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Les cent premières années de son adhésion au pacte confédératif ont été pour l’Ontario une période de progrès remarquables. On a dit de cette province que c’était le territoire dont la croissance avait été la plus rapide en Amérique du Nord. Elle compte à elle seule 34 p. 100 de la population du Canada et 40 p. 100 des 38,000 millions de dollars de revenu des particuliers de notre pays.

L’Ontario possède l’économie régionale la mieux équilibrée des dix provinces. Il est riche en terres agricoles fertiles, en bois d’oeuvre et en bois à pâte, en métaux précieux et communs, en énergie hydraulique. Comme l’a écrit un auteur, ses ressources naturelles sont assez considérables et variées pour faire vivre un empire.

Au point de vue commercial, l’Ontario dispose du marché le plus prospère du Canada et a aisément accès au marché des États-Unis. Ce double marché représente quatre-vingts millions de consommateurs à moins d’une journée de voiture.

Géographiquement, la province d’Ontario, dont la frontière ouest se situe en partie le long du méridien central du Canada, à proximité du Manitoba, est bornée à l’est par la province de Québec et au sud par six États américains : New York, la Pennsylvanie, l’Ohio, le Michigan, le Wisconsin et le Minnesota. Elle s’étend sur une distance de mille milles de l’est à l’ouest et de 1,050 milles du sud au nord ; sa superficie est de 412,582 milles carrés.

Cet immense territoire présente un climat d’une grande variété. La péninsule occidentale, entourée de lacs et de cours d’eau, est l’une des régions les plus tempérées du Canada.

Exploration et colonisation

Plusieurs noms de la chevalerie française demeurent inséparablement liés à l’histoire des premiers temps de la province d’Ontario. Samuel de Champlain est le premier Européen à mentionner l’Ontario dans ses récits de voyages. En 1613, il remonte la rivière Ottawa, et, au printemps de 1615, il pousse à l’ouest jusqu’au lac Huron, de sorte qu’il est aussi le premier à parler des Grands Lacs. Sous le régime français, nous dit le père Le Jeune, les forts se multiplient, et dans la péninsule, et sur les rives méridionales du lac Ontario.

Mais, lorsque la France cède ses possessions de l’Amérique du Nord à la Grande-Bretagne, en 1763, l’Ontario n’est encore qu’une terre sauvage, connue uniquement des Indiens, des trafiquants de fourrure et des missionnaires.

Le premier peuplement, sous le régime anglais, a lieu sur les rives de la rivière Niagara en 1780. Trois ans plus tard, chassés par la persécution dont ils sont victimes de la part de ceux qui se sont révoltés contre la Couronne britannique, des milliers de Loyalistes viennent s’établir en Ontario. Ce premier contingent sera bientôt suivi par d’autres immigrants, et vers 1812 la population de la Province aura dépassé 80,000 habitants.

La première capitale de l’Ontario (alors le Haut-Canada) fut Niagara, mais en prévision d’une nouvelle guerre, on choisit ensuite Toronto (c’est-à-dire York à cette époque). L’assemblée législative se réunit pour la première fois à York en 1797.

Ce qu’il y a de plus remarquable au sujet d’Ontario, c’est le dynamisme avec lequel son territoire s’est développé et sa population s’est accrue. Cette province, où l’on ne dénombrait que 430,000 habitants en 1840, en comptait déjà 1,500,000 au moment de la Confédération, en 1867. Lors du recensement de 1961, sa population était de 6,236,000 ; en 1966, on estime qu’elle est de 6,800,000, et l’on prévoit qu’elle sera de onze millions en 1980.

C’est la plus peuplée de toutes les provinces, mais le gros de ses habitants sont concentrés sur un dixième de son territoire. L’urbanisation s’y poursuit depuis la seconde moitié du dix-neuvième siècle. En 1881, il y avait deux fois plus de monde sur les fermes que dans les villes ; mais, vingt ans plus tard, les citadins étaient presque aussi nombreux que les ruraux. En 1961, la population agricole n’était plus que de 8 p. 100.

Les transports

Les rivages de l’Ontario sont baignés par 2,362 milles d’eau douce et par 680 milles d’eau salée.

Ne disposant à l’origine que des voies d’eau suivies par les explorateurs dans leurs voyages, les colons s’efforcèrent de les améliorer en construisant des canaux pour éviter les rapides et les chutes.

L’un des plus grands obstacles à la navigation était les chutes Niagara. Le premier coup de bêche du canal Welland fut donné en 1824, et c’est en 1829 que le premier navire passa du lac Ontario au lac Erié en contournant les chutes. Le canal de Cornwall, qui évite les rapides du Long-Sault, fut ouvert en 1843.

Aujourd’hui, Ontario avec son territoire d’un demi-million de milles carrés se trouve au coeur même d’un continent accessible aux navires de toutes les mers du monde grâce à la Voie maritime du St-Laurent.

Le commerce et les affaires ont pris une orientation et un essor nouveaux. Plus de cinquante millions de tonnes de marchandises, dont trente millions via les ports de l’Ontario, sont passées par la Voie maritime en 1965. Le port de Toronto, l’un des plus modernes et des mieux équipés des Grands Lacs, a reçu plus de six millions de tonnes de fret étranger et côtier en 1963. Les villes de la tête des lacs, Port-Arthur et Fort-William, à 2,000 milles de l’Atlantique, sont les plus grands dépôts de blé du monde.

Cela ne veut pas dire que l’Ontario est resté en arrière dans les autres modes de transport. On y trouve plus de 10,000 milles de voies ferrées, plus de 20,000 milles de routes asphaltées et 130 aéroports.

Les grandes routes ont déroulé leur ruban sur la carte au même rythme que l’évolution du transport automobile. On compte en Ontario une voiture pour trois personnes, et Toronto se classe au second rang parmi les villes de l’Amérique du Nord qui possèdent le plus grand nombre d’automobiles par habitant. Il y a, dans cette province, 85,000 milles d’excellentes routes de toutes sortes, depuis l’autoroute à douze voies qui traverse Toronto jusqu’aux routes de gravier qui desservent les régions broussailleuses du Nord.

L’agriculture

Le public est généralement porté à considérer l’Ontario comme une province entièrement industrialisée, en oubliant les riches revenus que rapportent ses terres agricoles.

Dans le Sud, c’est la culture mixte qui prédomine ; dans l’Est, ce sont l’industrie laitière et l’élevage ; dans le Sud-Ouest, le tabac et les légumes ; dans la presqu’île de Niagara, les fruits de toutes sortes. Dans le nord de l’Ontario, la ceinture argileuse offre une large bande de bonne terre arable.

Au moment du dernier recensement, l’Ontario comptait 121,333 fermes, variant pour la plupart de 70 à 240 acres, le tout couvrant une superficie de 18,600,000 acres.

Selon une estimation faite en 1965, les revenus en espèces provenant de la vente des produits agricoles s’élevaient à plus de 1,082 millions de dollars. La valeur en capital des fermes s’établit aux environs de 4,000 millions de dollars.

Les forêts et les mines

Plus des trois quarts du territoire de l’Ontario sont recouverts de forêts. Sur ce total, 165,000 milles carrés sont considérés comme productifs, et les quatre cinquièmes à peu près de cette superficie se trouvent assez rapprochés des voies de transport et des marchés pour présenter une utilité commerciale.

Les trois principales industries de l’Ontario sont celles de la pâte, du papier et du bois de sciage. Les 200,000 milles carrés de forêt qui s’étendent au nord de la baie Georgienne alimentent des usines de pâte et de papier, dont le rendement représente 20 p. 100 environ de la production totale du Canada.

Bien que la population des régions septentrionales de l’Ontario soit clairsemée, leur apport à l’activité industrielle de la province est considérable. La région de l’Ontario qui fait partie du Bouclier canadien est depuis longtemps une grande productrice de métaux variés, et, en 1965, sa production a atteint la somme de 986 millions de dollars, soit 26.4 p. 100 de l’ensemble de la production minière de notre pays.

Même si l’on a découvert antérieurement certains gisements et si certains progrès ont été accomplis dans ce domaine, on peut dire que c’est surtout pendant le siècle actuel que les mines ont joué un rôle vraiment important dans l’économie de la Province. Un hydrographe français, Jacques Bellin, a établi, vers 1740, une carte sur laquelle il signale la présence de gîtes d’argent dans le voisinage de Cobalt, mais ce n’est qu’en 1903 que les constructeurs de chemins de fer découvriront le filon qui devait faire connaître cette région dans le monde entier. L’exploitation du nickel prit naissance, près de Sudbury, pendant la construction du Pacifique-Canadien, dont les excavateurs mirent accidentellement à jour les dépôts les plus riches de tous les pays du globe.

Le fer n’a acquis de l’importance en Ontario qu’avec la découverte, en 1938, de riches minerais au lac Steep Rock, à l’ouest de Port-Arthur. On estime que les mines de Steep Rock peuvent produire 8 millions ½ de tonnes de minerai par année pendant cent ans. La production des mines de fer a atteint en 1965 un record sans précédent en Ontario, soit une valeur de 91 millions de dollars.

Les réserves de pétrole, découvertes dans l’ouest de l’Ontario en 1857, fournissaient en 1870 jusqu’à 5,000 barils par semaine. Aujourd’hui, la production du pétrole et du gaz est d’une valeur inférieure à dix millions de dollars par an, mais le pétrole brut est transporté à Sarnia, où se trouve le plus important complexe d’usines pétrochimiques et de raffineries du Canada, au moyen d’un pipeline de 2,000 milles partant des champs pétrolifères de l’Alberta.

En faisant des sondages pour trouver du pétrole près de Goderich, en 1865, les foreurs découvrirent du sel. Le gisement, d’une épaisseur de trente pieds, permettrait de subvenir aux besoins mondiaux pendant cent ans. Sa production, qui représente environ la moitié de la valeur totale des minéraux non métalliques, a été de 12 millions ½ de dollars en 1965.

De 1956 à 1964, les mines d’uranium de l’Ontario ont rapporté plus de $1,000 millions en revenus nouveaux. L’exploitation des gisements de syénite éléolitique près de Peterborough assure au Canada le monopole mondial d’un composé aux usages multiples, en particulier dans l’industrie de la céramique.

L’industrie

Grâce à un heureux concours de circonstances favorables – fertilité du sol, navigabilité des cours d’eau, richesse des ressources naturelles, abondance des réserves d’énergie, ambition et dynamisme de ses habitants – l’Ontario devait commencer assez tôt à s’affirmer comme région industrielle. Aujourd’hui, cette province l’emporte sur toutes les autres par la valeur de son industrie, qui représente 40 p. 100 du produit national brut et plus de 50 p. 100 de la production industrielle. Les expéditions de produits manufacturés effectuées par l’Ontario en 1965 ont atteint au total la somme de 17,640 millions de dollars.

La région dénommée le « Golden Horseshoe » est une bande de 115 milles, sur les rives du lac Ontario, qui bourdonne d’activité industrielle et qui forme une chaîne d’usines presque ininterrompue allant de la péninsule du Niagara à Oshawa. On y produit à peu près de tout, depuis les instruments de grande précision jusqu’aux avions et aux automobiles. En 1965, plus de 854,000 automobiles ont été fabriquées en Ontario.

En 1851, l’Ontario comptait cinq petites papeteries ; en 1965, sa production de pâte et de papier journal était évaluée à 354 millions de dollars.

Le cas du fer et de l’acier n’est pas moins intéressant. On trouve une fonderie à Marmora dès 1822 ; en 1852, l’entreprise H. A. Massey fabrique les premières faucheuses mécaniques et les premières moissonneuses ; en 1857, la société Harris fait des râteaux rotatifs à Beamsville ; la même année, les premiers wagons-lits du monde sont manufacturés à Hamilton ; en 1870, une fonderie d’Oshawa fait des affaires florissantes dans l’exportation des instruments agricoles. À l’heure actuelle, les fonderies de fer et d’acier de la province contribuent pour 84 p. 100 à la production totale du Canada, et elles comptent parmi les meilleures au monde.

L’énergie électrique

Ce qui a rendu tous ces progrès possibles, c’est le fait essentiel que l’Ontario a su produire l’énergie hydro-électrique nécessaire pour compenser le désavantage du manque de charbon.

La première usine de production au Canada fut construite en 1882 pour fournir la lumière électrique à une scierie d’Ottawa. Six ans plus tard, une fabrique de papier de Georgetown recevait son électricité de génératrices situées à deux milles de là, ce qui prouvait que les industries n’avaient plus besoin de s’installer à proximité d’un barrage hydro-électrique. En 1907, la création de la Commission d’énergie hydro-électrique de l’Ontario marquait la première étape vers la nationalisation de l’électricité.

La pierre angulaire des ressources en énergie de la Commission devait être la rivière Niagara et ses chutes, dont les eaux sont partagées par traité avec l’État de New York. Depuis l’achèvement, en 1959, des travaux d’aménagement exécutés dans le cadre de la Voie maritime, toutes les sources importantes d’énergie hydro-électrique de l’Ontario sont en service, de sorte que la Province se tourne maintenant vers les centrales actionnées au charbon ou par l’énergie nucléaire.

La puissance actuelle de quelque huit millions de kilowatts devra être portée à environ 22 millions de kilowatts au cours des quinze prochaines années. C’est dire que la Commission hydro-électrique sera obligée de produire deux fois plus d’électricité qu’elle en a fourni pendant ses 58 années d’existence.

L’Ontario compte déjà parmi les principaux producteurs d’énergie nucléaire du monde. Il dispose en effet d’une centrale en activité, d’une deuxième qui sera bientôt terminée et d’une troisième, la deuxième du monde en importance, qui sera achevée en 1970. La capacité nucléaire de la province sera de quelque 3.2 millions de kilowatts en 1975 et de 8.2 millions en 1980.

L’essor économique

On a dit de l’Ontario que c’était une province en perpétuelle expansion. Son ministère de l’Économie et de la mise en valeur a dix-huit programmes destinés à encourager le commerce et l’industrie. Parmi les objectifs de ce ministère, il convient de signaler la création de 75,000 nouveaux emplois par année en moyenne et l’abaissement à 2 p. 100 au plus de la proportion des sans-travail d’ici 1970.

Lorsque la province atteindra les buts qu’elle s’est fixés pour 1970, la valeur totale des marchandises et des services produits sera de l’ordre de $30,000 millions.

Dans le cadre des programmes mis en oeuvre à cette fin, plusieurs missions d’étude des possibilités de vente, composées chacune de huit ou dix hommes d’affaires d’expérience sous la direction d’un spécialiste du gouvernement, se sont mises en campagne. D’autre part, les manufacturiers ontariens ont exposé leurs produits à dix expositions internationales en 1965.

En consacrant 4,400 millions, en 1965, aux installations nouvelles, à l’équipement, au logement, aux routes et aux travaux publics, le gouvernement et l’industrie privée ont tous deux clairement exprimé leur confiance dans l’avenir de l’Ontario. Au cours de l’année, 178 nouvelles usines ont vu le jour et 494 sociétés manufacturières existantes ont accru leurs services. La moyenne des salaires hebdomadaires en Ontario est de $95.65 en regard de $92.28 pour l’ensemble du Canada. Le revenu des particuliers atteint $15,200 millions, soit $2,264 par personne.

L’enseignement

L’Ontario s’est toujours distingué par l’appui spontané qu’il accorde à l’instruction, et aucun autre service du gouvernement ne reçoit une part aussi considérable des dépenses provinciales. Cette année, les crédits affectés à l’enseignement représentent 45 p. 100 du budget.

Les éducateurs d’aujourd’hui ont la tâche formidable de décider ce qu’il faut enseigner et jusqu’où il y a lieu de pousser l’enseignement dans chaque matière.

Le problème est particulièrement difficile dans un milieu comme l’Ontario, où la vie d’il y a un siècle et demi est déjà tombée en désuétude, où la population est passée de la paisible culture intellectuelle de l’époque agricole à la vie agitée et dynamique des villes, des usines et des affaires. Depuis 1960 environ, les progrès techniques ont été si nombreux qu’il est presque impossible à un élève qui quitte l’école sans diplôme et sans métier précis de trouver un emploi comportant tant soit peu de sécurité pour l’avenir.

Pour faire face à la situation, l’Ontario a construit ou agrandi en cinq ans 358 écoles secondaires et professionnelles, et les dépenses effectuées à cette fin se sont élevées à plus de 630 millions de dollars. Soixante-dix pour cent des jeunes de la catégorie de 15 à 19 ans poursuivent maintenant leurs études dans les écoles secondaires alors qu’il n’y en avait que 35 p. 100 il y a dix-huit ans. En 1965, les inscriptions dans les sept Instituts de technologie ont été de 5,500 élèves pour les cours ordinaires et de 8,200 pour les cours du soir et autres.

Les universités sont débordées. Les inscriptions ont augmenté de 25,000 pendant les cinq dernières années ; et l’on prévoit que le nombre des étudiants atteindra 100,000 d’ici dix ans. Au cours de 1966-1967, la province dépensera $81 millions en frais de fonctionnement pour les universités et $150 millions en investissements.

Les beaux-arts

Les apports de l’Ontario à la vie artistique et culturelle du Canada ont été nombreux. L’art ontarien des dix-huitième et dix-neuvième siècles différait à beaucoup d’égards de l’art canadien-français. Les gens y étaient moins profondément attachés au sol que dans la Province de Québec, et il n’y existait pratiquement pas de tradition artisanale.

Durant les premières années du présent siècle, un effort organisé a été tenté en vue d’opérer un renouvellement de la conception de la peinture. Selon les jeunes peintres, le style des années 90, trop empreint de fantaisie et d’élégance romantique, était tout à fait impropre à représenter l’âpre grandeur du Canada. De leur aspiration à peindre ce qu’ils voyaient et ce qu’ils ressentaient devait naître le Groupe des Sept, dont la première exposition collective eut lieu en 1920.

Les architectes ontariens ont accompli une oeuvre remarquable dans le domaine de la construction des immeubles commerciaux et des édifices publics. L’École d’architecture, fondée à l’Université de Toronto en 1890, est la plus ancienne du Commonwealth.

Le Canada produit depuis plusieurs années des chanteurs d’opéra de talent, mais beaucoup d’entre eux ont dû faire carrière à l’étranger faute de débouchés dans notre pays. Cette situation a commencé à changer grâce à la création de la Canadian Opera Company, à laquelle donna naissance vers le milieu des années 50 l’École d’opéra du Conservatoire royal de musique de Toronto. Le premier concert du Choeur Mendelssohn, qui porta le chant choral à un haut degré de perfection, eut lieu en 1895. Les chanteurs du festival d’Elmer Iseler connaissent de grands succès au Festival de Stratford et dans leurs émissions avec la Symphonie de Radio-Canada.

L’art dramatique est mis en vedette, chaque année, grâce aux magnifiques représentations du Festival shakespearien de Stratford. Le National Ballet, l’une des trois compagnies de ballet professionnelles du Canada, a été la première école en Amérique à offrir des cours de formation générale et de ballet à plein temps. Le Hart House Orchestra s’est acquis une réputation enviable dans le domaine de la musique de chambre ; l’Orchestre symphonique de Toronto est un ensemble de grande classe, et le National Youth Orchestra, dont le siège est à Toronto, s’est donné pour mission de découvrir et d’encourager les jeunes instrumentistes avec le concours d’une pléiade de professeurs et de chefs d’orchestre de premier ordre.

Perspectives d’avenir

Ce bref exposé des progrès réalisés par l’Ontario, pour la plupart dans le court espace d’un siècle, témoigne d’une volonté constante et bien arrêtée d’expansion et d’amélioration, et cette province ne manifeste aucune intention de rompre le pas au moment où elle s’engage dans le second siècle de la Confédération canadienne.

Au cours du dernier quart de siècle, un fort contingent d’immigrants originaires de l’Europe occidentale sont venus animer la scène ontarienne de leur entrain et de leur allant, mais en dépit des trépidations de la vie d’aujourd’hui, la population de l’Ontario demeure une population calme et paisible, désireuse de mener une existence bien réglée. Si Montréal est le Paris gai et bruyant de nouveau monde, Toronto aime à se comparer à la sage Athènes de la Grèce antique.