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Il nous est toujours agréable d’échapper aux complications de l’existence en revenant à ce qu’il y a de plus simple en elle et de trouver dans sa simplicité même un remède à sa complexité.

Nous ne saurions accuser le progrès scientifique qui caractérise notre époque de tous nos embarras et nos difficultés. La science, il est vrai, invente des appareils compliqués, que nous pouvons utiliser si nous le voulons, mais elle nous procure aussi des choses simples, qui rendent la vie plus facile, meilleure et plus intéressante. Ainsi, il est plus aisé que jamais d’être propre, de conserver sa santé et de se déplacer. Ces bienfaits, que représentent le savon, les désinfectants et les véhicules de transport, sont des réalisations de la science.

Les gens aiment faire des choses simples : danser, lire, peindre, construire des maisonnettes pour les oiseaux, collectionner des timbres-poste, établir leur généalogie. C’est lorsqu’ils s’adonnent sans nécessité à des activités complexes qu’ils commencent à avoir besoin des secours de la psychiatrie.

Une bonne définition pratique de la simplicité, applicable à la rédaction d’une lettre comme à la construction d’une installation hydro-électrique, nous a été donnée par les ingénieurs : une machine simple est celle qui ne comporte pas de pièces inutiles.

Il n’est pas d’activité humaine où la simplicité soit d’une plus grande nécessité que dans la communication des idées entre personnes. Qu’il s’agisse de relater une catastrophe ou un voyage de vacances, notre récit sera plus facile à comprendre si nous le décomposons en épisodes simples. Écrire avec simplicité, c’est s’adapter au niveau de compréhension de ses lecteurs, en évitant à la fois de les mystifier en surestimant leur capacité et d’employer le style enfantin de l’abécédaire.

La simplicité exige de la précision. L’auteur d’un rapport ou d’une lettre doit s’astreindre à un travail préparatoire. Ses renseignements seront axés sur le but à atteindre, sinon ils n’auront aucune valeur informative. Ils doivent être bien exprimés, autrement ils ne seront pas compris.

Si l’élégance du style n’est pas à la portée de tous, tout le monde par contre peut écrire de façon claire et directe. L’art de la rédaction consiste à présenter son sujet avec précision, de manière que le destinataire le comprenne facilement et dans l’esprit même où il a été conçu.

La simplicité du style et du discours est le signe extérieur de la profondeur de la pensée. Ceux qui se forcent pour ajouter du neuf à leurs laçons de parler s’éloignent du naturel, et leurs paroles prennent un air d’affectation et de suffisance. Ils s’abaissent au niveau des chanteurs qui « agrémentent » leurs chansons de contorsions du corps et du visage.

Celui qui sait manier l’expression verbale n’écrit pas de lettres et ne prononce pas d’allocutions d’un style trop pompeux par rapport au genre ou à la somme de renseignements qu’ils transmettent. Certains pensent que la profondeur est synonyme d’intelligence. Ils ne parlent ni ne traitent simplement des choses simples, mais toujours « en profondeur ». Au lieu de « je suis heureux de vous dire », ils écriront « j’éprouve un vif plaisir à vous informer ».

Connaître son sujet

Bien entendu, il faut connaître la question sur laquelle on écrit. Alors la tâche devient facile : il suffit de dire ce qu’on sait afin de le faire comprendre aux autres.

Ce qui se passe chez celui qui parvient graduellement à écrire non plus avec obscurité, mais avec clarté et simplicité, c’est qu’il amasse des connaissances, qu’il les assimile et qu’il les ordonne.

Il n’est pas nécessaire de faire des recherches très profondes pour résoudre certains problèmes. Intrigué par l’affluence soudaine des visiteurs, un musée d’art chargea une équipe d’étudier ce phénomène. Quelle force culturelle entraînait la collectivité ? Pourquoi tant d’hommes, de femmes et d’enfants se présentaient-ils au musée cette année-là en comparaison des quelques rares personnes qui y étaient venues l’année précédente ? La raison en était aussi simple que désillusionnante : le musée avait fait installer des lavabos.

S’il y a quelque chose que vous ne pouvez pas coucher en termes simples, c’est probablement parce que vous ne comprenez pas la question ou que vous n’avez pas tous les renseignements voulus. Il vous reste encore des choses à apprendre.

Bien des difficultés se révèlent simples grâce à la méthode de la définition. De fait, le moyen le plus efficace pour comprendre un mot, une question, une affirmation ou un ordre, c’est de l’analyser et de le définir.

Une bonne définition doit indiquer sous quels rapports un objet se distingue de tous les autres objets de nature analogue. Si vous dites que l’homme est un bipède sans plumes, votre définition est peut-être techniquement juste, mais votre lecteur pensera peut-être à un poulet plumé.

Les choses seront plus claires et mieux ordonnées dans votre esprit si vous classez les faits que vous apprenez et si vous les associez aux autres faits qui se trouvent déjà dans votre mémoire. Le principe de classement d’un sujet complexe est parfois assez simple. Les types d’empreintes digitales, par exemple, sont fondés sur la disposition variable des arcs, des boucles et des volutes.

Que vos pensées restent simples

Vous constaterez avec le temps que vos pensées peuvent rester simples si compliquée que soit la question sur laquelle vous voulez parler ou écrire. Demandez-vous, en premier lieu, ce qu’est la chose qui fait l’objet de votre réflexion et fermez la porte de votre esprit à tout le reste. L’un des moyens les mieux connus d’être pris de panique est de laisser un problème ou une affaire simple s’empêtrer dans des questions secondaires.

N’essayez pas de cerner tous les facteurs, car ils sont illimités. La prise en considération d’éléments ou de renseignements sans rapport avec votre sujet ne fera que compliquer votre étude. Rassemblez assez de faits et de caractéristiques importantes pour justifier votre thèse et commencez à rédiger.

C’est avant d’écrire qu’il faut penser. Un texte précis, informatif et dynamique ne va pas sans réflexion. Ce n’est qu’à mesure que la pensée se clarifie que la simplicité devient possible, dit un moraliste, mais on peut aussi affirmer que c’est la simplicité qui conduit à la clarté de la pensée.

Tout le monde ne peut pas suivre la méthode de résoudre les problèmes qu’avait adoptée un éminent ingénieur, bien qu’elle puisse être d’une certaine utilité à ceux qui en seraient capables. Lorsqu’un rapport ou un projet l’embarrassait, il se mettait au lit et y restait tant qu’il n’avait pas imaginé un moyen de vaincre la difficulté, même s’il lui fallait deux ou trois jours. Talleyrand, dit-on, utilisait la même tactique : il prétextait alors la maladie pour s’absenter de son cabinet de travail.

Que votre pensée reste simple. Les idées brillantes, les plans ingénieux, les explications enchevêtrées des phénomènes sont très bien dans une conversation amicale à l’heure du déjeuner, mais lorsqu’il s’agit de prendre une décision et de faire quelque chose, c’est la simplicité sans fard qui s’impose.

Soyez précis et naturel

La simplicité s’identifie parfois avec la précision. La nécessité de se faire comprendre facilement de l’auditeur ou du lecteur incite les hommes d’affaires et les membres des professions libérales à se donner un mal exagéré, aux yeux du profane, pour vérifier jusqu’aux moindres détails. Dire les choses avec simplicité c’est les dire avec exactitude. Comme l’affirmait un philosophe grec : « Si un homme se baigne de bonne heure, ne dis pas que c’est mal, mais que c’est de bonne heure. Si quelqu’un boit beaucoup de vin, ne dis pas que c’est mal, mais qu’il en boit beaucoup. »

Les personnes qui sont simples dans leurs habitudes ne tiennent qu’à passer pour ce qu’elles sont et ne cherchent pas à paraître ce qu’elles ne sont pas. Dans Alice au pays des merveilles, la Duchesse ne semble pas avoir le talent de simplifier, mais sa morale est dans la bonne voie. Elle dit à Alice : « Soyez ce que vous désireriez paraître ou, si vous préférez, dit plus simplement : ne croyez jamais ne pas être différent de ce qu’il pourrait apparaître aux autres que ce que vous étiez ou pouviez avoir été n’était pas différent de ce que vous avez été qui leur aurait semblé différent. » Et Alice est forcée d’avouer : « Je pense que je comprendrais mieux cela si je le voyais écrit ; mais j’ai peur de ne pas pouvoir vous suivre facilement. »

La simplicité de vie est le propre du vrai philosophe, dont la mission est de découvrir ou d’établir des principes. Il est profitable d’exhumer les vieux principes ensevelis sous des siècles de disputes spéculatives et d’y retrouver les choses simples qui ont été la base des progrès de l’humanité.

Ce retour aux sources nous fait acquérir de l’équilibre, et cela est important. L’équilibre permet d’avoir une juste vue des choses, ce qui nous évite de tomber dans la complexité et l’erreur.

Dites clairement ce que vous devez dire

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, disait Boileau ; efforcez-vous d’observer cette règle dans tous vos écrits. Vous avez sans doute remarqué que l’humour est essentiellement simple. Même s’il nous est impossible de donner un tour amusant à tout ce que nous écrivons, nous pouvons toujours nous inspirer de la manière de l’humoriste. Il reste près des faits. Les saillies de son sens commun amarrent nos idées des choses aux réalités qu’elles représentent.

Certains textes manquent tellement de mouvement et de couleur que l’on n’essaie même pas de les comprendre, mais la lourdeur du style n’est pas toujours la conséquence de la paresse de l’esprit. Elle est parfois imposée par le sujet. Si les documents juridiques sont difficiles à suivre, c’est qu’ils multiplient les détails pour éviter l’ambiguïté. C’est un excellent exercice que de prendre un passage d’un texte de ce genre, un bail ou un contrat de vente par exemple, et d’essayer de changer les mots et les phrases pour les rendre plus élégants, sans toutefois changer le sens ni laisser d’échappatoires.

Le type de lourdeur qu’il convient d’éviter est celui des idées confuses. Comme l’a montré si magistralement la Duchesse, certaines personnes en tentant d’expliquer les choses qui semblent très claires, réussissent à les faire paraître compliquées. D’autres croient donner un cachet de profondeur à leur pensée en l’enveloppant d’obscurité.

Une autre cause de confusion consiste à employer des mots abstraits sans en élucider le sens par le contexte. L’abstraction est une faculté de l’intelligence qui distingue l’homme des autres animaux. Ce serait un grand désavantage que de ne pouvoir former des idées abstraites et de toujours être astreint à se référer aux choses concrètes.

Il y a des esprits qui en creusant une notion abstraite arrivent à des vérités fondamentales, alors que les personnes dites « pratiques » sont incapables d’élever leur pensée au-dessus du terre-à-terre. Dans l’introduction de son livre Du rêve à la découverte, Hans Selye écrit : « Dans la recherche, nous avons tôt fait d’apprendre que les abstractions sont souvent aussi bonnes, sinon meilleures, que les faits réels et particuliers. »

Ce genre d’abstraction n’a rien à voir avec l’attitude de la personne qui s’absorbe dans sa pensée ou son rêve chimérique et ne fait pas attention à ce qui se passe autour d’elle. Il s’agit de l’opération de l’esprit qui considère quelque chose comme une qualité ou un élément général isolé de toute réalité matérielle, de tout objet particulier ou de tout cas concret. Ainsi, personne n’a jamais vu la blancheur ; nous avons vu des nuages blancs, des draps blancs, des maisons blanches, des chevaux blancs, mais jamais la blancheur en soi. Nous avons abstrait cette qualité de divers objets blancs.

Tout le monde n’a pas la capacité de saisir facilement les abstractions. C’est pourquoi il est du devoir de celui qui écrit d’en préciser le sens en les rattachant à des choses réelles et concrètes.

Des gens plus collet monté que compréhensifs affirment qu’il y a une règle pour chaque chose. Le style écrit est si variable que la seule règle fixe en cette matière est de garder la plus grande simplicité possible compte tenu des circonstances. Le bon style a dépouillé son engouement de jeunesse pour l’emphase, le brio et la parade littéraire. Ses adeptes ont appris à écrire avec art sans qu’il y paraisse.

Précisez votre pensée

Après avoir écrit une lettre ou un article et l’avoir relu avec ravissement, appliquez-vous à simplifier votre texte. Éliminez les parasites. Le « récepteur » du destinataire n’est peut-être pas réglé pour capter les fines modulations de votre message. Dégagez les points essentiels et faites-les clairement ressortir. Exposez les faits et les renseignements selon leur importance relative.

Pour vous aider à rester simple, ayez le culte de la précision. Il se peut que vos jugements diffèrent de ceux de votre lecteur, mais vous avez le devoir d’énoncer les vôtres de façon précise.

Il n’est pas toujours souhaitable de vouloir atteindre à la simplicité et à la clarté d’une annonce publicitaire. On peut obscurcir une peinture, un alinéa ou une grande pensée non pas par défaut mais par excès de lumière.

Certains obsédés de la simplicité nous ennuient par leurs élucidations inutiles sur des banalités. Ils mettent deux points sur tous les « i », afin que personne ne les confonde avec une autre lettre de l’alphabet. Cette peine exagérée ne contribue qu’à rendre leur prose, ou leurs vers, insipides et ternes.

On parle généralement de la peinture et de la sculpture en fonction de leur beauté. Le style, lui aussi, a ses qualités esthétiques. Le lecteur admire parfois un passage d’un grand écrivain parce qu’il s’en dégage, malgré la simplicité de sa facture, un rythme agréable à l’oeil, à l’oreille et à la langue. En matière de style, la clarté et la simplicité peuvent atteindre à la grâce du sublime.

Il y a des personnes qui se gardent d’employer un mot ordinaire. Elles se croient tenues de n’être rien moins que simples dans leur langage : de se montrer piquantes, spirituelles ou fleuries. Il ne faut jamais obnubiler en l’embellissant un texte dont l’unique but est de communiquer des faits. Sa beauté est dans sa simplicité.

La langue d’un pays est une corne d’abondance remplie de mots de toutes sortes. Mais ils y sont pêle-mêle comme dans une corbeille à linge sale, et il faut s’appliquer à chercher, afin de trouver des termes si justes et si simples qu’ils ne mettent aucun obstacle au flot de notre pensée ou de nos sentiments. Écrire simplement, c’est offrir à son lecteur des mots qu’il comprend sans avoir à les traduire en d’autres mots.

Ces quelques règles élémentaires favoriseront la simplicité de votre style : préférez un mot concret à un mot abstrait ; préférez un mot direct à celui qui est hors de propos ; employez des verbes actifs ; préférez les mots brefs aux mots longs. Voici, à titre d’exemple, quelques paires de mots différents mais qui signifient la même chose dans la langue quotidienne : payer/rémunérer ; commencer/débuter ; acheter/acquérir ; environ/approximativement.

Élaguer et abréger

On réclame de toutes parts de la brièveté. Nous voulons des diamants de plus en plus gros et des voitures de plus en plus longues, mais tout ce qui est écrit doit être court.

Il importe pourtant de concilier l’objet de la concision avec la nécessité d’en dire assez long pour communiquer l’information désirée sous une forme facile à comprendre. Ne vous représentez pas la longueur par opposition à la brièveté, mais la prolixité par opposition à la sobriété. Tout ce qui s’ajoute au nécessaire est de trop.

Contrairement à ce que certains prétendent, la brièveté du style ne s’obtient pas toujours au moyen de phrases courtes et vives, économes de leurs mots comme un avare qui dicterait un télégramme. Cette façon de procéder ne contribue guère à la simplicité de votre papier s’il s’agit d’un sujet complexe, car certaines choses ne peuvent s’exprimer brièvement qu’aux dépens de l’exactitude. Dans les sciences comme dans les affaires, la brièveté doit souvent céder le pas à la précision.

La règle à retenir est celle-ci : supprimer tout ce qui ne se rapporte pas à la question ou qui n’en accroît pas l’intérêt ou l’intelligibilité.

La substance de votre pensée proviendra de l’expérience de toute votre vie, mais votre texte ne doit pas reprendre tout ce qui vous est arrivé. Si l’on vous charge de présenter un rapport sur l’état de la productivité dans votre usine ou votre bureau, ne profitez pas de l’occasion pour parler des difficultés imputables aux grèves du zèle, à la rareté des matériaux et aux pannes mécaniques. Dites simplement ce qu’on vous demande : quelle est la productivité optimale ; quel est le volume hebdomadaire des expéditions ; quel pourcentage est mis en stock ; quel est le taux des malfaçons.

La prolixité est stérile et auto-neutralisante. Pendant la seconde guerre mondiale, les journalistes qui accompagnaient les forces d’invasion n’avaient d’autres moyens d’expédier leurs communiqués que les pigeons voyageurs. Hélas, ces messagers étaient si surchargés que beaucoup retombaient au sol.

La simplification du travail

Pour réaliser quelque chose, il faut détourner son esprit de la fin et commencer au commencement. Quel est le moyen le plus simple de bien s’acquitter de cette tâche ? Supposons deux personnes discutant avec véhémence sur la meilleure manière d’éplucher un sac de pommes de terre. Le travail s’effectuera lorsque surviendra une bonne âme qui tirera un tubercule du sac et commencera à l’éplucher.

Les méthodes de travail sont prescrites par les règles de procédure, les règlements ou les instructions en général. Si l’on veut les améliorer ou les simplifier, il faut commencer par examiner ces directives en regard du travail accompli. Les mauvaises habitudes, les méthodes inconsidérées et les courts-circuits rendent les instructions inefficaces.

Voici quelques questions à se poser sur chaque aspect d’une tâche que l’on désire simplifier : Pourquoi cette opération est-elle nécessaire ? Sert-elle à une fin utile ? Où, quand et par qui peut-elle être le mieux exécutée ? Fait-on tout ce qui est nécessaire ? Y a-t-il quelque chose que l’on fait sans nécessité ?

Il n’est pas suffisant de répondre à la question « Pourquoi cela est-il nécessaire ? » en disant : « C’est la règle de la maison » ; « le patron le veut ainsi » ; ou « nous le faisons de cette façon depuis Dieu sait combien d’années ». Cela n’est pas de la simplification du travail, mais une manière paresseuse de se soustraire à ses responsabilités.

Tant que les tâches restent simples ou sont décomposées en parties simples à entreprendre une par une, elles s’accomplissent avec facilité. Selon une opinion répandue chez certains types de travailleurs, plus on fait croire que son travail est difficile, plus on passe pour compétent. Si vous exagérez la difficulté de votre travail, à vos yeux ou à ceux des autres, vous êtes sur la pente du défaitisme.

Conseils aux cadres

« L’organisation » et la « simplicité » vont généralement de pair. Elles se complètent l’une l’autre.

Certains chefs s’embourbent dans des complications inutiles. Lorsqu’une question importante se pose, la manière la plus simple de procéder comprend cinq étapes qui ont fait leurs preuves : établir en quoi consiste le problème ; s’assurer que ce problème est réel ; entreprendre les recherches ; disposer les renseignements sous une forme utilisable ; résoudre le problème.

Il y a avantage à faire comprendre sans l’ombre d’un doute les directives verbales ou écrites. Si vous dites une chose simple, vos auditeurs vous croiront volontiers sur parole, mais si vous vous étendez trop, vous ouvrirez la porte à des à-côtés qui seront accueillis avec circonspection. Pour captiver l’attention, pour entraîner à l’action, pour gagner l’appui des gens, parlez et écrivez « noir sur blanc ». Donnez vos ordres avec clarté et décision, afin que personne n’ait des doutes sur vos intentions et vos exigences.

Ne soyez pas féru de recherches approfondies au point de négliger les petites choses qui réclament votre action. Faites de votre mieux avec ce que vous avez sous la main. Les frères Wright ne se sont pas assis à une table de dessin pour tracer le détail d’un réseau mondial de transport aérien. Ils ont construit un aéroplane.

La simplicité s’envole par la fenêtre lorsque l’habitude de remettre à demain passe le seuil de la porte. Les choses que l’on tarde à faire paraissent avec le temps plus difficiles, et beaucoup de problèmes qu’on laisse dormir parce qu’aucune solution immédiate ne nous vient à l’idée font boule de neige.

Il est profitable d’être simple

Ne craignez pas d’être simple. C’est en accomplissant avec énergie et de la façon la plus simple les petites choses que l’on parvient souvent à en faire des grandes. Quiconque se donne la peine de réduire un problème difficile à ses éléments les plus simples peut en entreprendre la solution avec confiance.

Agir avec simplicité ne signifie pas concentrer ses efforts sur l’évidence et la facilité. Ce n’est pas éviter les choses difficiles, mais les simplifier et éliminer le superflu. La simplicité qui assure le cours tranquille de la vie quotidienne consiste en grande partie à se soustraire à la tyrannie des vétilles.