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Il y a des heureux mortels pour qui les soucis financiers ne semblent pas exister, mais le commun des hommes ne connaît que trop bien, hélas ! la gêne et les tiraillements que causent les problèmes d’argent. Celui qui néglige d’organiser l’emploi de ses revenus, avec soin et intelligence, peut s’attendre aux difficultés, aux déceptions et aux pires ennuis.

Demandez au conseiller familial quel est le problème qu’on lui soumet le plus souvent, et vous pouvez être sûr que l’argent se classera bon deuxième. Là où l’argent n’est pas cause de querelles, il est cause d’inquiétude. Dans un cas comme dans l’autre, les tracas d’argent nuisent au succès du chef de famille et suscitent des conflits domestiques.

On ne saurait trop s’appliquer à éviter pareilles situations. Heureusement, il existe des moyens aussi faciles que peu coûteux d’y parer. Un budget familial, si simple soit-il, nous aidera à gérer notre argent de façon qu’il serve exactement à ce que nous voulons.

Le revenu n’est pas l’élément le plus important de la bonne administration financière. Ce qui compte, c’est ce que l’on fait avec l’argent dont on dispose.

Lorsque vous dites en parlant d’une de vos connaissances : « Je ne sais pas comment il se tire si bien d’affaire avec son petit salaire », c’est à son art de gérer les finances familiales que vous rendez hommage. Vous reconnaissez en même temps l’existence d’une solidarité tout à fait particulière : la collaboration de tous les membres de la famille à la sage ordonnance des dépenses de la maisonnée.

Quand le budget devient une affaire de famille, il cesse d’être une fastidieuse tenue de livres. Il se transforme alors en moyen de concentrer la capacité de penser de tous sur la recherche des choses que la famille et son chef tiennent le plus à se procurer.

Certains considèrent les questions d’argent comme des contingences matérielles indignes de leur niveau culturel. Mais pour se cultiver, il faut manger trois fois par jour, se vêtir, avoir une place où reposer sa tête. La bonne gestion des finances familiales fait partie de la culture.

En matière d’argent, les attitudes sont naturellement assez diverses. Les uns sont économes par nature, tandis que les autres sont enclins à la prodigalité. Il y a ceux qui ne peuvent résister aux « aubaines », et ceux qui exigent de la « qualité ». Et il est normal qu’il en soit ainsi.

Le budget doit précisément permettre de canaliser ces tendances différentes au profit du bien général de tous les membres de la famille. Il doit tenir compte non seulement des aspirations du père et des désirs de sécurité de la mère, mais aussi des rêves des enfants. Il y a beaucoup moins de problèmes pour tout le monde lorsque chacun connaît à la fois les limites et les possibilités du revenu familial.

Le niveau de vie

Le niveau de vie adopté par votre famille est en somme un moyen terme entre ce qu’il faut dépenser pour répondre à des besoins immédiats et souvent passagers et ce qu’il faut réserver pour assurer votre bien-être futur.

Sans doute y a-t-il des nécessités à satisfaire, mais encore importe-t-il de faire bien attention au mot « nécessité ». Les prétendues « nécessités » finiront par absorber tous nos revenus si nous n’avons pas le courage d’y mettre un frein.

Il est très facile de se laisser imposer un niveau de vie qui ne nous convient pas. En voulant surpasser nos voisins, nous risquons de nous trouver entraînés dans les réceptions, les danses, les fêtes et les réjouissances de toutes sortes.

Chaque famille doit établir elle-même quel sera son niveau fondamental d’existence. On peut se fonder pour cela sur la définition des termes : « les nécessités sont des choses et des activités qui sont essentielles pour vivre ; les articles de luxe sont tout ce qui n’est pas indispensable pour vivre ». La famille adaptera ensuite ces définitions à ses besoins et à ses exigences.

La raison pour laquelle tant de projets de comptabilité domestique aboutissent à un échec est que le plan du budget n’est pas en rapport avec les besoins de la famille. Ce qui importe par-dessus tout, avant de commencer à faire un budget, c’est de déterminer quels sont ces besoins.

Quel genre de budget ?

Personne ne peut organiser votre budget à votre place, et encore moins voir à ce que vous y restiez fidèle. Il n’existe pas de budget-type, capable de répondre exactement à la situation de chaque famille, car il n’y a pas deux familles qui ont exactement les mêmes besoins et les mêmes obligations.

Prenons comme exemple deux familles voisines ayant de jeunes enfants. Le chef de l’une travaille pour une entreprise qui a un régime de retraite, une assurance collective et des programmes de soins médicaux, tandis que le chef de l’autre famille doit lui-même prévoir sa retraite, contracter une assurance et se constituer une réserve pour les frais médicaux.

Les deux familles doivent tenir compte du fait que les dépenses changent à mesure que les enfants grandissent. Les statistiques révèlent que la moyenne des unités de consommation d’une famille moyenne passe d’une unité environ lorsque le chef de famille a de 22 à 24 ans, à un maximum de 3.75 unités lorsqu’il atteint la quarantaine, puis qu’elle s’abaisse à deux unités lorsqu’il arrive à soixante ans. L’« unité de consommation » se compose des dépenses concernant la nourriture, l’habillement, le logement, les soins médicaux, les loisirs, etc.

Tous ceux qui décident d’établir un budget voudraient savoir quelle proportion des revenus leur famille devrait consacrer à chacun de ces éléments ? Or, personne ne peut répondre à cette question sans être bien au courant des habitudes, des désirs et des aspirations de la famille en cause, mais le tableau de pourcentages ci-après, extrait de sources très diverses, pourra servir de point de départ :

  Pourcentage des revenus
Nourriture 25 30 30
Logement 20 20 22
Frais d’entretien 10 15 15
Habillement 15 11 13
Culture 20 14 10
Épargne 10 10 10

La forme de votre budget n’importe guère ; ce qui compte ce sont les dispositions d’esprit que vous apportez à le faire. Votre budget doit vous tracer un plan d’action pour l’avenir. Trois qualités fondamentales lui sont essentielles : il doit être simple et précis ; il doit être préparé avec intelligence et bonne foi ; il doit rallier la confiance et l’appui de toute la famille.

Le genre de budget le plus simple, qui convient aux familles à revenus modiques, est la méthode des enveloppes. Chacune des enveloppes porte une mention particulière : « loyer », « nourriture », « vêtement », électricité », « gaz », etc. À chaque paye, le chef de famille encaisse son chèque et en répartit le montant entre les enveloppes afin de faire face aux échéances qui se présenteront en attendant le prochain jour de paie. S’il reste de petits montants dans les enveloppes après avoir payé les comptes, ceux-ci sont placés dans une enveloppe réservée aux « épargnes », puis déposés à la banque.

Ne vous permettez jamais de perdre vos ressources de vue. Les revenus inattendus ne doivent pas entrer en ligne de compte dans votre budget. Si rien ne vient vous priver des suppléments, vous disposerez peut-être d’une somme intéressante pour pourvoir à vos objectifs secondaires, ou encore tout juste de quoi vous réjouir du fait que vous avez évité de vous trouver en mauvaise posture financière en ne vendant pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Par où commencer

Il faut, pour commencer, jeter quelques chiffres sur le papier. Certaines dépenses viennent tout de suite à l’idée et sont faciles à évaluer d’une façon assez précise : logement, nourriture, assurances, coiffeur, transport, etc. Le calcul du coût de l’habillement demande un peu plus de temps, parce qu’il s’agit dans bien des cas de petits montants, qui passent plus ou moins inaperçus.

Dans la tenue de votre budget, il importe d’avoir assez de rubriques pour vous faire une idée exacte de ce qui advient de vos revenus, sans toutefois vous perdre dans des détails inutiles.

Pendant la période d’organisation de votre budget, il sera nécessaire de compter toutes vos dépenses. Il n’y a pas moyen d’y échapper, même si c’est fastidieux. Si vous ne disposez pas d’un compte rendu objectif de vos dépenses au cours d’une période caractéristique, vous n’arriverez jamais à mettre de l’ordre dans vos finances. Vous vous casserez la tête à chercher où passe votre argent. Il vous sera impossible d’élaborer des plans.

Beaucoup de gens éprouvent une grande surprise après avoir noté les dix, les vingt-cinq et les cinquante cents qu’ils consacrent au cafés, aux boissons gazeuses, aux revues, au cinéma, et même les sous qu’ils dépensent pour se peser. Ils constatent à quel point ces « petites » dépenses fortuites grèvent leurs revenus. Cela ne veut pas dire que l’on ne doit pas s’acheter de café, de boissons gazeuses ou de revues, mais qu’il faut savoir où va l’argent.

Fiez-vous aux chiffres. Regardez la situation bien en face. Il s’agit pour vous d’avoir les choses bien en main et de faire servir votre argent de la façon la plus profitable.

Un an d’avance

Votre budget n’est pas quelque chose de mécanique. Vous ne pouvez pas le mettre en marche et ne plus vous en occuper. Aussi est-il très important de tenir une comptabilité périodique, hebdomadaire ou mensuelle, selon la fréquence de votre salaire. Si vous ne parvenez pas à tenir les petites sommes constamment en laisse, vous ne pourrez jamais maîtriser les grosses.

Un budget établi pour un an d’avance vous permettra d’être toujours au courant de la situation du moment et vous épargnera la peine d’avoir à lutter contre des difficultés imprévues. Il vous empêchera aussi de pécher par excès d’optimisme dans les mois d’abondance.

D’ailleurs le climat changeant de notre pays n’est-il pas là pour nous convaincre de l’avantage d’un budget à long terme ? Les dépenses nécessaires au chauffage se limitent à six mois par année, et, s’il faut tout prendre sur les revenus de cette période pour les payer, il ne restera pas grand-chose pour faire face aux autres besoins de la vie et aux dépenses supplémentaires des vacances ou du temps des fêtes, par exemple. Il suffit de répartir le coût du combustible sur une période d’un an et de mettre tant par mois de côté pour rétablir l’équilibre.

Seul un budget de douze mois permet de savoir exactement à quoi s’en tenir. En adoptant cette méthode, vous serez toujours en mesure de contrôler les chiffres d’aujourd’hui et ce qu’il y a lieu d’espérer dans un an. Vous pourrez réduire vos prévisions trop libérales et augmenter celles qui sont trop basses. La perspective de ce que vous serez à même de faire une autre année vous servira non seulement de guide, mais aussi d’encouragement.

Si vous constatez que les dépenses sont plus variables que vous ne le pensiez, ouvrez l’oeil, étudiez bien la situation et faites des changements. Dès que vous vous attaquez à la question tabou de savoir où passe votre argent, vous commencez déjà à prendre le dessus.

Avant d’atteindre ce stade, même les personnes qui bénéficient d’un assez bon revenu n’ont pas toute la satisfaction qu’ils devraient en tirer.

Peut-être sera-t-on tenté ici de dire qu’il entre un peu d’avarice dans tout cela. Mais le budget bien compris n’a rien à voir avec les économies de bouts de chandelle. Il permet au contraire de passer sans encombre entre le gouffre du gaspillage et l’écueil de la pingrerie. L’un conduit aux chagrins et à la ruine ; l’autre étouffe la joie de vivre.

Savoir dépenser

Avant de dépenser de l’argent pour acheter quelque chose, examinez ce que vous avez déjà. Savoir reconnaître nettement ce que l’on possède est un art qui s’acquiert. Il est bon de se poser les questions suivantes : Avons-nous vraiment besoin de cela ? Nos moyens nous permettent-ils de l’acheter ? Le prix est-il avantageux ? Y a-t-il autre chose que nous ferions mieux d’acheter ?

Le budget tient compte non seulement des recettes et des dépenses, mais aussi du bon ou du mauvais emploi des fournitures et des accessoires du ménage. La suppression des pertes est une chose essentiellement profitable. Si la négligence ou l’incompétence causent du gaspillage, il importe de colmater les fuites.

La cuisine n’est pas la source de tous les maux, mais il y a avantage à commencer par là à faire son enquête, parce que c’est plus facile. On peut éviter le gaspillage en achetant d’une façon intelligente, ce qui veut dire ni trop, ni trop peu et au moment voulu ; en veillant à utiliser ce qu’on achète ; en faisant la cuisine de manière à profiter de toute la valeur nutritive des aliments ; en s’efforçant d’apprêter des mets qui plairont à toute la famille.

Le soin des vêtements en prolonge la durée. Le fait d’avoir une armoire et des tiroirs assez grands pour pendre ou plier ses vêtements sans les chiffonner a une grande influence sur leur apparence. Et ceci a un important effet psychologique, car l’enfant comme l’adulte qui met des habits propres et frais est moins porté à penser qu’ils sont vieux que s’ils sont froissés.

Essayez de vous faire vous-même certaines choses. En plus de vous fabriquer un meuble et d’épargner de l’argent, vous éprouverez, ce qui importe davantage, un sentiment de plénitude, d’accomplissement, de joie créatrice.

Organisez vos dépenses. Les banquiers, qui voient les programmes financiers de milliers de personnes, savent avec certitude que ceux qui ont un plan de dépenses vivent bien et heureux. Il y a une différence entre le revenu et le revenu réel. Le premier est le montant que vous recevez pour vos marchandises ou vos services ; l’autre est ce que vous obtenez quand vous dépensez cet argent. En avoir pour son argent, c’est tirer le maximum de bonnes choses du trésor de la vie.

Pour bien acheter

Ce qui fait la différence entre acheter au petit bonheur ou par impulsion et acheter avec clairvoyance et réflexion l’article qui convient, c’est l’information appuyée sur l’expérience.

L’art de bien acheter commence avant d’entrer au magasin. En effet, la grande cause des mauvais achats, c’est le manque de réflexion préalable et la confusion qui s’ensuit.

Mais il ne suffit pas de dresser une liste d’achats avant de partir de la maison. Ce n’est là qu’un commencement. Il faut surtout examiner d’un oeil sévère et impartial deux questions capitales : « Cet article m’est-il nécessaire et est-il avantageux au prix que je le paye ? »

Attachez-vous aux faits. Si une marchandise porte l’inscription « deuxième qualité », trouvez quel défaut elle présente. Si vous voyez le mot « garantie », recherchez par qui cette garantie est donnée et quelle en est la durée.

L’économe avisé consulte les étiquettes, favorise les magasins dignes de confiance, recherche d’abord la qualité, pose beaucoup de questions, lit et conserve les notices d’emploi et la garantie, et n’achète, les jours de solde, que si l’article représente vraiment une aubaine pour lui dans les circonstances.

Sachez tirer parti de la publicité. Elle renferme souvent des données fort utiles. Les fabricants et les établissements sérieux donnent des indications précises sur leurs prix et leurs produits. Avant d’acheter sur la foi d’une annonce, demandez-vous ce qu’il y a d’objectif et de vrai dans ce que dit l’annonceur.

Procurez-vous des renseignements désintéressés sur ce que vous achetez. Il existe de nombreuses revues spécialement destinées à éclairer le consommateur.

Ne vous laissez pas tromper par une conception plus ou moins nébuleuse de la « qualité ». La qualité suppose une bonne matière première, une bonne exécution et une bonne présentation, le tout adapté au but que se propose l’acheteur. Lorsque votre famille a précisé d’avance les qualités qu’elle recherche, l’achat se fait calmement, sans hâte et sans risque d’erreur.

L’indépendance financière

L’indépendance financière n’est pas une situation de rêve, où l’on pourrait dépenser tout l’argent qu’on voudrait. En réalité, une famille est financièrement indépendante : (1) si elle a un revenu suffisant pour se procurer les nécessités de l’existence et le luxe correspondant au pouvoir de gagner de son chef ; (2) si elle possède et applique un programme d’épargne pour l’achat de choses qu’elle désire ; (3) si elle possède et applique un programme de mise de côté pour parer à l’imprévu ; (4) si elle possède et applique un programme d’accumulation en vue de la retraite. Il est à noter qu’il ne suffit pas d’avoir des plans ; il faut les mettre en pratique.

Épargner ne consiste pas à mettre en réserve ce qui reste après avoir fait toutes les dépenses possibles. Le vrai plaisir de l’épargne, c’est le fait d’avoir un objectif, un désir futur à satisfaire, un rempart contre les difficultés.

Pour ce qui est des dettes, méditez ceci : le crédit est une bonne chose si l’on sait s’en servir d’une façon intelligente, mais rien n’est plus désastreux pour la tranquillité que de vouloir se dispenser de tenir un budget en empruntant. Dans la pratique, on fera bien de recourir au crédit lorsque cela permet d’acheter des objets qui se payent eux-mêmes avec le temps.

Quelle que soit la mesure dans laquelle vous décidiez d’utiliser le crédit, vous devez protéger l’équilibre de votre budget en organisant avec soin toute l’opération. Les versements, qui ne peuvent souffrir de retard, doivent occuper la première place parmi vos exigibilités. L’acheteur dont le crédit est bon possède un bien précieux. Votre réputation sous ce rapport dépasse le plan économique et tend à se confondre avec votre réputation tout court. D’où l’importance de ne jamais prendre d’engagements au-dessus de ses moyens et de les remplir avec fidélité et diligence.

Une affaire de famille

Même s’il y avait cinquante plate-formes spatiales qui gravitaient autour de notre planète, l’histoire de l’homme reposerait encore sur la cellule fondamentale que constituent le père, la mère et les enfants réunis en un foyer. La vie familiale est à la base de tout ce qui concerne l’être humain. La famille demeure dans son essence ce qu’elle était à l’âge d’or : un petit État unique en son genre, gouverné par les lois tempérées de la raison, de la bienveillance et de l’amour.

La vie de la famille dépend dans une large mesure de la sage administration des revenus, et c’est précisément pour cette raison que cette administration doit être le fruit d’un effort commun. Le budget familial n’exige pas de grandes connaissances en comptabilité, mais tout simplement les anciennes et toujours actuelles vertus de collaboration, de loyauté et de dévouement.

La tension et les désagréments empoisonnent les familles où il faut systématiquement quémander la moindre pièce de monnaie. Les enfants n’ont pas la possibilité de collaborer avec leurs parents à la solution d’un problème qui intéresse tout le monde ; on ne leur apprend pas le sens des responsabilités ; leur ignorance de la situation les poussent à l’aigreur et au ressentiment.

La plupart des adolescents sont assez évolués pour participer à l’élaboration des plans familiaux, et les enfants qui ont l’avantage de le faire sont beaucoup moins exposés à devenir des adultes insipides et à mentalité infantile. Ils apprennent ainsi les principes démocratiques que suppose l’établissement d’un budget susceptible d’assurer à tous les membres de la famille une juste part des revenus. Ils voient comment l’égoïsme peut ruiner un foyer, tandis que le dévouement engendre te bonheur et la joie de vivre.

Il y aura certes des divergences d’opinion au sujet de tel ou tel poste du budget, mais il s’agira le plus souvent de discordances qu’il est possible de régler par la méthode des concessions amicales et mutuelles.

Il n’y a de raison – hors la perversité de la nature humaine – pour que le budget devienne un trouble-fête ou une source de désaccord familial. Au contraire, l’élaboration concertée d’un programme financier a pour effet de rapprocher les membres de la famille, de dissiper les jalousies et les malentendus, de faire disparaître les tensions et les rancunes. De fait, beaucoup de familles en sont venues à préférer l’étude périodique du budget, le soir à la maison, aux spectacles de la télévision. C’est une occupation concrète, essentielle, qui intéresse chacun des membres de la famille et qui tend à un but que tout le monde désire.

Le budget familial vous sortira de l’ornière de la banalité et du train-train ordinaire en vous offrant de nouveaux horizons à explorer et à conquérir. Vous aurez l’occasion, en y travaillant, de faire des découvertes aussi précieuses qu’intéressantes tout en assurant votre sécurité. Et vous vous apercevrez bientôt que c’est un moyen beaucoup plus efficace et plus profitable d’exprimer votre personnalité que tous les vains efforts que vous pourriez faire pour tenter d’imiter vos voisins.