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Lorsqu’un navire est sur le point de quitter le port et de faire route vers la haute mer, il hisse le pavillon de partance. De même, chaque printemps, à travers tout le Canada, on peut, en imagination, voir flotter sur nos universités et nos collèges des centaines de pavillons semblables, qui nous annoncent que des étudiants vont bientôt s’embarquer sur l’océan de la vie.

Ils ont reçu dans ces établissements une instruction, que l’on peut comparer à une série de cartes marines. Le savoir en soi ressemble, en effet, à une carte de navigation : il n’a de valeur que dans la mesure où il nous sert à conduire notre barque avec intelligence et discernement.

Il importe de savoir tenir le gouvernail, car on ne peut pas aller partout en même temps. La vie est un voyage au long cours, où les escales sont nombreuses. Pour le mener à bonne fin, il s’agit en somme de bien piloter son embarcation sur les petites routes qui vont d’un port à un autre.

Si l’homme a réussi à faire les progrès que nous connaissons depuis son apparition sur la terre, c’est parce qu’il a obéi à une impulsion fondamentale, à un désir continuel de dépassement, à l’esprit d’initiative qui le pousse sans cesse à découvrir ce que lui cache l’horizon.

Tous les jeunes doivent s’attendre qu’un jour viendra où, au lieu de côtoyer prudemment le rivage sans jamais s’aventurer à perdre terre, il leur faudra donner un coup de barre et gagner hardiment le large. Mais cela suppose qu’ils auront eu la prévoyance de se munir des cartes requises et d’apprendre à les utiliser à bon escient.

Ce n’est pas à dire qu’il soit toujours nécessaire de voguer loin des côtes pour connaître l’aventure. Point n’est besoin de franchir le passage du Nord-Ouest ou d’aller en Océanie. Il y a partout des entreprises audacieuses à portée de la main pour ceux qui sont plein d’ardeur et qui ne craignent ni l’effort ni les difficultés.

S’ancrer dans un emploi, s’amarrer à un quai et refuser de quitter ce havre pour continuer à nous perfectionner, c’est renoncer à l’épanouissement de nos aspirations les plus nobles.

L’ambition

Le jeune homme et la jeune fille qui quittent l’école sont pour ainsi dire des générateurs d’énergie prêts à entrer en action ; il s’agit pour eux de trouver ce qu’ils vont actionner avec cette énergie.

Certaines personnes sont des êtres mobiles et instables, toujours en quête d’entreprises éphémères. Ils ressemblent à Pellinore, ce chevalier du roi Arthur qui, toujours armé de pied en cap, passa sa vie à chasser un animal fabuleux.

Ce n’est pas là le genre d’ambition qui vous fera trouver le bonheur. De fait, sire Pellinore avoua à Arthur qu’il s’ennuyait à mourir.

Si l’état de chambardement qui existe aujourd’hui dans le monde a engendré l’incertitude et la tension, il a également créé des possibilités aussi réelles qu’intéressantes, et ouvert de nouvelles perspectives pour les jeunes. L’avenir est riche de promesses pour ceux qui entrent dans la carrière avec les connaissances et les dispositions voulues.

L’essentiel est d’avoir un but. Si vous vous embarquez pour un port que l’on peut atteindre, vous pourrez toujours poursuivre votre route vers un autre, mais si vous tenez votre coffre à cartes fermé et si vous mettez le cap sur une île imaginaire, vous êtes voué à l’échec perpétuel.

Il existe, dans le monde des professions libérales, des affaires, des sciences et de la technologie, un conseil qui pourrait être très utile aux jeunes gens animés d’ambition et c’est celui-ci : trouvez une place vide et déployez-y vos talents. Il y a sûrement un endroit où votre présence ou votre collaboration sont utiles. Mesurez vos possibilités d’action, et que votre ambition soit d’accomplir le travail que vous êtes le mieux en mesure de faire, là où il est nécessaire, puis mettez-y toute votre âme.

Dans sa célèbre conférence, intitulée Acres of Diamonds, qu’il prononça pour la première fois en 1870 et qu’il devait répéter des milliers de fois en réponse à d’innombrables invitations, Russell Conwell répétait souvent ce mot d’ordre à ses auditeurs : « Faites ce que vous pouvez avec ce que vous avez sous la main, là où vous êtes aujourd’hui ». Il voulait dire par là que la grandeur d’âme et ses bienfaits sont à la portée de quiconque voit les besoins qui existent autour de lui et s’applique à y pourvoir.

Le sens du mot « ambition » mérite considération. L’homme qui a l’âme généreuse tient à être et non seulement à paraître excellent. Il veut non pas qu’on le mette en montre comme un monument dans un parc, qui demeure toujours au même endroit, mais faire des progrès et apporter sa contribution à la vie de la société.

L’ambition à elle seule ne suffit pas. Il y a beaucoup de besogne à abattre au cours du voyage. Il faut nous attacher à réaliser nos ambitions avec patience, vigilance, sagacité et détermination. La seule autre solution serait de se coucher au fond de la barque et de se laisser emporter au gré des éléments.

Faire quelque chose, ce n’est pas simplement obtenir un avantage quelconque. C’est d’abord et avant tout accomplir une oeuvre, mener une entreprise à bonne fin. Cela suppose un but constant et un effort incessant, ainsi qu’un certain art dans l’emploi des moyens. Mais ce qui compte surtout, c’est le sentiment de réaliser quelque chose de vraiment utile, c’est la fierté avec laquelle l’artisan ou l’artiste regarde le fruit de son labeur ou de son génie.

Faire son choix

L’un des plus grands privilèges de l’homme, c’est la faculté de choisir. Mais pour choisir judicieusement, il vous faut savoir distinguer entre ce qui est important pour vous et ce qui ne l’est pas.

Les jeunes gens encore aux études diront peut-être : « Comment saurais-je ce que je veux être ? Mon emploi n’est peut-être pas encore inventé. » En moins d’un siècle, les carrières offertes aux jeunes gens et aux jeunes filles se sont multipliées par mille. Il n’y a à peu près aucun talent qui n’ait aujourd’hui la possibilité de s’exprimer.

Les hauts postes sont plus nombreux que jamais auparavant. Des entreprises de toutes sortes se développent rapidement, l’électronique élimine les tâches « machinales », les sociétés commerciales se décentralisent, la recherche crée de nouveaux produits et ouvre de nouveaux débouchés. Il ne manque pas d’occasions favorables pour les jeunes que leurs études ont préparés à la vie, à l’action et à la spécialisation éventuelle dans l’immense éventail des professions et des métiers de notre époque.

Nous vivons dans un siècle où il est possible, même à un jeune homme, d’en savoir plus, quantitativement parlant, que Platon ou Aristote. La tâche qui nous incombe est d’accroître la qualité de notre science en appliquant notre esprit à l’étude des problèmes de notre temps. C’est la réflexion qui a fait la force et la supériorité de ces deux grands philosophes grecs.

Quelle que soit la voie qu’il choisisse, l’étudiant doit se servir de son intelligence. Les vérités scientifiques et économiques d’hier, pour lesquelles nous nous serions fait couper la tête, ne sont pas les vérités d’aujourd’hui. Ce n’est pas seulement le patron, mais tous les membres de l’équipe qui doivent évoluer.

Voilà pourquoi il est si important de profiter pleinement de toutes les possibilités d’acquérir des connaissances de base à l’école, afin de disposer d’un choix aussi vaste que possible. L’idée de quitter l’école de bonne heure et de prendre rang dans la population des salariés de notre société florissante peut sembler attrayante à première vue, mais il importe d’y réfléchir deux fois.

Il se peut que le salaire immédiat réponde à tous vos besoins de célibataire, mais, si vous n’avez pas acquis à l’école les connaissances nécessaires pour comprendre des problèmes de plus en plus compliqués et des situations nouvelles, votre premier salaire représente peut-être un maximum que vous ne dépasserez guère par la suite. En tâchant de voir un peu plus loin, demandez-vous s’il ne vaudrait pas mieux continuer vos études et repousser la tentation de la voiture, de l’appareil stéréophonique et de la grande vie au profit de ce qui se révélera plus avantageux pour vous à la longue.

Ne visez pas trop bas. La médiocrité est terriblement morne. Vous vous contenterez peut-être pendant quelque temps d’un emploi stable, de la soirée de quilles hebdomadaire, d’une auto à tempérament et des sports à la télévision. On peut s’en satisfaire plus ou moins longtemps. Mais si l’on est tant soit peu doué, combien vide paraîtra cette vie lorsque l’âge fermera brusquement la porte à tout changement d’emploi ou de situation. Il deviendra alors évident que la majeure partie de votre existence est déjà écoulée et qu’il ne reste derrière vous que banalités et menues besognes quotidiennes.

Mais n’ayez pas peur de commencer modestement. Pour faire de la prose, des vers ou des lois, il faut d’abord apprendre l’alphabet. Comme le disait le prince Philippe en parlant à une association sportive de la formation d’une équipe de football : « Tout ce qui est nécessaire, c’est un terrain relativement plat, sur lequel il y a suffisamment d’herbe et quelques poteaux de but ; si vous trouvez cela, vous avez déjà la moitié du chemin de parcourue. Les beaux costumes, vous les endosserez plus tard. »

Les talents

Il y a trois sortes de talents qu’il faut cultiver : le talent d’accomplir quelque chose, le talent de s’adapter aux choses nouvelles et le talent de bien faire les choses.

Il est malheureusement incontestable que la plupart des humains vivent toute leur vie sans se rendre compte de tous les talents qu’ils possèdent. Chez certains, il en est ainsi parce qu’ils n’éprouvent aucun intérêt véritable pour leur métier. Un homme peut feindre ou dissimuler de bien des manières, mais il ne saurait le faire dans son travail.

Il se servira bien de ses muscles pour vivre ; il peinera pour avoir un toit et du pain sur sa table, mais il n’aura le coeur à l’ouvrage que s’il s’intéresse à son travail et s’il aime son métier. Ce n’est qu’à cette condition qu’il fera habituellement bien ce qu’il a à faire, qu’il découvrira la beauté du travail soigné et qu’il se livrera à l’activité la plus ordinaire comme s’il s’agissait d’un art libéral.

On dira peut-être que la machine a fait tomber le souci du travail bien fait en désuétude, mais il n’en est rien. Les machines n’ont pas supprimé la nécessité de l’habileté individuelle, mais elles en ont modifié la nature. Au cours des cent dernières années, la proportion des ouvriers non spécialisés a connu une diminution constante, tandis que celle des ouvriers spécialisés parmi la population active n’a fait qu’augmenter. Au lieu d’ouvriers-artistes, nous avons maintenant besoin d’ingénieurs-artistes, d’hommes à la fois habiles et savants.

Il faut aussi tenir compte des nouvelles conditions de milieu, car le talent ne donne toute sa mesure que s’il est en harmonie avec les circonstances et la situation existantes. Les affaires et la technique évoluent avec une telle rapidité qu’une bonne formation générale est indispensable pour préparer un jeune homme à faire face à des situations et à des problèmes entièrement nouveaux. Des avantages personnels appréciables sont réservés aux jeunes qui auront mis leurs soins et leurs efforts à se donner une telle préparation.

Il y a deux mille trois cents ans, Platon écrivait dans sa

République que le but ultime de l’éducation est la formation du caractère, et les éducateurs les plus éminents de notre époque ne tiennent pas un autre langage. Le mot « caractère » implique constance et fidélité ; la valeur d’un homme se mesure à sa manière habituelle d’agir et de réagir.

Le caractère ne s’acquiert pas en écoutant des conférences ou des sermons. Il ne résulte ni de l’obstination ni d’une aveugle soumission aux règles et à la discipline ; il est le fruit de la force et de la fermeté que confère l’évaluation lucide des moyens. C’est la faculté qui permet à l’homme de souffrir avec patience de faire ce qui lui déplaît lorsque c’est nécessaire et de s’abstenir de faire ce qui lui plaît quand le devoir le commande.

Le travail

Une fois votre route tracée, mettez à la voile. Les idées et les projets ont besoin du souffle tonifiant de la vie et de la réalité.

Les pontifes de la publicité ont fait quelque part la géniale découverte que le but de la vie réside dans le bien-être et le confort. Aussi nous présentent-ils le travail sous un jour plutôt répugnant. Leur battage se fonde sur l’idée que le travail est un châtiment, ce qui évidemment n’est pas tout à fait exact.

Il est parfois bon de se mettre de la cire dans les oreilles, comme le firent les compagnons d’Ulysse afin de ne pas entendre le doux chant des sirènes qui voulaient les attirer dans leur prétendu paradis terrestre.

Il y a toujours quelqu’un pour nous proposer, par voie de réclame ou de démonstration, une façon de faire son chemin beaucoup plus facile que celle de l’étude et du travail. Mais ceux qui partent de rien dans la vie et qui atteignent à la célébrité n’y parviennent qu’à force de labeur acharné. Le succès ne s’obtient pas sans effort ni persévérance.

Ce n’est que par l’action que nous nous intégrons au monde qui nous entoure ; elle constitue notre unique moyen de participer à la grande aventure de la vie. Le monde n’est pas arrivé à son terme ; il est toujours en train de se faire, et nous sommes les ouvriers chargés de le construire.

La première chose à faire, c’est d’essayer. Ce n’est qu’en essayant que vous verrez ce que vous valez vraiment et que vous prendrez conscience de vos possibilités.

Comme les autres animaux, l’animal raisonnable est destiné à lutter dans une certaine mesure pour son existence, et celui qui, à cause de sa fortune ou par paresse, satisfait sans effort à tous ses caprices, élimine par le fait même de sa vie un élément essentiel à son bonheur. Jeremy Taylor, fils entreprenant d’un barbier, qui devint chapelain de Charles 1er, puis évêque, affirme sans ambages qu’il n’y a pas d’homme plus misérable que celui qui n’a pas d’adversités. Et un écrivain contemporain nous dit, pour sa part, que « la pensée seule ne peut rien et que l’action est indispensable ». Essayer par notre travail de réaliser nos ambitions, c’est encore le plus sûr moyen de connaître la joie de vivre et d’avoir confiance en nous-même.

Le caractère et la sûreté de soi supposent des principes. Toute oeuvre qui ne repose pas sur des principes durables est bien fragile.

Aucun train de vie, aucune fortune, aucun honneur ne saurait nous faire oublier les quatre désirs instinctifs qui ont chez nous leur racine dans l’observation des principes : le désir de vivre content et en paix avec le monde ; le désir d’être noble et honorable ; le désir d’être utile, compétent, à la hauteur des événements ; le désir de nous sentir important, de jouer un rôle dans la vie.

Les chevaliers de France et d’Angleterre avaient inscrit tout cela dans leur code de chevalerie, afin de se stimuler à accomplir des actes d’héroïsme et de générosité. Ils avaient la conviction que le courage est admirable, que la fidélité est une noble vertu, qu’il convient de secourir les affligés et d’épargner les vaincus.

Mais une pareille grandeur d’âme doit s’appuyer sur des principes. Il faut pour cela croire aux règles de conduite fondamentales que vous avez apprises de personnes que vous respectez et à des sources qui vous plaisent par leur beauté et leur vérité. C’est ainsi que vous acquerrez de la discipline personnelle et partant le respect de vous-même.

Courage et ténacité

Il faut vous habituer à recevoir des coups. Le courage devient une vertu active et attrayante lorsqu’on le considère non comme la volonté de mourir vaillamment, mais comme la détermination de vivre comme il faut. L’homme moralement lâche, celui qui a peur de faire ce qui est bien à ses yeux parce que les autres se moqueront de lui ou le désapprouveront ne fera jamais un homme d’affaires sûr de lui ni un bon citoyen.

Les grands hommes de l’histoire du monde ont été de grands courageux. Et il n’est certes pas hors de propos de rappeler ici la leçon de persévérance que nous a laissée Christophe Colomb dans le journal de bord de son premier voyage. Chaque jour l’intrépide navigateur y inscrivait : « Aujourd’hui nous avons poursuivi notre route. »

Ce qui caractérise surtout un grand homme, c’est qu’il y va de tout son coeur. Il a toujours foi dans ce qu’il fait. Il est enclin à persévérer en dépit des obstacles, des déboires et des impossibilités. Il sait qu’il ne suffit pas d’être bien doué et de profiter des circonstances opportunes, mais qu’il faut en outre de la détermination et de l’application.

Nos rapports avec les autres

La vie n’est pas une affaire où chacun demeure tranquillement dans son petit coin. Il doit y avoir des contacts entre les gens ; non pas seulement des coudoiements avec nos semblables, mais un commerce intellectuel et spirituel, des échanges d’idées.

Les jeunes gens qui ne fréquentent que ceux de leur âge à l’exclusion des grandes personnes, sauf peut-être leurs parents et maîtres, se privent d’une foule d’avantages qui leur seraient très profitables. En se frottant à des adultes auxquels ils ne sont pas soumis sur le plan de l’autorité, ils élargiraient leurs horizons et développeraient leur jugement. Rien n’est plus favorable à la sclérose et à la déformation que de se confiner dans un cercle d’interlocuteurs qui ont les mêmes intérêts et qui exercent le même métier que soi.

Il est bon de savoir accepter les conseils, mais il importe aussi de savoir les apprécier à leur juste valeur. On ne demande pas de conseils sur la natation à celui qui a peur de l’eau. « Si tu vois un homme intelligent, dit le Talmud, va chez lui de bonne heure et que ton pied use le seuil de sa porte. »

Gardons-nous surtout de regarder d’un oeil dédaigneux les gens qui sont à l’extérieur de la clôture que nous avons érigée autour de notre mode de vie. Notre navire fera souvent escale dans des pays où les coutumes, la religion, la culture ne sont pas les mêmes que dans notre port d’attache. Dans notre intérêt, comme dans celui de la société, nous devrons nous entendre avec toute sorte de monde.

Et c’est là un signe de maturité. La connaissance du monde et de la vie ne s’enseigne pas à l’école, mais il y a avantage à éveiller en soi, dès le jeune âge, le désir de les connaître et la faculté de les apprécier avec sagesse. La maturité implique un certain empressement à écouter et à observer, le don de distinguer le réel de l’illusoire, l’art de discerner et de choisir.

En quittant le port

Au moment où vous prendrez le gouvernail pour cingler vers la mer, tenez les yeux fixés sur la boussole et les étoiles afin de ne pas dévier de la route que vous vous êtes tracée.

Il serait bon, à ce stade, de vous poser certaines questions, qui vous aideront à tenir le journal de vos progrès. En voici quelques-unes à titre d’exemples.

Suis-je sain de corps ; sinon, est-ce que je fais le nécessaire pour le devenir, sachant que la santé est l’une des conditions fondamentales du succès et du bonheur ?

Ai-je examiné mes qualités intellectuelles en les comparant à celles d’autres personnes dont la réussite dans les affaires, les carrières libérales ou les spécialités techniques est incontestable ?

Ai-je réfléchi avec calme aux moyens à prendre désormais pour assurer l’épanouissement de ma personnalité ?

Est-ce que je connais assez bien mes qualités pour en tirer le meilleur parti possible et mes points faibles, pour pouvoir les consolider ?

Est-ce que je sais quel est mon but dans la vie et ce que je me propose de faire dans un, deux, ou trois ans ?

Ai-je bien décidé dans mon esprit que tout ce que j’entreprendrais devrait contribuer à mon bonheur et que le meilleur moyen d’atteindre ce résultat était d’accomplir de mon mieux ma tâche du moment ?

Ai-je résolu d’accepter la responsabilité de la route que je choisis ?

Est-ce que je me rends compte que dans toute entreprise le travail acharné est la condition essentielle du succès ?

Suis-je déterminé à demeurer alerte d’esprit, à continuer à nourrir mon intelligence par l’étude, afin de me tenir à la page et de favoriser en moi l’éclosion des idées ?

La vie est un océan dont les flots se chargent souvent d’abaisser les superbes, de démasquer les flanchards et de révéler les véritables chefs. Pour l’affronter sans danger et atteindre le port que vous désirez, il importe de tenir vos cartes à portée de la main et bien à jour, de profiter de l’expérience des autres, de rester fermement attachés à vos principes, d’accroître vos centres d’intérêt, de comprendre que les autres aussi ont droit de naviguer sur cet océan et d’être fidèles à accomplir votre devoir.