos conseils.

La mère dans la famille a toutes sortes de responsabilités. Il est beaucoup plus difficile d’être bonne mère de famille que bonne ménagère. La mère idéale est naturellement une bonne ménagère et elle regarde les soins du ménage comme une partie de sa vie ; elle prend part à la conversation, aux jeux, aux excursions et à tous les projets ; elle arbitre les querelles, donne des conseils, et elle est l’amie à qui viennent se confier tous les membres de la famille. Elle trouve le temps de tout faire et d’aider les autres à passer agréablement le temps. Tout en parlant quand il le faut, elle est toujours prête à écouter.

Quant à la place du père dans la famille, il y a deux écoles. Les ouistitis ont une étrange coutume. Après avoir nourri son bébé, la maman passe le petit ouistiti au papa qui s’en occupe entièrement à partir de là. On observe parfois tout le contraire chez les hommes. Il y a des maris qui sont bons, diligents, pleins de bonnes intentions, mais qui sont complètement incapables, ou peut-être n’ont aucun désir, de prendre part à la direction et à l’administration de la maison, et qui préfèrent abandonner à la mère le rôle de chef de famille.

La vraie place du père est entre ces deux extrêmes. Le père est nécessaire pour que les enfants deviennent des adultes bien équilibres. Aux yeux des enfants, le père est plein de force et de sagesse et c’est dans ses bras qu’ils viennent se réfugier quand ils se sentent chétifs, faibles et impuissants. C’est le père qu’ils prennent comme exemple et dont ils sont le plus fiers.

Il ne faut pas cependant que le père porte sur ses épaules la responsabilité des problèmes de toute la famille. Un père court le risque de faire plus de mal que de bien à ses enfants en leur évitant tous les désagréments et tous les chagrins. Sa tâche ne consiste pas à prendre sur lui tous les ennuis de la famille, mais à aider sa famille à les supporter. Il a un rôle important en dehors de la famille, et c’est d’être un bon citoyen et d’assumer sa part de la responsabilité sociale.

Un père ne doit certainement pas invoquer la famille comme excuse pour ne pas faire ce qu’il aimerait ou devrait faire. On cite souvent à ce propos un bon mot de Francis Bacon : « Celui qui a une femme et des enfants a donné des otages au sort ; car ce sont des obstacles aux grandes entreprises. »

Il ne faut pas accepter cela à la lettre. Un grand nombre d’hommes, qui auraient probablement vécu dans l’obscurité, ont accompli de grandes choses pour l’amour de leur femme et de leurs enfants. Et d’ailleurs, Bacon ne faisait que répéter ce que Lucien avait dit au deuxième siècle. Les mauvaises excuses ont la vie dure.

L’éducation pour le mariage

Quand on veut devenir avocat, médecin, ingénieur, garde-malade ou professeur, il faut s’y préparer par de longues années d’étude. Mais pour le mariage, nous sommes accoutumés à penser que nous n’avons pas besoin de préparation ; tout ce qu’il y a à faire est de trouver une jeune fille à notre goût, demander sa main, prendre part à une cérémonie, et nous disposer à passer le reste de nos jours dans le bonheur.

Mais nos yeux commencent à s’ouvrir. Depuis quelques années nous nous faisons à l’idée qu’un peu d’instruction aide à faire un bon mariage et qu’on ne saurait trop en savoir pour élever une famille.

Cette instruction commence à l’école, quand l’enfant apprend les règles élémentaires de l’hygiène et du ménage. Mais c’est chez les jeunes adultes qu’elle porte les meilleurs fruits. Toutes les villes et beaucoup de petits centres offrent des cours de préparation au mariage. La difficulté consiste à faire comprendre aux jeunes qu’ils seront plus heureux dans leur mariage s’ils prennent la peine de s’y préparer.

Le métier de parent n’est pas facile et il a des moments très difficiles. Les petits enfants aiment à faire du bruit et à se démener violemment. Le père ou la mère qui disent constamment : « Tiens-toi donc tranquille ! » auraient dû se renseigner sur la vraie nature des enfants avant de les avoir.

Puis, quand l’âge du vacarme est passé, les enfants ne cessent pas d’avoir des questions à la bouche. Pendant une quinzaine d’années ils font incessamment preuve de curiosité et de la soif de discuter. Tout cela fait partie de leur éducation et les parents qui rebutent leur curiosité manquent de ce fait a leur devoir.

La situation est parfois embarrassante, parce qu’il arrive que les parents n’ont pas les connaissances nécessaires pour répondre aux questions. Il n’y a pas de mal à cela, pourvu qu on ne cherche pas à bluffer l’enfant. Mieux vaut dire : « Je ne sais pas, cherchons-le dans le dictionnaire, l’atlas ou ailleurs. » Le plus mauvais moyen de terminer une discussion qui menace de s’éterniser ou de tourner à vos dépens est de dire à l’enfant : « Et puis, en voilà assez ! » parce que l’enfant sait bien que vous ne faites ainsi preuve d’autorité que pour vous tirer d’embarras et vous baissez un peu dans son estime.

Il faudrait être une encyclopédie vivante pour pouvoir répondre à toutes les questions des enfants, et même les encyclopédies les plus complètes n’y suffisent pas.

Il est bon, cependant, d’avoir une liste de principes. Ceux-ci, quoique à l’intention des élèves d’une école secondaire des États-Unis, peuvent servir également aux parents jeunes ou vieux : Prenez votre temps ; parlez tranquillement sans élever la voix ; répondez aux questions que vous posent les enfants ; parlez-leur quand l’occasion le demande, mais évitez de leur parler tout le temps ; soyez logique et consistant ; montrez que vous êtes calme, maître de vous et à votre aise ; montrez-vous amical mais sans trop de démonstrations ; soyez raisonnable et juste ; laissez les enfants tranquilles quand ils travaillent ou qu’ils jouent bien ; riez avec eux mais ne riez jamais d’eux ; ne montrez pas de favoritisme ; évitez de parler d’un enfant en sa présence ; soyez patient ; encouragez les enfants à apprendre à se tirer d’affaire tout seuls et ne leur ménagez pas les louanges quand ils les méritent.

Récréations

Les récréations n’ont rien de compliqué, quoique beaucoup de gens en fassent toute une histoire. C’est une récréation d’aller à la gare voir arriver le train quand on est à la campagne, ou d’aller à la campagne pour regarder des vaches ou des cochons quand on habite la ville. Pensez à tous les badauds qui s’arrêtent pour surveiller les terrassiers en train de creuser les fondations d’un nouvel édifice ou les riveurs en train d’en boulonner l’armature. Les adultes reviennent reposés de ces excursions et les enfants y trouvent matière à conversation ou pour leurs jeux.

Chaque membre de la famille a ses occupations et ses intérêts au cours de la journée, et il est par conséquent raisonnable que tous profitent des moments de loisir pour se distraire et se réjouir en commun le soir ou pendant les congés. Ces réunions jouent un rôle important dans la vie de famille et il est surprenant de voir combien de choses on peut faire ensemble à la maison.

Si les parents aiment à bricoler, réparer ceci, remplacer cela, faire de petits travaux de menuiserie, etc., et s’ils permettent aux enfants de les surveiller et de leur poser des questions pendant qu’ils travaillent, voilà de l’occupation pour toute la famille. De là à permettre aux enfants de fabriquer eux-mêmes de petits objets il n’y a qu’un pas. Leur travail ne sera peut-être pas très bon, mais ils apprendront à manier les outils. Et, ce qui est plus important, ils apprendront a prendre plaisir à travailler à la maison et à partager celui que leurs parents y prennent eux-mêmes.

Les appartements et les logements d’aujourd’hui ne sont pas aussi vastes que les maisons d’autrefois, mais c’est à la famille d’en tirer tout le parti possible. Les récréations de famille valent bien qu’on y sacrifie quelques vieux préjugés. Par exemple, l’usage de salon. Il n’a pas servi à grand’chose, dans beaucoup de cas, d’avoir changé le nom de salon en « vivoir », parce qu’on n’y vit guère. Il ferait bon de s’y réunir tous les soirs et d’y louer aux cartes, d’y tricoter et laisser les enfants jouer sur le tapis.

Si vous trouvez que c’est pousser les choses trop loin, vous pouvez probablement réserver un endroit au grenier, dans le sous-sol, le garage ou même dans un placard pour les outils et les accessoires. Il est facile, avec quelques caisses, de faire un établi, des tables et des sièges, et toutes sortes de choses.

L’important est de tirer parti de tout ce que vous avez, de faire en sorte que personne ne soit oublié et que chacun s’intéresse à ce que font les autres.

En public

On trouve dans la plupart des villes des occasions et des moyens de récréation qu’il est impossible de trouver à la maison. Aucune famille n’est capable de fabriquer tous les instruments et de fournir toutes les occasions nécessaires à un programme complet de bonne récréation. Quand la ville ne fournit pas ces moyens gratuitement, il est toujours possible de s’arranger collectivement pour les mettre à la portée de tous au moindre prix possible.

L’idée des cours du soir dans les écoles obtient beaucoup de succès dans quelques villes du Canada. Il y a des cours pour les enfants et les adultes où l’on enseigne toutes sortes de métiers, musique, travaux d’atelier, science, théâtre, gymnastique, littérature, art oratoire, et une foule d’autres sujets.

Si les écoles de votre ville sont encore fermées le soir, cherchez-en la raison. Ce sont des biens publics, financés par la ville, et dont on devrait tirer tout le parti possible. On arrive facilement à triompher des objections traditionnelles telles que risque de dommage, frais de service et d’entretien, manque de surveillance, etc., avec un peu de bonne volonté de la part des autorités et d’insistance de la part des citoyens.

Certains organismes semblent tout désignés pour organiser ou perfectionner les programmes de récréation dans les villes ; ce sont les associations domestiques et scolaires, les associations de citoyens, les clubs de service, etc. Dans les villes qui n’ont pas d’organismes de ce genre, un groupe de citoyens entreprenants peut facilement les remplacer.

Ce qu’on peut faire

Pour cela, il n’y a qu’à faire l’inventaire des facilités de votre voisinage sous le rapport de la récréation et de la culture. Sont-elles suffisantes ? Y a-t-il des divertissements pour les petits, les grands, les jeunes maries et les parents ? Y a-t-il des terrains ou des salles pour le tennis, le badminton, les quilles, le tir à l’arc, la balle molle et le hockey ? Y a-t-il une salle de récréation que les groupes d’amateurs peuvent utiliser à des prix raisonnables ? Avez-vous une bibliothèque ?

Une des plus anciennes collectivités le long du Saint-Laurent n’a pas encore de bibliothèque, mais elle en aura une à la fin de l’année. Les habitants ont trouvé une bâtisse qu’ils ont pu acheter pour quelques dollars, obtenu la permission de la transporter au coin d’un parc, et ils sont en train de lui donner une apparence présentable. Les Scouts et les Guides font le tour des maisons pour recueillir des livres qui formeront le noyau d’une collection. Voilà un exemple qui pourrait être suivi n’importe où, et c’est une entreprise qui n’est pas à dédaigner.

Les citoyens font preuve de sagesse en s’intéressant et en prenant part eux-mêmes aux projets de récréation. L’affaire est trop importante pour la laisser entièrement aux soins des experts. Les récréations en commun sont un des meilleurs moyens de garder ensemble tous les membres de la famille. Elles développent non seulement les muscles et l’esprit, mais les sentiments.

Tout en prenant part aux récréations à la maison et au dehors, les parents ne doivent pas perdre de vue les entreprises commerciales qui offrent des amusements à l’appétit insatiable des enfants pour les distractions. Il convient d’enseigner aux enfants comment varier leurs plaisirs pour ne pas s’en lasser, et comment se faire une idée des meilleurs.

Il est intéressant de voir évoluer les goûts des enfants, et il ne faut pas s’alarmer quand ils se laissent emporter par leur enthousiasme. Nous pouvons écouter avec eux les programmes de radio qu’ils aiment, aller avec eux voir les films qui leur plaisent, et les inviter ensuite à écouter et à voir avec nous ce que nous aimons. Dans les familles les goûts sont contagieux.

C’est le privilège des parents d’écouter les problèmes qui tracassent les cerveaux des enfants. Ce qu’ils voient au cinéma et ce qu’ils entendent à la radio les embrouille souvent. C’est à nous de leur expliquer ce qui leur paraît contradictoire.

Maturité d’esprit

Les parents ont un rôle difficile. Quand on élève une famille, on a des milliers de décisions à prendre, de tâches à accomplir et de choix à faire. Tout cela est important pour l’avenir du Canada. On peut dire sans exagération que le sort du Canada de l’an 2,000 repose sur les pères et les mères d’aujourd’hui et de demain.

Cette responsabilité exige de la maturité. Qu’entend-on par « maturité » ? Une personne manque de maturité quand elle a besoin de s’appuyer sur les autres, ou, d’un autre côté, quand elle s’enorgueillit de son indépendance. Aucun de nous ne peut se passer des autres, vivre sans affection, et sans avoir quelqu’un vers qui se tourner en cas de malheur. Mais cela ne doit pas nous mener à nous reposer entièrement sur nos parents, nos voisins, les autorités municipales ou l’État.

La maturité consiste à ne pas nous conduire comme des enfants parce que nous avons peur qu’on nous prenne pour de vieilles badernes. Elle consiste à ne pas regretter les belles années de jeunesse ; à prendre part aux événements et à chercher le moyen de se rendre utile de toutes les manières possibles.

En résumé, la famille doit remplir plusieurs conditions pour conserver sa place proéminente dans notre civilisation. Il faut qu’elle soit permanente, que ses membres s’entendent bien entre eux et soient toujours prêts à se rendre mutuellement service. Il faut qu’elle offre aux deux époux et à leurs enfants toutes les chances de perfectionnement. Il faut qu’elle soit un centre spirituel, et doit également être unie, démocratique et adaptable. Il faut qu’elle collabore intelligemment avec l’église, l’école et la collectivité.

Lord Halifax a énoncé quatre principes fondamentaux concernant le mariage et la famille :

1. Le principe religieux de la valeur de chaque âme humaine aux yeux du Seigneur.

2. Le principe moral du respect d’autrui.

3. Le principe social de liberté individuelle.

4. Le principe domestique de la sainteté et de la solidarité de la famille.