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Ayant en ce XXe siècle investi nos dirigeants du mandat de nous assurer des loisirs de plus en plus nombreux, le problème que nous avons maintenant à résoudre est de les employer à notre plus grand avantage. Et nous saisissons aujourd’hui toute la justesse de ce que disait le précepteur de Néron, il y a dix-neuf cents ans : « Les loisirs inoccupés sont une sorte de mort. »

Quelle que soit la province où l’on habite, il n’y a pas de raison pour que l’on ne puisse pas occuper utilement ses loisirs au Canada. La simple énumération des beautés naturelles que notre pays offre au voyageur, même en l’absence de toute épithète pour les décrire, pourrait passer pour une grossière exagération de la vérité.

Le Canada dispose, sur les 3,851,800 milles carrés de terres et de lacs de son territoire, d’un vaste choix de lieux de villégiature, dont l’altitude varie du niveau de la mer, sur le littoral de l’Atlantique et du Pacifique, à 19,850 pieds au sommet du mont Logan. On y trouve un climat et des conditions ambiantes assez variés pour plaire à tous et à tous les goûts.

Toutes les régions du Canada offrent l’attrait d’un monde inexploré au voyageur qui vient d’une autre partie du pays. Chacun de nos bureaux de tourisme n’aurait pas trop des 3,000 mots du présent Bulletin mensuel pour faire connaître toutes les attractions que l’on trouve dans son secteur.

Les voyages effectués par les Canadiens à l’intérieur du Canada augmentent sans cesse, mais il est difficile d’obtenir des statistiques sur les touristes. Ceux-ci sont comme les moutons de l’historiette : ils ne s’arrêtent pas assez longtemps pour qu’on puisse les compter.

Pour faire face à cette progression, les moyens d’hébergement se sont accrus à un tel rythme que le Canada compte aujourd’hui 30,000 hôtels, motels et camps, capables d’accueillir quelque 350,000 personnes par jour.

Pourquoi les gens voyagent-ils ?

C’est un fait aussi malheureux qu’indéniable que beaucoup de personnes traversent la vie sans connaître toute la gamme des agréments qui existent au-delà de leur seuil. Les grands peintres ont soin de ménager une porte, une voûte ou une ouverture parmi les arbres de leurs tableaux pour éviter que le spectateur ait l’impression d’être enfermé. Chacun éprouve le besoin de franchir les limites de son milieu immédiat et de pénétrer dans un monde plus vaste, afin d’élargir son champ visuel et ses horizons intellectuels.

Toute personne a une conception bien à elle de ce qui constitue des vacances agréables. Certains n’en demandent pas davantage que de regarder le calme tournoiement des canards sur un étang pittoresque ; d’autres recherchent les plaisirs de l’esprit ; d’autres enfin veulent ressentir l’émotion de fouler le sol où sont passés les grands hommes. Tous désirent cependant en rapporter quelque chose dont ils se souviendront pendant des mois ou des années.

Quel que soit l’attrait principal qu’il présente pour chacun, le voyage repose de la banalité de notre milieu habituel. Il permet d’échapper à la claustration du bureau, de l’atelier, de la cuisine et du travail quotidien.

C’est Stevenson qui disait : « Je pars en voyage, non pas à destination d’un lieu quelconque, mais pour partir. Je voyage pour voyager. L’important c’est de se déplacer. »

Mais peu de gens voyagent pour le seul plaisir de prendre le train ou l’avion ou de rouler en automobile ; de dormir dans d’autres lits ; de prendre des repas préparés par des cuisiniers de casse-croûte. On voyage pour voir quelque chose, enrichir son esprit ou s’offrir une détente agréable.

Les voyages ne sont pas sans utilité pour réussir dans la vie. Ils font jaillir en nous des idées nouvelles. Celui qui n’a pas voyagé éprouve toujours un certain sentiment d’infériorité du fait qu’il n’a jamais vu ce qui existe au-delà de son patelin. Comme Valentin en fait la remarque dans les Deux gentilshommes de Vérone : « La jeunesse qui se borne au logis a toujours l’esprit borné. »

À la découverte du Canada

Les hommes étant enclins par nature à l’exploration, ils ne sauraient choisir meilleur endroit que le Canada pour satisfaire agréablement ce penchant. En parcourant notre pays, le voyageur peut voir de ses yeux le spectacle qui s’offrit à sir Alexander Mackenzie lors de sa mémorable expédition terrestre vers le Pacifique en 1793. Il peut remonter, en voiture ou à pied, sur une distance de quelques milles, la rivière Whirlpool, qui conduisit David Thompson à la passe Athabaska, au-delà de laquelle il découvrit le Columbia. Il peut refaire la marche historique qu’accomplirent le colonel Benedict Arnold et ses troupes, sur la ligne de partage des eaux et le long de la rivière Chaudière, pour venir attaquer Québec en 1725.

Nous ne sommes pas encore des animaux purement rationnels. Il y a en nous, au-delà de la partie raisonnante de notre esprit, toute une zone de notre cerveau dont les exigences sont différentes. Cette autre partie de notre être a soif de surprise, de nouveauté et de changement. La découverte ne consiste pas nécessairement à trouver quelque chose d’inconnu jusque-là, mais quelque chose qui nous est inconnu. Même si des spectateurs sans nombre ont admiré le panorama, personne avant nous ne l’a contemplé avec nos propres yeux.

En visitant le Canada, les amateurs de découvertes ont la certitude de connaître une foule d’émotions délicieuses, de voir des choses dont ils ignoraient l’existence, de vivre des moments qui produiront chez eux l’impression dont parle Keats dans un de ses poèmes : « Puis je me sentis comme un observateur de la voûte céleste lorsqu’une nouvelle étoile se révèle à ses yeux. »

Notre pays abonde en choses intéressantes à connaître, et celui qui néglige de puiser parmi les manifestations et les spectacles qui s’y offrent se prive d’un plaisir appréciable de la vie. Plus un homme a de centres d’intérêt, plus il a de chances d’être heureux et moins il est à la merci du sort, car si l’un d’entre eux vient à disparaître, il peut se rattraper sur un autre.

Tout le monde n’a pas le goût d’étudier la nature, d’écouter le chant des oiseaux ou de peindre des paysages, mais le Canada a des possibilités assez variées pour répondre aux préférences de chacun. On trouve dans tout le pays une foule de cours de vacances sur les arts et les métiers : musique, théâtre, art d’écrire, tissage, céramique, langues, ballet, mise en scène, sculpture, radio, télévision, confection de tapis, peinture sur tissu et arts graphiques.

Les habitants du Canada

si vous aimez étudier les gens, le Canada compte des citoyens appartenant à 33 nationalités différentes. Comme leurs ancêtres, ces citoyens apportent leur pierre à l’édification du Canada, amorcée il y a 360 ans. Où que vous alliez, vous trouverez des personnes qui ont certaines idées en commun avec vous, même si leurs coutumes sont différentes.

Les voyages tendent à supprimer les antipathies nationales et provinciales. Ils nous mettent en contact avec d’autres vies que la nôtre. Ils nous révèlent comment des hommes et des femmes ont réussi, soit à s’adapter aux conditions ambiantes, soit à refaçonner leur milieu matériel de manière à y vivre, à s’y nourrir et à s’y plaire le mieux possible. Nous comprenons mieux leurs problèmes, et la compréhension dissipe nos préjugés.

Cherchez à découvrir autour de vous quelque chose de beau et d’imprévu. Prêtez l’oreille à ce que racontent les gens, écoutez leurs chansons et remarquez les noms qu’ils donnent aux lieux et au relief naturel. Tout cela retrace l’histoire de leurs espoirs, de leurs aspirations, de leurs doutes, de leurs amours, de leurs haines et de leurs craintes.

Il y a trois points importants à retenir en visitant un lieu qui nous est étranger. L’accueil que l’on nous fait est, le plus souvent, une réaction à notre façon d’aborder les gens ; il n’est jamais sage de heurter les coutumes locales ; il importe de juger la population avec générosité. Nous aurions intérêt à imiter cet explorateur qui terminait ainsi chacune de ses études : « Les habitants de ce pays forment le peuple le mieux policé et le plus patriote qui soit, et leur armée ne le cède à aucune autre pour la bravoure. »

En quelque lieu qu’il habite, tout Canadien a son rôle à jouer dans le gouvernement, l’économie et les affaires sociales du Canada tout entier. En étant attentif à ce qu’il voit dans ses voyages, il se rend apte à mieux exercer cette fonction.

Tel est l’esprit qui anime les 90 jeunes gens et jeunes filles des clubs 4-H – neuf de chaque province – à qui la Banque Royale accorde son aide, chaque année, afin de leur permettre de visiter les autres provinces.

En rentrant chez lui, un membre du groupe de 1969 écrivait au président de la Banque : « Je voudrais que vous puissiez nous accompagner dans un de ces voyages afin de constater combien ils sont merveilleux. » Voici ce qu’on peut lire dans d’autres lettres : « Les souvenirs que nous en avons rapportés nous resteront jusqu’à la fin de nos jours ; vous offrez aux citoyens du Canada la chance de mieux se connaître eux-mêmes et entre eux ; tout ce que je puis dire, c’est que je suis devenu meilleur au cours de ce voyage ; il fait bon penser que les gens sont foncièrement les mêmes dans tout le Canada, même si leurs problèmes sont légèrement différents ; celui qui, comme moi, voyage pour la première fois, éprouve un sentiment de fierté à la pensée d’être citoyen d’un aussi grand pays que le Canada. »

Où aller

si vous en avez assez des feux de circulation, des odeurs d’essence et des foules, entrez dans un de nos parcs nationaux ou provinciaux et vivez quelques jours à tu et à toi avec la nature. Ces parcs renferment des régions remarquables par leur beauté panoramique, leur intérêt historique et la richesse de leur faune et de leur flore.

Le nombre de visiteurs des parcs nationaux a triplé en dix ans ; de 3.9 millions qu’il était, il dépasse largement aujourd’hui 12 millions, sans compter les 2 millions ½ de visiteurs des parcs historiques. En une seule année, les parcs provinciaux ont attiré 33 millions ½ de visiteurs, dont près de quatre millions étaient des campeurs. Il existe dans les parcs nationaux quatre-vingt-dix terrains de camping, capables de recevoir 10,000 tentes et remorques.

Selon des plans d’aménagement de longue portée, les parcs sont divisés en deux sortes de zones : les zones sauvages, où le milieu naturel fait l’objet du maximum de protection et dont l’accès au moyen de sentiers est limité au minimum ; les zones demi-sauvages, où les beautés naturelles sont rendues accessibles par la création de services à l’intention des touristes, comme les routes, les terrains de camping, les terrains de récréation, les installations et les concessions commerciales.

On peut se procurer des renseignements sur les parcs et les autres lieux de villégiature à de nombreuses sources. L’Office du tourisme du gouvernement canadien, à Ottawa, envoie à ceux qui en font la demande des brochures et des cartes. Les offices du tourisme provinciaux portent différents noms, mais on peut, sans risque d’erreur, s’adresser au « Bureau du tourisme » de la capitale de chaque province. Les bureaux du tourisme municipaux diffusent de la documentation sur les attractions locales.

Si vous voyagez en voiture, recourez aux services de votre association ou de votre club automobile. Les grandes sociétés pétrolières possèdent des services du tourisme. Les chemins de fer, les lignes aériennes et les compagnies d’autobus distribuent des brochures. Les agents de voyages sont des spécialistes dans l’art difficile d’établir les itinéraires, de calculer les prix et de faire des réservations.

Il y a un plaisir incontestable à voyager seul et en toute liberté, mais il y a des avantages marqués à avoir avec soi une ou plusieurs personnes qui partagent nos goûts. Les visites guidées sont souvent le meilleur moyen de voir le plus de choses possible avec des gens qui ont les mêmes préoccupations que nous. Les réservations sont assurées, le coût exact du voyage est connu d’avance, il n’y a aucun problème d’horaire, les hôtels sont choisis avec soin et des excursions bien conçues laissent du temps libre pour les activités personnelles.

Si vous ne savez trop où aller avec votre automobile, pensez à la Route transcanadienne comme point de départ éventuel. C’est la route revêtue la plus longue du monde : ses deux extrémités, Victoria (Colombie-Britannique) et Saint-Jean (Terre-Neuve) sont à 5,000 milles de distance. On y trouve des terrains de pique-nique et de repos tous les cinquante milles, ainsi que des gîtes d’étape tous les 100 ou 150 milles. Les routes qui la bordent ou qui la croisent offrent aussi d’intéressantes possibilités de circuits touristiques.

Il est facile de voyager

Certaines personnes ont aussi peur de faire un voyage qui leur ferait traverser la moitié du Canada que s’il s’agissait d’une expédition en pirogue sur le cours supérieur du Zambèse.

Aucun des dangers des pays exotiques n’existe au Canada. Il suffit de décider où l’on voudrait se voir, de se faire un petit plan sur un bout de papier pour s’y rendre et de continuer sur sa lancée. Un peu comme le chauffeur qui se met au point mort en abordant la colline magnétique du Nouveau-Brunswick, on a alors l’impression de gravir une pente sans le moindre effort.

Un minimum d’enthousiasme s’impose. Si vous vous mettez en route avec l’indifférence affectée d’une débutante ou si vous posez au vieux malin pour qui la vie n’a plus de secrets, vous ne jouirez pas de votre voyage.

Pour savoir ce qu’est le véritable enthousiasme, arrêtez-vous à une auberge de jeunesse. Créée en 1933, l’Association canadienne des auberges de jeunesse est un organisme agréé de récréation et d’éducation sans but lucratif ; elle compte aujourd’hui 35 auberges et 13,000 membres, répartis dans six régions. Chaque auberge s’emploie à encourager le tourisme selon les possibilités du milieu.

Dans la région du Saint-Laurent, par exemple, les aubergistes sont des fervents du cyclisme ; dans celle des Rocheuses, on voit parfois des groupes d’adolescentes en train de dévorer des sandwiches après avoir gravi les 8,000 pieds du mont Whistlers ; dans la région du Nord-Ouest, on se spécialise dans les expéditions en canoë et en kayak.

L’organisation du voyage

L’organisation, c’est le travail d’état-major de votre future expédition. Dans l’armée, on l’appelle la logistique. Elle s’applique au mouvement et au ravitaillement : lieu de destination, moyens d’hébergement, genre de repas prévus.

Pour qui veut voyager sans ennuis, le temps et l’organisation des détails matériels sont des facteurs décisifs. Il faudra certes modifier certains plans à cause des circonstances, mais il vaut mieux, tout compte fait, se tracer un plan que de s’exposer à se lever le matin sans avoir la moindre idée de la façon dont on va occuper sa journée ou à arriver à l’étape le soir sans savoir si l’on trouvera un endroit pour coucher.

Le plan de vacances n’a pas pour but de nous astreindre à un programme rigide, mais de nous offrir une base solide dont nous pourrons nous écarter sans crainte s’il y a lieu. Le voyageur prudent règle les petits problèmes d’avance. Suivant le conseil des bons cavaliers, il s’assure que sa selle est bien posée et que la sangle est serrée, puis il se renverse en arrière pour jouir de sa chevauchée.

Il est sage de se renseigner sur un endroit avant de le visiter. Mieux vous le connaîtrez, mieux vous serez en mesure d’employer votre temps avec profit. Si vous avez deux semaines de vacances, vous disposez de 336 heures. Vous en consacrerez 112 au sommeil et 42 aux repas. Il vous restera 182 heures pour vous promener et chaque minute de ces heures est extrêmement importante pour le succès de votre voyage.

Informez-vous des manifestations touristiques prévues dans la région : festivals, compétitions sportives, expositions et fêtes locales. Faites-vous d’abord un programme général portant sur la totalité de vos vacances, puis prévoyez deux ou trois activités différentes pour chaque jour. Huit heures d’affilée à regarder les oiseaux, à faire du canoë, à courir les magasins ou à faire de l’alpinisme, c’est beaucoup trop à la fois.

Un moyen classique de gâcher un voyage de vacances, c’est de tenter de voir « tout ce qui est à voir ». Recherchez plutôt les choses les plus typiques dans le domaine qui vous intéresse. Il n’est pas nécessaire de visiter chaque petit port de la péninsule Avalon, ni chaque salle du Royal Ontario Museum, ni chaque village de la province de Québec.

S’il existe, dans la région où vous vous arrêtez, des services d’excursions en autobus, profitez de cet excellent moyen d’obtenir une vue d’ensemble des lieux. Le parcours assure une connaissance suffisante de nombreux points remarquables, comme les bâtiments municipaux, les universités, les églises, les quartiers résidentiels, les chutes d’eau, les parcs, etc. Une fois que vous aurez vu ces endroits en excursion, vous serez libre de choisir les curiosités d’un intérêt particulier auxquelles vous voulez consacrer un peu plus de temps.

Autres points à retenir

Le but que vous vous proposez en voyageant à l’intérieur du Canada, c’est de sortir de vos sentiers habituels, de prendre intérêt à quelque chose d’inconnu pour vous. Partez comme partent les enfants, l’esprit fixé sur ce qu’il y a à voir. Le seul fait de se persuader que le voyage sera intéressant est déjà un gage qu’il le sera, car l’intérêt est un état d’âme que chacun projette sur les choses qu’il voit ou qu’il accomplit.

Les voyages sont une source de renseignements pour celui qui a l’esprit d’observation, et les renseignements sont l’élément de base des idées neuves. Au plaisir de visiter des lieux inconnus vous voudrez ajouter les avantages que procure l’étude sur place, car il est reconnu que les choses n’ont pas la même apparence pour l’oeil qui les voit de loin et celui qui les regarde de près.

Prenez le temps de causer avec cet homme qui fait sécher du foin de mer sur des cadres en grillage de basse-cour. Vous apprendrez qu’il s’est retiré des affaires et que la préparation de cette plante dont on se sert pour isoler les bâtiments est devenue son second métier. Arrêtez-vous un instant pour féliciter cette femme dont la maisonnette est entourée de magnifiques dahlias. Elle vous dira que ce sont des variétés qu’elle a créées et qu’on lui réclame des tubercules de partout.

Ce sont là des à-côtés qui rendent les voyages inoubliables. Ils agrandissent le champ de nos expériences tout en enrichissant notre esprit. Plusieurs années après, vous aurez peut-être une idée qui ne vous serait jamais venue si vous n’aviez pas vu telle ou telle chose que vous avez emmagasinée dans votre mémoire et que vous associez maintenant à une situation ou à un événement actuel.

Les voyages suscitent en nous des impressions qui stimulent l’imagination. Pour le touriste à l’esprit observateur, les rues d’une ville étrangère sont une scène vivante aux spectacles les plus divers : idylle, drame, humour et aventure. Le ruisseau qui poursuit son chemin mystérieux à travers les arbres et les pierres, dans sa course vers l’éternité de la mer, fait vibrer en nous la corde poétique. Une excursion dans les bois ou une promenade en canoë sur un lac ou une rivière constitue un exercice stimulant et salutaire. Fouler le sol même où les héros ont combattu est beaucoup plus passionnant que de lire le récit de leurs hauts faits.

Le fait d’apprendre ou de ressentir quelque chose d’inconnu jusque-là éveille en nous des émotions intenses. En les consignant dans un journal de vacances ou en les matérialisant par la photographie, nous en ferons des souvenirs impérissables.

Voyagez dans l’expectative

si vous faites vos valises pour aller visiter les beautés et les curiosités du Canada, partez dans l’expectative. Voyagez avec l’espoir de découvrir du nouveau. Chaque endroit où vous passez est une pochette surprise que vous vous devez d’ouvrir.

Chacun aspire à obtenir en tout la meilleure qualité possible. Or, le Canada offre beaucoup de choses qui sont ce qu’il y a de mieux du genre. Quels que soient vos goûts, vous pouvez les satisfaire sans trop d’inconvénients, à condition de respecter certaines réalités. Pour celui qui ne peut faire d’ascensions, les vacances en montagne sont impossibles, à moins qu’il n’existe un funiculaire. Comme le dit Nietzsche : « Si l’on n’est pas un oiseau, il ne faut pas camper au-dessus des abîmes. »

Il n’est pas nécessaire de soumettre ses vacances à une discipline rigoureuse. Si vous savez ce que vous voulez voir et faire, si vous possédez bien votre documentation et si vos bagages ont été préparés de façon que tout soit à portée de la main, vous pourrez voyager complètement détendu et jouir de vos vacances sans vous presser.

Si les circonstances vous empêchent d’aller loin ou même de vous rendre dans une province voisine, méditez cette pensée : l’attrait des voyages lointains est souvent décuplé par la multitude des plaisirs que notre esprit nous en fait espérer ; pourtant on ne peut jouir que d’un plaisir à la fois. En savourant un à un les plaisirs touristiques qui s’offrent dans notre région, nous aurons au bout de l’année une abondante et précieuse moisson de visites et de découvertes.