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Certaines réflexions sont de mise au moment où les fêtes du Centenaire touchent à leur fin. Les grands capitaines de l’industrie, les souverains et les chefs d’État, ainsi que tous nos hôtes de marque, sont repartis après s’être joints à nous pour commémorer la naissance de la Confédération.

Il nous faut maintenant prendre garde que notre Centenaire ne reste un épisode sans lendemain.

Quels enseignements avons-nous tirés de nos efforts et de nos contacts avec nos millions de visiteurs, du grand déploiement de culture, d’activité industrielle et de styles de vie organisé par le Canada et par les autres pays ?

Nous avons rendu hommage à nos fondateurs et à nos pionniers, à leur bravoure et à leurs magnifiques réalisations. Nous avons mis en vue nos réussites scientifiques et techniques, les produits de nos forêts, de nos fermes, de nos pêches, de nos mines, de notre industrie et de notre commerce. Nous avons étalé au grand jour nos peintures, nos sculptures, notre architecture et nos arts d’interprétation.

La confédération que nous avons fêtée est certes une oeuvre remarquable, mais il importe maintenant de penser à l’avenir. Nous avons accompli des progrès encourageants. Il n’y a que 475 ans que Colomb s’embarquait, dans un ancien port situé à 120 milles de Gibraltar, pour faire voile vers les confins du monde et découvrir l’Amérique ; il n’y a que 433 ans que Jacques Cartier pénétrait dans le golfe Saint-Laurent ; il n’y a que cent ans que les colonies et les provinces du Canada s’unissaient pour former une nation, mais que de chemin parcouru dans l’intervalle !

Le gigantesque demi-continent que nous habitons a été exploré, colonisé et doté d’un vaste réseau de voies de communication routières, ferroviaires, fluviales et aériennes. Le Canada est devenu l’un des plus grands pays producteurs et exportateurs du monde, et il est un important client pour les autres pays. Au début du présent siècle, la richesse était le privilège d’une minorité, alors que la majorité devait se contenter d’un niveau de vie inférieur. Mais il n’en est plus ainsi.

Les manifestations du Centenaire nous ont ouvert de nouveaux horizons. On nous a montré comment les autres pays font les choses et que certains les font mieux que nous. Leur exemple a été un stimulant, et nous sommes maintenant astreints à faire de nouveaux progrès.

Un autre avantage – et il est d’importance – est que l’année du Centenaire a eu pour effet non seulement de donner confiance au Canada dans sa capacité de réaliser de grandes choses lorsque tout le monde pousse à la roue, mais aussi de révéler que notre pays n’est pas aussi lourdaud que le sentiment général nous porte à le croire. Le spectacle que nous avons offert au monde ne manquait sûrement pas d’éclat.

À l’issue des fêtes du Centenaire, nous sommes plus confirmés encore dans notre bonne opinion du Canada en tant que patrie, en tant que nation et en tant que puissance mondiale, mais ce qui s’est produit dans notre pays en 1967 nous a fourni des motifs plus judicieux de persister dans cette opinion. Nous avons jeté un regard neuf et valable sur nous-mêmes en nous comparant au reste du monde.

Nous ne sommes plus un jeune pays

Nous n’avons plus raison maintenant de répéter la vieille rengaine que le Canada est un jeune pays. La jeunesse est l’absence d’histoire ou d’antécédents ; c’est une nomenclature de ressources inexploitées ; elle compte sur les autres pour découvrir des idées originales en matière de sciences et de culture. Nous avons atteint, dans tous les domaines de la vie, des hauteurs qui feraient l’orgueil de n’importe quel autre pays. Notre constitution, dont nous avons commémoré l’adoption en 1967, est beaucoup plus ancienne que celle de plusieurs autres États.

Y a-t-il quelque chose qui résume toute l’histoire et la culture du Canada… quelque chose qui évoque ou représente tout ce qui change et tout ce qui demeure… une idée forte et vivace ?

Nous passons notre temps à fourgonner dans tous les coins pour nous trouver une prétendue identité, à tâtonner pour nous chercher un rôle. Nous déplorons chez nous l’absence des mythes que possèdent les pays dont les héros ont reçu les honneurs des panthéons. Nos exploits ont été modestes. Nous n’avons pas de Runnymede, comme la Grande-Bretagne, pour rappeler la signature de la Grande Charte, ni de prise de la Bastille, comme la France, pour symboliser la suppression de l’absolutisme. Mais par nos pères fondateurs et par tous ceux qui nous sont venus par la suite, nous avons part à tout ce qu’il y a d’amour de la liberté, de démocratique et de meilleur dans tous les siècles passés et dans tous les pays, et nous nous sommes illustrés à notre manière et par nos propres efforts.

Peut-être avons-nous besoin de quelque chose de plus sentimental qu’une Loi du Parlement, de plus exaltant que la contrainte de la nécessité. En songeant à notre Mère l’Angleterre ou à notre Mère la France ou à toute autre mère-patrie où sont nés nos ancêtres, pouvons-nous nous représenter le Canada comme notre Père commun et nous y rattacher sur le plan affectif ?

Le Canada est un pays rude ; les personnages efféminés sont rares dans la générique de ceux qui l’ont développé. S’il éveille en nous l’image d’un Père, nous pourrons poursuivre la tâche de notre développement avec un esprit viril, nous rendant compte de nos véritables possibilités et ayant l’audace d’être grands.

Voilà le genre de vues sur l’avenir que nous inspire de prime abord l’examen rétrospectif de l’année du Centenaire. Le monde a changé d’aspect. Les rêves idéalistes d’il y a un siècle sont devenus les réalités matérielles que nous avons admirées à l’Exposition mondiale. Nos idéaux pour le second siècle de notre confédération devraient nous inciter, nous et nos enfants, à leur faire porter tout leur fruit.

Dans un éditorial consacré à notre Centenaire, le Manchester Guardian écrivait que ce centième anniversaire témoigne à la fois de notre maturité et de notre jeunesse : « De notre maturité, parce que les traditions canadiennes de stabilité nationale et de responsabilité internationale semblent dériver d’un passé constant ; de notre jeunesse, parce qu’avec une population de 19 millions seulement, répartie sur un territoire plus vaste que l’Inde, le Canada promet encore plus que ce qu’il a accompli. »

Les grandes valeurs

Parmi les grandes valeurs de notre vie nationale se trouvent la liberté et la démocratie, et leur conservation suppose la tolérance et l’art de transiger.

La liberté comporte la prérogative d’évoluer et de progresser en conformité avec les nouvelles idées sociales et individuelles qui se font jour. Elle reconnaît à l’opposition le droit de s’exprimer, mais elle ne confère pas une latitude illimitée.

La démocratie est une foi positive qui se traduit par le respect de l’égalité et des droits des autres, dont les bornes de la justice pour tous sont la seule limite. C’est, pour employer les mots d’un manuel scolaire sur le civisme, « une foi morale qui s’exprime dans la volonté et le désir des êtres humains de travailler ensemble à la poursuite du bien commun. »

Malgré toutes les faiblesses dont on peut l’accuser, la démocratie canadienne possède les instruments nécessaires pour réaliser d’une manière plus parfaite la promesse d’égalité et de liberté qu’elle implique. Tant que les conditions demeureront favorables à la divergence d’idées et à l’innovation, tous les maux de la société auxquels il est possible de remédier pourront être vaincus par le courage, l’organisation, la coopération et le travail acharné. Ce qu’il nous importe d’assurer, c’est que le peuple du Canada adhère et s’intéresse profondément aux principes sur lesquels repose le gouvernement démocratique.

La méthode démocratique est celle de la persuasion et de l’éducation : la seule autre voie possible est ce que Mao Tsé-toung appelle « l’autoritarisme et la contrainte ». La démocratie suppose le droit de soulever des questions, d’émettre des opinions et de critiquer les défauts, mais dès qu’une décision a été atteinte, elle oblige ses partisans à donner leur entier appui à la mise en oeuvre de ce qui a été décidé.

La règle d’or de la démocratie est la tolérance, grâce à laquelle nous reconnaissons et admettons qu’il existe en toutes choses toutes sortes de vues. Les différences d’opinion entre citoyens, dans une société de cette nature, ne sont pas nécessairement cause de conflit : il n’en est ainsi que lorsqu’elles s’allient à l’étroitesse du fanatisme.

Il y a cependant une sorte d’intolérance qui devrait se rencontrer chez tous les Canadiens : c’est l’intolérance pour les malheurs qui affligent la société. Ce genre d’intolérance ne dispense personne du devoir de s’abstenir des centaines d’infractions énumérées dans le Code criminel. Les prophètes de l’Ancien Testament ne châtiaient pas seulement leur peuple pour les délits de ce genre, mais aussi pour les omissions quotidiennes, comme la tolérance de la pauvreté, de la corruption et de la subornation. Pour les fautes de cette nature, c’est toute la nation qui est tenue responsable.

Une patrie pour tous

L’apport de chaque génération et de nombreuses races a contribué à façonner la physionomie du Canada de façon à en faire une patrie pour tous les Canadiens.

À un moment où les autorités françaises qualifiaient le Canada de « quelques arpents de neige » et où les législateurs du Parlement anglais disaient que c’était « un boulet aux pieds de la mère-patrie », de vaillants pionniers français et britanniques jetaient les bases d’un grand pays et conviaient plusieurs autres peuples à participer à son édification.

En plus des Indiens et des Esquimaux indigènes, la composition démographique du Canada comprend l’élément britannique, l’élément français et un quatrième élément formé de tous ceux qui ont choisi le Canada pour y établir leur domicile et s’y faire une carrière.

Environ 27 p. 100 de notre population n’est ni française ni britannique d’origine. Plus de 180 publications en langues étrangères paraissent régulièrement dans 27 langues différentes. En 1966, une Association d’action civique était organisée sur le plan national par 33 des groupes ethniques du Canada, soit par six millions de citoyens de descendance autre que française ou britannique à la recherche d’un Canada canadien.

Le Canada aide les immigrants à trouver leur place dans la vie sans perdre leur personnalité. Ceux-ci sont venus chez nous pour se soustraire à des conditions économiques défavorables, conserver leur liberté spirituelle, échapper aux pogroms, respirer librement sur le plan politique. Tous ont apporté avec eux leur héritage culturel.

Il est à l’avantage de chacun de veiller à ce que tous nos citoyens, de l’ouvrier le plus humble jusqu’au dirigeant le plus élevé, de l’enfant de la douzième génération né au Canada au dernier nouveau venu d’un autre pays, aient intérêt à voir survivre le Canada.

D’autre part, le facteur qui distingue le plus nettement le Canada des autres pays, et qui pourrait bien constituer la base de son identité nationale, est l’association ethnique et culturelle anglo-française sur laquelle il se fonde. Tant que le dialogue se poursuivra entre personnes sensées, il y a espoir que les extrémistes qui prônent la séparation ethnique au sein de cette association puissent tempérer leurs attitudes. Pour édifier une communauté ou un pays où il est possible de vivre heureux, les hommes doivent travailler de concert et avoir des principes et un but communs.

L’association ne signifie pas la destruction de la personnalité. L’Angleterre et l’Écosse sont demeurées unies sous un Parlement unique pendant plus de deux siècles et demi, mais les Écossais conservent toujours le sens de leur identité commune. Le peuple de l’Inde, malgré des distinctions de religion, de langue et de race, fait partie d’une seule nation, et les différences entre les divers groupes enrichissent la culture indienne.

Le Canada peut résoudre ses problèmes selon les règles du jeu. Comme on l’a dit de la Charte des Nations Unies : « Une charte ou une constitution qui ne peut être adaptée à des situations changeantes risque de ne pas remplir les conditions requises pour être durable. » Et la Reine, s’adressant à la Législature du Québec, en 1964, affirmait : « Pour être heureux, un peuple doit vivre dans un climat de confiance et d’affection. Mais un État dynamique ne doit pas craindre de repenser sa philosophie politique. Qu’un accord élaboré il y a cent ans ne réponde pas forcément à tous les besoins du présent, cela n’a rien d’étonnant. »

L’unité nationale

Nous devons jouer notre rôle sur la scène provinciale comme sur la scène fédérale, et jouer ce double rôle avec la même bonne grâce. La supériorité et la compétence ne connaissent pas de frontières provinciales ou régionales.

Nous en avons vu un magnifique exemple dans la tâche herculéenne que représentait l’organisation de l’Exposition mondiale. En janvier 1963, la convention officielle de l’Exposition était signée par les représentants des gouvernements fédéral et provincial et de la ville de Montréal. Le maire Jean Drapeau, qui présidait à la cérémonie, disait notamment : « Il est du devoir de chacun de nous de marquer de toutes les façons possibles la réalité tangible que représente le Canada, sa véritable personnalité. »

Les Canadiens ne doivent pas grandir éloignés les uns des autres régionalement dans leurs contacts journaliers non plus que dans leurs grandes manifestations. Nous sommes étroitement reliés par des intérêts et des idéaux communs.

Si certaines provinces du Canada éprouvent des difficultés économiques, les autres provinces ne doivent pas rester indifférentes, car la santé économique du Canada intéresse toutes les provinces. Les incendies de forêt en Colombie-Britannique, une sécheresse dans les provinces des Prairies, un effondrement de la production manufacturière dans les provinces centrales, un ralentissement du développement industriel sur le littoral de l’Atlantique, tout cela a des répercussions sur la vie dans toutes les parties du pays.

La collaboration

Autour de la table de la confédération se trouvait rassemblée une des plus brillantes équipes d’hommes pratiques que l’on puisse réunir dans l’univers. Ceux-ci croyaient fermement que la responsabilité nationale ne pouvait se réaliser que par la solidarité nationale. Ils ont démontré à un monde sceptique comment deux peuples d’origine et de foi différentes pouvaient vivre ensemble, non pas sans désaccord, mais sans scission ni lutte. Ils ont réussi à créer l’unité par la transaction, le raisonnement et l’effort énergique. Comme le dit Tacite au sujet de Rome dans ses Histoires, leur oeuvre « ne peut être déliée sans détruire ceux qui la délient. »

Il est vrai que le Canada se trouvait pressé, à cette époque, par de fortes contraintes économiques et d’autodéfense. La confédération fut à l’origine une fructueuse tentative pour éviter la révolution intérieure ou la conquête par l’étranger. Elle représentait une détermination collective de vivre ensemble dans l’harmonie. Et le 1er juillet dernier, 100 ans plus tard, la leçon biblique lue par le Premier ministre, au cours de la cérémonie nationale qui se déroulait sur les pelouses des édifices du Parlement, renfermait cette exhortation : « Vous tous, en esprit d’union, dans la compassion, l’amour fraternel, la miséricorde, l’esprit d’humilité, ne rendez pas le mal pour le mal, ni l’injure pour l’injure… »

La confédération a commencé par l’unité négociée, et au moment où nous entrons dans notre second siècle, nous devons continuer à résoudre les différends par la critique, la correction et les concessions. Cette attitude de collaboration, orientée vers la solution des problèmes communs, n’est possible qu’entre les hommes éclairés et réfléchis.

Nous en avons eu un excellent témoignage en 1967. Notre pays a connu un regain de vie, d’un océan à l’autre, grâce aux efforts collectifs de citoyens de toute origine ethnique. Le fait qu’ils ont inclus dans leur commémoration du Centenaire du Canada des exemples aussi nombreux que variés des coutumes de leur pays natal démontre bien que la confédération a réalisé l’unité politique nationale sans imposer l’uniformité raciale, culturelle et linguistique.

Sur le plan international

Les fêtes du Centenaire ont fait briller une lueur d’espoir dans le monde. Le Canada a acquis une nouvelle prestance. Tout en réaffirmant notre solidarité en tant que pays indépendant, nous avons montré que nous reconnaissions l’interdépendance des nations les unes vis-à-vis des autres.

Sur quoi nous appuyons-nous pour prétendre à l’attention mondiale ? Peut-être dans une certaine mesure sur le fait que nous avons vécu, d’une façon plus intense que d’autres pays, la victorieuse épreuve de la transition entre le stade de l’inexploitation géographique et politique et celui d’une certaine stabilité économique et de l’unité de citoyenneté. Nous avons survécu à quatre reprises à l’invasion ; nous avons ouvert nos portes aux exilés de plusieurs pays ; nous avons mis notre sol et nos richesses à la disposition des affamés et des misérables.

Nous ne nous sommes pas désintéressés des grandes questions qui agitent le monde, bien que nos efforts aient constamment tendu à réprimer l’agitation ou à l’empêcher de se répandre. Notre participation au maintien de la paix mondiale a été remarquée, et le maintien de la paix demeure notre plus sûre protection contre l’agression.

L’évolution des temps nous oblige à repenser nos anciennes idées. Une direction imaginative de la part de nos gouvernants, à tous les niveaux, est nécessaire pour faire face aux problèmes de notre époque. Lord Hailsham disait au cours d’une réunion du Fonds pour la République que « parmi toutes les théories politiques que l’on propose à l’heure actuelle, il n’en est aucune qui ne soit implicitement de caractère pré-darwinien et qui n’appelle par conséquent une révision énergique. »

Le second siècle du Canada

Il est anti-canadien de se satisfaire de la stagnation ou de nous contenter de nous regarder et de penser : « Nous sommes très bien. »

On a retrouvé parmi les ruines de Pompéi une peinture murale représentant un adolescent qui commit exactement la même erreur. Il s’agit de Narcisse, présenté sous les traits d’un beau jeune homme admirant le reflet de son image dans les eaux d’une fontaine. Il s’éprit de lui-même et son amour de soi l’entraîna à sa perte.

Toutes les belles paroles prononcées par les dignitaires qui nous ont rendu visite, toutes les magnifiques constructions érigées, tous les défilés, les manifestations et les fêtes du Centenaire ne doivent pas nous faire tomber dans le narcissisme. Nous devons aborder notre second siècle de confédération en tant que Canadiens confiants et optimistes, et non pas éblouis par le passé, ni désemparés par le présent, ni effrayés par l’avenir.

Les perspectives qui s’offrent au Canada commandent l’enthousiasme. Nous pouvons redire avec les Athéniens : « Nous avons exalté nos ancêtres, comportons-nous maintenant en braves. »

Pendant notre second siècle d’existence, nous pourrions nous appliquer à faire une plus large place aux qualités et aux valeurs humaines dans notre vie nationale et à en reconnaître l’importance. Ce serait là un excellent moyen de nous améliorer en tant qu’êtres humains et citoyens canadiens sans trait d’union.

Il n’est pas nécessaire de demeurer les yeux fixés sur un avenir extrêmement lointain, mais nous devons avoir le sens de l’orientation pour discerner clairement la tournure des événements et en tirer le meilleur parti possible. Tout en discutant des fins à atteindre, nous devons mettre en action les moyens qui y conduisent.

L’avenir dépend de nous

Nous ne rêvons pas simplement d’un brillant avenir pour le Canada, mais nous nous rendons compte que cet avenir c’est à nous de le faire et d’en bénéficier.

Ce serait une erreur de ne pas étaler les exemples du passé sous les yeux des générations montantes, ainsi que nous l’avons fait en 1967. Nous avons considéré et loué ceux qui ont eu l’initiative, la ténacité, le courage et le bon sens d’affronter le sort et toutes ses vicissitudes, et qui par leur esprit de transaction et de tolérance ont réussi à vivre en bonne intelligence les uns avec les autres. Il appartient aux Canadiens du second siècle de faire fructifier ce riche patrimoine. Il n’y a rien dans la masse imposante du chêne qui ne se trouvait tout d’abord en puissance dans le gland.

Même si le Canada n’est pas le pays utopique que l’on vante dans les chansons et la légende, il peut être grand dans le coeur de ceux qui y vivent.

Chacun nourrit le désir d’appartenir à quelque chose de grandiose. Le demi-continent qu’est le Canada, avec sa fédération politique où subsistent la liberté culturelle, la diversité régionale et l’initiative individuelle, est sûrement assez grand pour satisfaire les aspirations les plus ambitieuses.