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Tout jeune homme ou toute jeune fille qui désire réussir le mieux possible dans la vie doit être capable de prévoir l’avenir, de se fixer un idéal et d’en poursuivre la réalisation. Ce sont là des nécessités indiscutables. Elles constituent les lignes de force du succès.

Rien n’est plus important pour un adolescent ou une adolescente que de trouver une réponse à la question : Que vais-je faire de ma vie ? On ne saurait se contenter d’y penser à la légère. La vie est un bien si précieux qu’il importe de la considérer avec intelligence, de l’envisager avec imagination, de l’organiser avec soin et de la vivre avec ardeur.

Il est absolument nécessaire que les jeunes s’interrogent sur les possibilités propres dont ils disposent pour atteindre le maximum de rendement et de bonheur pendant la durée de leur vie. Voici comment on peut concevoir le déroulement de cette recherche :

CLAIRVOYANCE … qu’est-ce qu’il y a de plus souhaitable pour moi ?

IDÉAL … ai-je assez d’idéal pour pouvoir m’élever jusque-là ?

RÉSOLUTION … est-ce que j’établis des plans pour atteindre mon idéal et réaliser mon rêve ?

La clairvoyance arrache l’esprit à la paresse de l’inaction et l’idéal l’oriente vers les tâches les plus nobles et les plus enrichissantes. Pour qui manque d’idéal, la vie retombe dans la passivité des organismes d’ordre inférieur, mais l’aspiration à un idéal élevé est en soi une forme de grandeur. Elle mène à la table de représentation graphique, où se tracent le profil et le plan d’une carrière.

Il y a toujours un moment où il faut choisir, un moment où l’on décide en disant : « Voici ce que je vais faire ». La « minute de vérité » est une expression tirée de la tauromachie. Jusque-là, le matador a réussi, grâce à son habileté à manier la cape, à donner l’illusion d’être plus brave qu’il ne l’est en réalité ; mais cette minute, la minute du coup d’épée, ne souffre aucune supercherie. C’est le moment où l’on se dit : « Ça y est. Me voilà seul. Je dois frapper avec force et précision ».

Les jeunes d’aujourd’hui vivent à une époque extrêmement passionnante, dangereuse, exigeante et en voie de transformation rapide. Une foule de tâches inachevées attendent leurs talents et leur diligence, et des milliers d’idées à naître demandent à grands cris à voir le jour.

Savoir faire un choix

Le présent Bulletin ne considère pas l’ambition comme une force qui nous contraint à une activité imposée visant à démontrer que nous avons ce qu’il faut pour « réussir ». Il veut enseigner non pas à avoir de grandes idées, mais de grands idéaux. Il s’adresse aux jeunes déterminés à faire une étude sérieuse des années que la vie leur réserve et désireux de choisir la meilleure voie à suivre durant ce laps de temps.

À chacun s’offrent des options. Thomas Carlyle nous le rappelle en ces mots : « De toutes les routes qu’un homme peut prendre, il en existe une, à tout moment donné, qui est la meilleure pour lui. Trouver cette route et s’y engager, voilà l’unique chose nécessaire. »

Les choix sont formés d’éléments multiples. Ce que le romanesque considère comme une maisonnette pittoresque peut bien n’être qu’une misérable cabane pour le réformateur social. Un choix supposera l’abnégation et le travail ardu alors qu’un autre sera une promesse de richesse et d’aisance.

Il est des gens qui ne se compromettent jamais. Ils n’entreprennent que ce qu’ils sont sûrs de pouvoir accomplir sans effort et sans risque. Ils n’appellent de leurs voeux ni le triomphe ni la catastrophe. Mais ils ignorent toujours l’étendue de leur capacité intellectuelle et la force de leur résistance. D’autres sont des explorateurs en puissance, cherchant avec acharnement un chemin à frayer, brûlant d’apprendre par eux-mêmes et de montrer leur valeur.

En répondant à la question « Qu’est-ce que je veux ? », il importe de tenir compte des contraintes et des possibilités. Venant d’accéder à la chevalerie, Martimor demande si un chevalier est libre de choisir le château qu’il habitera. Sir Lancelot répond : « Il l’est dans les limites de la loi et sur l’ordre du Roi. » « Et les dames : un chevalier a-t-il liberté de choix là aussi ? » À cette question Lancelot fait cette réponse : « Selon sa fortune et s’il plaît à la dame. »

La chevalerie, avec ses règles et ses usages, n’est plus en honneur, mais il n’en existe pas moins un grand besoin pour les jeunes de se détacher des rangs et d’affirmer leur esprit chevaleresque en tant que citoyens responsables, protecteurs de ce qui est juste, honnête et utile dans un monde déchiré par la dissension, affligé par la méfiance et menacé par ses stupéfiants progrès scientifiques.

Chaque pays est secoué par des orages intérieurs et extérieurs. Chacun d’eux a besoin de jeunes capables de choisir des carrières qui contribueront à hausser les normes du service public, à favoriser les relations pacifiques et à servir le bien commun. Si la politique les attire, ils comprendront que pour eux le signe du véritable succès ne réside pas dans les acclamations que suscitent chez la populace leurs pathos et leur flamboyante rhétorique, mais dans la reconnaissance des citoyens pour une sage administration, des lois équitables et la possibilité de vivre heureux.

Renommée et valeur

La renommée doit être le résultat et non le but de notre conduite. Les esprits bien équilibrés attachent de la valeur à ce qu’ils font, non à la récompense qu’ils en tirent. Un professeur de l’Institut de technologie du Massachusetts nous dit : « L’existence vous réservera le maximum de satisfaction si vous êtes convaincu que vos efforts serviront sûrement en fin de compte à rendre le monde meilleur. »

En vous demandant : « Qu’est-ce que j’attends du monde ? » vous cherchez au fond à savoir quel besoin l’humanité a de vous. Quel est le pouvoir magique que vous pouvez mettre à contribution pour jouer un rôle important dans la vie.

Comment se mesure la valeur d’un service ? Le créateur d’un des personnages les plus puissants de la littérature navale, C. S. Forester, célèbre dans un de ses récits le courage et l’habileté des marins chargés d’assurer le ravitaillement de la Grande-Bretagne malgré le blocus des sous-marins. Au centre de l’un des convois se trouvait un pétrolier. Il importait peu que ce navire et son chargement de pétrole aient une valeur d’un demi-million de dollars. Ce qui comptait c’était que, si ce navire pouvait atteindre l’Angleterre, sa cargaison apporterait de la vapeur pour une heure à la marine britannique tout entière. Et ce fait était trop important pour pouvoir se mesurer en dollars. Comme le dit Forester : « À quel prix en argent peut-on évaluer une heure de liberté pour le monde ? »

Certains des diplômés de cette année ne réussiront pas à atteindre leur pleine valeur dans la vie. Il y a deux sortes de personnes malheureuses : celles qui pensent que la distinction se trouve et non qu’elle se gagne ; et celles qui croient que la distinction consiste simplement à se singulariser. Certains se contentent de suivre la masse sans se soumettre aux contraintes sociales. D’autres cherchent à mener la vie la plus simple avec le moins d’ennuis possible. Ni les uns ni les autres ne possèdent le moindre sens de l’affirmation vitale ; ils n’ont que l’esprit de résignation aux conditions existantes et d’acceptation de ce qui leur échoit. Sancho Pança, écuyer de Don Quichotte, voulait être gouverneur d’une île pourvu qu’on lui en donne une sans qu’il ait à combattre pour la conquérir ni à se donner du mal pour la gouverner.

Qu’est-ce que la clairvoyance ?

Voici ce que nous disent de la clairvoyance trois auteurs répartis sur une période de trente siècles.

Salomon, célèbre et opulent roi d’Israel au dixième siècle av. J.-C., énonce un principe dont l’histoire a démontré la vérité au cours des âges : « Faute de vision [prophétique], le peuple vit sans frein. »

Le grand écrivain irlandais Bernard Shaw émet cette opinion : « Certains voient les choses telles qu’elles existent et demandent : Pourquoi ? Je rêve de choses qui n’ont jamais existé et je me dis : Pourquoi pas ? »

Un universitaire à la pointe des idées modernes, Herman Krannert, affirme : « Jamais, à mon avis, la gestion scientifique, les ordinateurs, les modèles mathématiques et toutes les autres trouvailles qui jouissent d’une telle vogue aujourd’hui ne diminueront l’importance du rêveur réaliste ni ne pourront le remplacer. »

La principale richesse d’un pays ce sont ses hommes et ses femmes doués de clairvoyance ou qui voient loin, qu’il s’agisse d’éducateurs, de dirigeants politiques, d’inventeurs ou de chefs d’entreprise. Ces personnes n’ont pas fermé leur esprit en même temps que leurs livres en quittant l’école, car ils étaient alors parvenus à un point avancé au-delà duquel ils ne pouvaient pousser leur exploration sans l’aide de l’imagination.

L’imagination est la faculté de l’esprit dont procède la vision des choses. C’est la représentation mentale de ce qui pourrait être dans la vie. L’homme y fait appel chaque fois qu’il considère son état actuel avec le désir de l’améliorer. Elle évoque un idéal à atteindre.

Nous en trouvons un exemple dans une anecdote tirée de la vie de Michel-Ange. Pendant que le sculpteur taillait un bloc de marbre, un garçonnet venait chaque jour le regarder travailler d’un oeil timide. Lorsque le visage de « David » apparut sous la forme parfaite qui devait faire l’admiration de toute l’humanité, le jeune garçon demanda à Michel-Ange : « Comment saviez-vous qu’il était là-dedans ? »

Quant à imaginer autant imaginer quelque chose de valable. Rien n’est comparable par l’intense satisfaction qu’il procure à un corps-à-corps avec une grande idée.

Si nous nous contentons de les nourrir, sans user du ciseau pour les dégrossir, nos rêves retourneront irréalisés au pays des songes, ténébreux royaume où l’impossibilité est reine. La joie de l’oeuvre accomplie n’appartient qu’à ceux qui perçoivent ce qui pourrait être, se fixent un but et se mettent à la tâche.

C’est là vivre selon les idéaux les plus élevés que nous puissions rechercher. Chacun trouve sur sa route des milliers de petites ambitions, qui n’ont pas d’importance parce qu’elles n’apportent rien de durable. Elles ne représentent que l’écorce de nos désirs sans atteindre jusqu’à la riche substance que nous révèle notre clairvoyance dans les choses offertes à notre conquête ou à notre action. Seule l’élévation de nos idéaux nous permet d’accéder à des sentiments comme le culte de la beauté et à l’exécration de la laideur.

N’ayez pas peur de réfléchir. Au lieu d’accepter les opinions toutes faites des autres, penser par vous-même. C’est l’étude des choses qui engendre la certitude. L’esprit de recherche ne doit pas se limiter à découvrir des trucs pour l’immédiat. Votre clairvoyance vous conduira à penser à long terme et partant à vous préparer dès maintenant à réaliser une oeuvre durable dans le brillant avenir que vous espérez.

La nécessité de projeter

Tout en vous acquittant bien de votre travail d’aujourd’hui, il importe d’élaborer avec soins vos projets pour demain. Vous avez dans l’esprit beaucoup d’ébauches du type d’avenir que vous entrevoyez. Rassemblez-les tout de suite et retenez celles qui sont bonnes et utiles. Ne vous contentez pas d’idées médiocres. Celui qui cherche un trésor ne fourrage pas dans les décharges municipales ; il s’aventure dans les montagnes pour y trouver de l’or.

Après avoir fixé son but ou son idéal, il faut examiner par quels moyens on peut l’atteindre. Deux erreurs sont possibles à ce stade de votre plan d’action : 1° Dépenser plus d’énergie à supputer les manières d’exécuter une tâche avec facilité qu’il n’en faudrait pour l’accomplir ; 2° Essayer, par paresse ou pour aller plus vite, de sauter certaines opérations nécessaires.

Nous ne vivons pas à un âge où l’on peut compter sur l’improvisation intelligente pour se tirer d’affaire de façon tant soit peu satisfaisante. La science rejette ceux qui tentent de vivre dans la pénombre ou de perpétuer les demi-vérités. C’est une époque où nous devons nous demander tout d’abord si nous avons les connaissances requises et ensuite si elles sont suffisantes pour résoudre les problèmes de l’avenir. Dans la négative, nous devons songer à remédier aux points faibles et à continuer à apprendre.

Nous nous instruisons sur les choses de bien des façons. Les mythes et les contes de fées, par exemple, nous enseignent certaines vérités aussi simples qu’évidentes de la vie, comme celle qui dit que si l’on nous permet de formuler trois souhaits, il faut faire bien attention à ce que nous demandons.

Nous apprenons énormément grâce à l’observation attentive des événements, des incidents et des choses de même qu’en écoutant les autres. Les enfants aiment regarder faire les adultes : la mère cuire le pain, le père remplacer une ampoule, les pompiers arroser les flammes, le menuisier planter des clous. Ils recueillent ainsi des impressions dont se nourrira leur imagination.

Nous apprenons par la pratique. Apprendre en s’exerçant, c’est la devise des clubs 4-H. Lorsqu’un groupe de louveteaux se rendent dans un foyer pour jeunes handicapés mentaux, afin d’y installer un sapin de Noël et s’assoient ensuite par terre, autour de l’arbre, avec les enfants, ils apprennent bien des choses sur la bonté, l’entraide et les devoirs civiques.

On apprend aussi en étudiant le passé, c’est-à-dire l’histoire comme l’appellent les universitaires ou l’expérience acquise comme disent les hommes d’affaires.

La détermination, pivot de tout

Les écoles d’aujourd’hui n’enseignent pas aux élèves à chanter le sérieux et la réalité de la vie, même si certains parents estiment qu’il n’est pas mal que les jeunes partagent cette idée à leur sortie de l’école.

La détermination, est une qualité exigeante. Les jeunes gens qui la possèdent peuvent écrire un scénario de leur vie qui leur permettra de tirer le meilleur parti de leurs aptitudes et de laisser libre champ à leur talent. C’est l’esprit de décision qui pousse à exécuter un projet avec patience, vigilance, sagacité et ténacité. Les dons les plus simples et les plus ordinaires peuvent réaliser de grandes choses s’ils sont aiguillonnés par une ardente détermination.

Notre ardeur dépendra de notre réponse à cette question : « Dans quelle mesure tenons-nous à réaliser nos rêves d’avenir ? Assez pour y croire en tant que choses souhaitables à atteindre ? Assez pour nous renseigner depuis A jusqu’à Z à leur sujet ? Assez pour leur sacrifier certains plaisirs et un certain bien-être ?

Dans une lettre à l’un de ses amis Longfellow écrit que son immortel poème Excelsior veut « retracer, dans une série de tableaux, la vie d’un homme de génie, résistant à toutes les tentations, réprimant toutes craintes, sourd à toutes les recommandations et marchant d’un pas ferme droit vers son but. »

Les chemins de la science, des arts et des affaires sont, pour dire le mieux, difficiles et ardus : ils vous plongeront dans la perplexité et la déception si vous vous y engagez sans le soutien de la foi dans votre entreprise. Un homme ne vit pleinement que si le but de sa vie est pour lui une conviction. Sa plus haute ambition n’est plus alors le désir de posséder, mais la volonté d’agir.

Avoir de l’ambition

C’est chose courante que de se trouver un emploi. Tout le monde le fait. Cela devient intéressant si l’on a le désir et la volonté d’exercer son métier mieux et plus adroitement que tous ceux qui l’ont choisi avant nous.

Certains pensent qu’un homme ou une femme ne peut rien faire contre l’immense multitude des maux qui affligent l’humanité, mais beaucoup de grands mouvements n’ont-ils pas résulté de l’initiative d’une seule personne ?

L’idéal est de se montrer supérieur en étant meilleur, et non simplement plus originaux, que les autres. Il n’y a pas de mal à viser à l’excellence, même si les circonstances nous empêchent d’y atteindre.

Nous regardons avec admiration l’arbre qui, malgré la rareté et la pauvreté du sol, parvient à grandir sur le flanc d’une montagne. Il n’a pas abandonné la partie devant un sort qui aurait dû lui paraître ingrat et injuste.

Quel que soit le métier, la profession ou la carrière qu’il suive, le diplômé est lié par une condition fondamentale : il doit être en rapport avec des êtres humains ; il doit s’intéresser aux gens ; il doit être sincère dans ses relations avec eux. Pour être sincère, il faut sentir. Un personnage d’un livre du XVIe siècle disait qu’il ne pouvait vraiment pas essuyer les larmes d’un autre sans avoir d’abord senti les yeux lui brûler.

Surmonter les difficultés

Chacun doit s’attendre à rencontrer des difficultés. Vous aurez de temps en temps l’impression d’être frustrés dans vos possibilités par les circonstances dans lesquelles vous vous trouverez. Il faudra alors continuer à vivre de façon normale, sachant que l’épreuve est parfois un mal pour un bien. Alexandre Dumas écrit dans Le Comte de Monte-Cristo que seul celui qui a connu le désespoir extrême est capable de ressentir le bonheur extrême.

Sans doute vous arrivera-t-il parfois d’avoir lieu de vous réjouir à la pensée que si vous n’avez pas gagné du moins n’êtes-vous pas irrémédiablement battu. Vous aurez peut-être tout perdu sauf la capacité de recommencer. Revenez alors à vos premiers principes ; inventoriez vos ressources de savoir et d’expérience ; portez vos regards sur votre but et ravivez votre perception de ce qui pourrait être.

Personne ne saurait nier que Benjamin Franklin ait été un homme essentiellement pratique. Homme d’État, diplomate, écrivain, inventeur et éditeur, c’était, selon un de ses biographes, « un homme à l’esprit calme et réfléchi ». Ce qu’il nous dit sur les raisons de sa réussite mérite donc notre respectueuse attention. Il révèle dans son autobiographie que le succès lui a été donné grâce à sa recherche de la perfection par la pratique intensive des principes de la tempérance, du silence, de l’ordre, de la résolution, de la frugalité, du travail, de la sincérité, de la justice, de la modération, de la propreté, de la sérénité, de la chasteté et de l’humilité. Toutes ces règles de conduite devinrent en temps opportun partie intégrante de sa manière de vivre.

Il existe quatre vertus d’une importance primordiale : la sagesse, la justice, le courage et la tempérance. Etre sage, c’est savoir ce qui est bien et ce qui est mal ; être juste, c’est rendre à chacun son dû ; être courageux, c’est avoir la force de supporter la douleur et l’affliction ; être tempérant, c’est faire preuve de modération en toutes choses.

La sagesse a sa source dans la curiosité. Pour apprendre il faut poser des questions, et la connaissance est le fondement de la sagesse. Elle prend un fait et en examine la signification et la valeur. En reliant les faits aux faits et les connaissances aux connaissances, nous sommes en mesure d’atteindre à un équilibre de vie plus profond.

Le jeu a ses règles

Certaines personnes qui brûlent de devenir quelqu’un n’ont pas appris les règles du jeu : la clairvoyance et l’ambition doivent s’appuyer sur la volonté et être concrétisées par l’énergie. On ne trouve guère de satisfaction dans une rêverie sans fin. Il faut accomplir quelque chose.

L’efficacité dans notre travail actuel et nos chances de réussite future tiennent à la force de notre détermination et à l’énergie de nos efforts pour accomplir une ouvre précise. Il y a des personnes qui échouent parce que, si elles sont remplies d’admiration pour le garçon de bureau devenu président d’entreprise, elles n’ont pas ce qu’il faut pour passer par l’échelon du garçon de bureau.

Il n’est pas nécessaire de toujours porter un cilice pour demeurer attentif à ces réalités, mais il est désastreux pour le but ou l’idéal qu’on s’est fixé de vivre dans un fauteuil fonctionnel et bien capitonné, parfaitement adaptable à son bien-être et à son humeur.

Nous devons être sur nos gardes, car l’action qui est une fin en soi manque d’envergure. Tout achèvement marque un nouveau départ. Il faut suivre son étoile dans les situations où elle conduit, être prêt à essuyer des déboires comme à recevoir de l’encouragement et toujours résolu à réaliser ses rêves. Chemin faisant, nous nous convaincrons du fait que rien ne sert de tirer des traites sur l’avenir et de les classer sous la rubrique « le moment venu », si nous ne voulons pas demeurer éternellement endettés envers le passé.

Le théologien et prédicateur John Wesley, qui parcourut l’Angleterre en tous sens à dos de cheval, écrit dans son journal : « Je ne passerai qu’une fois par ce monde ; tout bien que je puis dispenser et toute bonté que je puis manifester, que je ne tarde ni ne manque à le faire, car je ne repasserai plus sur cette route. »

Les jeunes qui quittent l’université ou l’école, où ils se sont préparés pendant plusieurs années à des carrières libérales, commerciales ou artistiques, ne sont pas une sorte d’animal purement rationnel. Il y a chez eux, au-delà de la partie raisonnante de leur esprit, toute une zone de rêves ouverte sur les surprises de l’avenir et le mystère de l’inconnu.

L’ambition n’est pas seulement le vif désir de quelque chose, mais le désir joint à la perception des éventualités, à l’intention de les transformer en certitudes et à la résolution qui n’aura point de cesse que celles-ci ne deviennent réalités.

Les personnes qui possèdent une ambition de cette qualité souscrivent à l’aphorisme selon lequel ce qui a été n’est plus, ce qui est demeure et ce qui va être sera ce que nous le ferons.