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Depuis une trentaine d’années, les livres ne sont plus des étrangers pour des millions de gens. On en trouve chez tous les marchands de journaux à côté des magazines, et les bibliothèques publiques, beaucoup plus nombreuses, offrent un meilleur service qu’autrefois.

Cela ne veut pas dire que tous les Canadiens ont à leur disposition tous les livres qu’ils désirent ou dont ils ont besoin. Beaucoup de localités, et cela non seulement à la campagne, n’ont pas de bibliothèque publique.

Une femme du Nouveau-Brunswick a dit à la Commission royale d’enquête sur l’avancement des arts, lettres et sciences au Canada (dite « Commission Massey ») : « Nous avons trop de cuisines de mille dollars et de bibliothèques qui n’en valent que dix. » Et elle ajouta qu’il était difficile de persuader les municipalités de se charger d’une partie des dépenses nécessaires.

Le manque de bibliothèques a des effets sur le commerce, l’industrie et le progrès matériel du pays. Les étudiants sortent de nos universités avec des diplômes décernés par les facultés de science, de génie civil, de hautes études commerciales, de médecine et autres. Au cours de leurs études ils avaient à portée de la main toutes sortes de livres pour se renseigner, faire des recherches et aiguiser leur esprit. Maintenant, dans la pratique active de leur profession, ils sont privés de bibliothèques à rayons bien garnis.

Les techniciens ne sont pas les seuls à plaindre à cet égard. Ce n’est que dans les livres qu’on trouve ce qu’il faut pour comprendre ce qui se passe autour de nous, et nous désirons tous être bien renseignés pour pouvoir juger les événements courants. La bibliothèque publique fait profiter tous les habitants du voisinage qui le désirent, de la bonne société de tous les siècles sans qu’ils aient à acheter des livres.

Les bibliothèques du Canada

En 1954 il y avait au Canada 80 bibliothèques publiques dans les centres urbains de plus de 10,000 habitants, et 26 bibliothèques régionales. Le plus grand nombre (42 et 14 respectivement) étaient en Ontario.

Ces deux catégories – bibliothèques urbaines et régionales – représentent la masse des bibliothèques publiques au Canada, environ 65 pour cent du nombre total des volumes et 85 pour cent des prêts. Les bibliothèques urbaines, au service de cinq millions et demi de personnes, contiennent 5,466,887 volumes, dont 509,000 ont été acquis en 1954. Elles comptaient alors 1,230,657 emprunteurs enregistrés, un chiffre de prêts de 23,190,793 volumes, et un personnel de 1,454 membres réguliers dont 563 possédaient un diplôme de bibliothécaire ou l’équivalent. Les dépenses courantes se chiffraient à $6,773,239, soit $1.30 par tête d’habitant.

Notre plus gros problème est de mettre des livres à la disposition des gens de la campagne, mais l’Association des bibliothèques canadiennes dit que la situation s’améliore à cet égard depuis quelques années. Dans quelques provinces, les systèmes de bibliothèques régionales ont fait de grands progrès. Une des premières a été établie dans la vallée du Bas-Fraser de la Colombie-Britannique en 1929. En 1954 il y avait 26 bibliothèques régionales, au service de 1,648,000 personnes. Elles avaient 814,373 volumes, dont chacun était prêté juste un peu moins de cinq fois par an.

Les « bibliomobiles », si on peut les appeler ainsi, sont de petites bibliothèques roulantes qui font des tournées avec arrêts fixes à certains endroits : salles paroissiales, écoles et croisées de chemins. Elles peuvent contenir de 400 à 4,000 volumes.

La diffusion des livres est au fond une question financière. Il est vrai que les livres sont relativement bon marché, mais il y a une foule d’autres choses qui se disputent notre argent. Les livres d’aujourd’hui, à $2.50 ou $5.00, sont bon marché quand on en compare le prix à celui payé par la comtesse d’Anjou au Xe siècle pour un volume de sermons par un moine allemand : deux cents moutons, une charretée de blé, une de seigle et une de millet. Mais il n’y avait pas d’annonces dans ce temps-là pour l’inviter à dépenser son argent ailleurs.

Services rendus par les bibliothèques

Quoique la principale fonction d’une bibliothèque consiste à mettre ses livres à la disposition du public en les prêtant ou en permettant de les consulter sur les lieux, les bibliothèques publiques rendent beaucoup d’autres services.

Dans plus d’un endroit, la bibliothèque est devenue le centre intellectuel de la localité, autour duquel se groupent les études et les intérêts du public. La salle de réunion joue un rôle important dans les succursales. Les nouveautés et les amusements sont de puissants atouts pour le bibliothécaire qui cherche à attirer les gens, dont beaucoup deviennent souvent des lecteurs assidus une fois qu’ils ont découvert l’utilité des livres.

Quelques bibliothèques offrent des services supplémentaires et prêtent des films, des disques de phonographe, des tableaux et des estampes. Elles engagent des conférenciers qui traitent toutes sortes de sujets, depuis les soins à donner aux enfants jusqu’à l’urbanisme, et affichent des listes de livres pour ceux qui veulent poursuivre leurs études.

Les bibliothèques urbaines ont généralement des collections de livres spéciaux pour les hommes d’affaires, les artisans et les travailleurs industriels, quoique, dit tristement un bulletin de la bibliothèque de Newark, au grand désespoir des bibliothécaires, il y ait encore des hommes d’affaires peu pratiques qui aimeraient mieux être pris à voler le tronc des pauvres qu’être surpris à lire un livre.

Les gens pratiques ont constaté qu’une visite à la bibliothèque publique leur économise du temps, de l’argent et du travail. En parcourant les livres relatifs à leur profession, ils voient si quelqu’un n’a pas déjà fait le même travail, et ils trouvent des renseignements qui rendent leurs calculs plus faciles. Edison expliquait ses énormes lectures en disant qu’il voulait commencer où les autres s’étaient arrêtés, au lieu de répéter leurs tentatives et leurs erreurs.

On cite comme exemple classique à cet égard le cas d’un bibliothécaire de Pennsylvanie à qui le chimiste en chef d’une laminerie racontait qu’il venait de résoudre un problème à l’aide d’une expérience qui avait coûté $10,000. Le bibliothécaire lui répondit : « Les Allemands ont fait exactement la même chose il y a quatre ans et ont abouti au même résultat. Nous avons tous les détails de leurs travaux. »

Sections pour enfants

La plupart des bibliothèques ont des sections pour enfants, et souvent des spécialistes qui éveillent l’intérêt des enfants pour les livres et dirigent leurs premiers pas dans la voie enchanteresse du royaume de la lecture. Il ne suffit pas, à leur avis, d’interdire les « comiques » brutaux ; il faut les remplacer par de bons livres d’un intérêt égal, sous la surveillance d’un bibliothécaire compétent.

Un grand progrès à cet égard a été accompli en 1948 par la « semaine du livre » organisée par les bibliothécaires des sections pour enfants et les maisons d’édition de Toronto, et qui a donné naissance à la Semaine nationale du livre de la jeunesse canadienne. Le but est de mettre à la portée de tous nos enfants, riches ou pauvres, dans les villes ou à la campagne, les meilleurs livres d’enfants.

Les bibliothèques pour enfants ont réussi à faire faire des livres pour la jeunesse, après s’être rendu compte que le nombre de livres capables de satisfaire l’intérêt spontané des garçons et des fillettes était de beaucoup trop restreint sous le rapport de la variété et de la qualité. Des éditeurs entreprenants ont publié de nouveaux livres et en ont réimprimé un grand nombre d’anciens sous un format moderne. Ces livres et beaucoup d’autres sont étalés sur des rayons spéciaux selon l’âge des enfants. Une liste des nouveaux livres est affichée à un tableau, avec les titres de ceux qui sont recommandés aux clubs scolaires, etc.

Organisation de la bibliothèque

Une bibliothèque n’est pas une collection de livres d’un même type ; c’est un réservoir de matière à lire appropriée aux goûts intellectuels de la localité.

L’important, c’est de bien choisir les livres. Il faut qu’ils soient instructifs, qu’ils donnent une fidèle description de la vie, qu’ils favorisent le développement individuel en même temps qu’ils éclairent et accroissent l’intelligence collective.

Une petite bibliothèque doit posséder une bonne collection d’anthologies car, a dit un critique, les anthologies portent à la connaissance du grand publie les plus belles pages des auteurs anciens et modernes, qui, autrement, ne seraient connues que des lettrés.

Ayant choisi ses livres, comment le bibliothécaire va-t-il les mettre à la disposition du public ? D’aucuns prétendent, mais pas tous heureusement, qu’il n’y a plus qu’à les mettre sur les rayons. Un bon bibliothécaire s’ingénie à les ranger avantageusement, à attirer l’attention sur eux par des affiches et des bulletins, et à trouver des méthodes de nomenclature qui permettent de les trouver facilement.

Le contenu des périodiques fait l’objet d’un index mensuel, trimestriel et annuel. Pas besoin de feuilleter tous les numéros de l’année pour trouver un article de magazine ; il n’y a qu’à consulter l’index.

Les bibliothèques ont aussi ce qu’elles appellent des « cartonniers » dans lesquels elles mettent les petites brochures, les rapports polycopiés, etc., que le bibliothécaire estime pouvoir être utiles aux habitués. Le Bulletin de la Banque Royale, par exemple, est envoyé à toutes les bibliothèques publiques du Canada, et à la fin de l’année nous fournissons une reliure contenant tout les numéros de l’année avec un index.

Le bibliothécaire

Les bibliothécaires doivent connaître leurs livres et savoir en prendre soin ; ils doivent connaître leurs lecteurs et savoir les servir. Ils tiennent dans la localité une place analogue à celle du curé, de l’instituteur et des fonctionnaires publics.

Les volumes dont le bibliothécaire a la garde renferment toute la sagesse du passé et nous aident à comprendre et à mieux affronter les problèmes d’aujourd’hui. Christopher Morley dit dans son livre La librairie hantée : « J’aimerais voir une conférence internationale de libraires sur la paix, car je suis convaincu que le bonheur du monde dépend en grande partie d’eux et des bibliothécaires. »

Il n’y a pas beaucoup de bibliothécaires qui se bornent à acheter et classer leurs livres. On ne juge pas un bibliothécaire par le nombre de livres qu’il met sur les rayons ni par le coût des prêts par tête. Sa profession exige davantage de lui. Il rend d’autant plus de services qu’il sait mieux faire apprécier et comprendre au public les avantages réels de la lecture.

Il n’est pas facile d’apprendre la profession de bibliothécaire, et il est généralement admis, a déclaré la Commission royale, que les moyens de formation bibliothéconomique sont insuffisants au Canada. Nous avons besoin de plus d’écoles et de cours supérieurs pour les bibliothécaires.

Aucune bibliothèque publique n’a les moyens d’acheter tous les livres, mais le choix demande du soin et de l’adresse. Il exige de la compétence, la notion exacte des besoins du public, du courage, et la résolution de prendre la responsabilité de sa décision. La Canadian Library Association a beaucoup fait depuis ses débuts en 1946 pour rendre possible cet idéal.

Usage de la bibliothèque

On a dit que la civilisation repose essentiellement sur trois facteurs : la découverte des connaissances, leur conservation et leur transmission. Sous un certain rapport, la bibliothèque n’est qu’une collection de livres, mais sur un plan plus vaste, elle renferme les symboles de presque toutes nos connaissances au sujet de l’univers. C’est plus qu’un amas de livres ; c’est un centre de communication par l’entremise duquel le conservateur transmet le savoir à son milieu.

On n’est pas obligé de profiter des avantages qu’elle offre ; c’est au lecteur d’avoir la volonté d’apprendre. La bibliothèque contient les meilleurs livres, qui procurent une éducation exempte de formalisme et des plus libérales : une culture intellectuelle et spirituelle. Les capacités que nous pouvons acquérir par son usage ; l’aide pratique qu’elle nous offre de mieux faire notre ouvrage et mieux comprendre nos semblables ; les chances que nous avons de jouir plus pleinement de la vie, tout cela c’est à nous de le prendre ou de le laisser.

« Je considère les bibliothèques gratuites, a dit Andrew Carnegie, comme le meilleur moyen d’améliorer le sort des masses, parce qu’elle ne donnent rien pour rien. Elles n’aident que celui qui s’aide lui-même. Elles n’appauvrissent personne. » Les livres nous instruisent sans coups de canne ou sans formules, sans reproches et sans colère. Quand nous les ouvrons, ils nous font bon accueil ; quand nous sommes embarrassés, ils répondent à nos questions ; et même quand nous faisons preuve d’ignorance ils ne se moquent pas de nous. Nous trouvons dans les livres un refuge dans le malheur, le repos après la fatigue, la consolation dans le chagrin, et un guide dans l’obscurité. Ils nous aident à porter nos regards au delà de notre tâche journalière et à nous faire une idée d’ensemble de la vie.

Éducation

La bibliothèque est capable de jouer un rôle plus important dans les programmes d’études. Il est bon qu’elle serve de source de renseignements pendant les années de collège, mais elle pourrait faire plus. Elle devrait contribuer à inculquer le désir de continuer à s’instruire et à se perfectionner en s’appuyant sur les leçons du passé.

Les professeurs verront que la fréquentation de la bibliothèque publique rend de grands services aux élèves. Il est nécessaire que le personnel de la bibliothèque et le corps enseignant s’entendent pour décider de quelle façon les élèves pourront se servir de la bibliothèque pour trouver les renseignements dont ils ont besoin sur tel ou tel sujet. Les manuels se bornent à l’exposition des faits, sans faire appel le plus souvent aux questions ou à la discussion. Mais on trouve dans les bibliothèques des livres qui ouvrent de nouveaux horizons sur le sujet et inspirent le désir d’en savoir davantage.

Il est généralement admis qu’il faut continuer à s’instruire pour être heureux dans la vie, sinon pour survivre. C’est en cela que les bibliothèques peuvent nous aider. Où trouverons-nous en effet le moyen de nous instruire après le collège, sinon dans les livres ?

L’idée que l’éducation des adultes est la principale fonction de la bibliothèque publique date de 1850, et un quart de siècle plus tard Melvil Dewey a dit : « Il fut un temps où une bibliothèque était une sorte de musée, un bibliothécaire comme un chat au milieu de bouquins moisis, et où les visiteurs regardaient avec curiosité les vieux tomes et manuscrits. De nos jours, la bibliothèque est un centre d’enseignement, et le bibliothécaire un éducateur dans la meilleure acception du mot. »

Beaucoup de gens qui n’avaient pas fait d’études supérieures se sont élevés « par la force des poignets » au moyen de la lecture. Sans avoir la même ambition, on peut acquérir dans la bibliothèque assez de savoir, de science politique et de psychologie pour arriver à comprendre ce qui se passe autour de nous. Cela donne des idées plus larges, meuble l’esprit et forme le caractère.

Pour entreprendre avec espoir de succès un programme d’études post-scolaires, il n’est pas nécessaire de se proposer de lire tous les chefs-d’oeuvre. La lecture est une affaire personnelle qui dépend de vos habitudes, de vos goûts et du but que vous avez en vue.

En même temps, il est bon de s’en rapporter au verdict de la renommée. Quand un livre continue à être lu vingt, cinquante ou cent ans après sa publication, il faut admettre qu’il a du bon. Lord Chesterfield conseillait à son fils de parler des livres modernes sans mépris, des anciens sans vénération, et de les juger tous par leurs mérites.

Le lecteur

Celui qui cherche à employer utilement le temps qu’il consacre à la lecture fera bien d’emprunter à la bibliothèque des livres capables de le renseigner, de l’instruire ou d’éveiller l’intérêt, sans trop se laisser détourner de son but par ses goûts personnels et les caprices passagers. Il se rendra compte que s’il veut sortir de l’ordinaire par l’étude, il faut se lancer dans l’inconnu et savourer le goût des aventures et des découvertes.

Même une petite demi-heure de lecture par jour fera des miracles. Plus tard, nous nous apercevrons que ces demi-heures, prises peut-être par bribes sur nos moments de loisir, comptent pour beaucoup plus que nous ne l’aurions cru. Depuis un demi-siècle notre semaine de travail est tombée de soixante à environ quarante heures, ce qui nous laisse d’autant plus de loisirs pour faire des choses qui rendront toute la semaine plus intéressante et plus agréable.

Mieux vaut lire n’importe quoi que pas du tout, mais celui qui décide de prendre le temps de lire fera bien de se fixer un but et un programme. Le livre qu’il lit devrait satisfaire un besoin et faire exactement son affaire. Ce devrait être le meilleur sur le sujet que possède la bibliothèque, et non pas un volume qui ne brille que par sa reliure. Il devrait contenir des principes qui font réfléchir et par conséquent exercent les facultés intellectuelles.

L’art de lire

Il y a plusieurs façons de lire, suivant le lecteur et le but de la lecture. On peut feuilleter, « lire des doigts », comme on disait autrefois, et donner ainsi aux doigts plus de travail qu’aux yeux. Emile Faguet dit dans l’Art de lire que Stendhal lisait beaucoup des doigts, c’est-à-dire qu’il parcourait beaucoup plus qu’il ne lisait et qu’il tombait toujours sur l’endroit essentiel et curieux du livre. Faguet ajoute qu’il faut lire un livre aussi lentement pour en jouir que pour s’instruire par lui ou le critiquer. Il faut lire avec lenteur, en se demandant toujours si l’on a bien compris et si l’idée que vous venez de recevoir est bien celle de l’auteur et non la vôtre.

Il est bon de varier ses lectures, et le choix ne manque pas. Il y a des livres d’idées, comme le Discours de la Méthode, l’Esprit des lois, etc., des livres de sentiments, comme les Confessions et les Mémoires d’outre-tombe. Il y a des poèmes dramatiques, des poèmes lyriques, et tous les classiques, sans compter les bons auteurs contemporains.

L’avenir des bibliothèques

Les bibliothèques canadiennes s’améliorent de jour en jour parce que nous nous rendons compte que ce sont des institutions importantes dans notre vie culturelle. La bibliothèque publique est une école pour adultes, une salle de classe que l’on peut fréquenter toute sa vie.

Les livres sont les vrais niveleurs des classes sociales. Ils admettent tous ceux qui s’en servent dans la société des meilleurs et des plus grands esprits de l’humanité. Ils parlent le même langage aux pauvres et aux riches.

Celui qui n’a pas de livres ne sait pas ce qu’il perd, le profit que retirerait son esprit des aliments qu’il repousse. Les livres qu’il n’a pas lus sont les télescopes, les réflecteurs et les réverbères de notre vie intellectuelle ; ils contiennent le pouvoir magique de transmettre les connaissances qui sont l’apanage d’un esprit cultivé.

Tandis que Spinoza possédait moins de 60 volumes et que Kant n’en avait que 300, n’importe quel philosophe canadien en herbe en a aujourd’hui des centaines de mille à sa disposition grâce à sa bibliothèque publique. Il y trouvera tous les bons livres qui renferment les espoirs, les arts, la noblesse, les rêves et les inventions de nos ancêtres à travers les âges.